mercredi 16 mai 2012

L'Aube d'or
L'Aube d'or - Chrysi Avyi
L’Aube d’or (Chrysi Avyi) est un parti néonazi. A Athènes, les agressions d’immigrés sont de plus en plus nombreuses. Toutes sont attribuées à ce parti qui affiche un logo pas très éloigné de la croix gammée. Né dans les années 80, L’Aube d’or connaît une nouvelle jeunesse à la faveur de la crise économique.
C’est un peu plus loin, à Agios Panteleimonas, que les allumés de L’Aube d’or concentrent leur activité. Une place présentée comme dangereuse par les guides touristiques, tant les affrontements sont nombreux autour de l’église du même nom.
Nettoyage de la Grèce
Le parc à proximité de l’église est désormais vide. Comme la place Attique, dans le quartier d’Omonia, il a été occupé par L’Aube d’or qui en a chassé, par la violence et les coups, tous les étrangers. Jusqu’à ce que le conseil municipal décide finalement la fermeture du parc.
En septembre dernier, un demandeur d’asile afghan a été grièvement blessé après son agression par une quinzaine de personnes. En mai, ce sont treize migrants qui ont été battus par les extrémistes. Il serait malheureusement trop long de recenser tous ces « pogroms » – c’est ainsi que les Grecs désignent ces affrontements.
La police tolère les néonazis
La plupart des crimes et agressions de nature raciste ne feraient même pas l’objet d’enquêtes policières.
Ce mouvement néonazi, même s’il reste marginal, progresse dans le centre d’Athènes.
Leur succès s’explique par leurs liens avec la population. Ils fonctionnent par milices et créent des comités d’autodéfense. Dans le quartier d’Agios Panteleimonas, ils ont fait du porte-à-porte pour laisser un tract avec un numéro à joindre si les gens venaient à se sentir menacés par les immigrés.
tracts de l'Aube d'Or
tracts de l'Aube d'Or

Un commerçant estime que son chiffre d’affaires a baissé de 70% ces deux dernières années. Il dit aussi que le quartier a été nettoyé :
« C’est grâce à Chrysi Avyi. Moi, je ne fais pas de politique et je n’ai pas d’avis sur le sujet mais grâce à eux, il n’y a plus d’Asiatiques (les Afghans et les Pakistanais) dans le quartier. »
Dehors, on ne repère pas dans la journée de militants de L’Aube d’or. Mais de nombreuses affiches témoignent de leur récente présence dans le quartier :
« Je vote L’Aube d’or pour chasser la souillure de notre pays » ;
« La Grèce appartient aux Grecs » ;
« Une mosquée à Athènes ? Jamais. Et nulle part en Grèce. »

Dans un petit café un homme prend la parole.
« La première vague d’immigrés, c’étaient les Albanais. On ne les aimait pas trop, on pensait qu’ils étaient dangereux mais ils n’ont pas défiguré le quartier. Ils travaillent bien. Aujourd’hui, beaucoup d’Albanais, de Bulgares, de Roumains rentrent chez eux. Avec la crise, ils ont perdu leur travail mais ils ne veulent pas devenir des voleurs. Les Afghans et les Pakis sont obligés de rester ici, alors ils sont prêts à tout pour survivre. Le problème, c’est qu’ils ne pourront pas vivre longtemps, ni très bien, uniquement du vol. Les Albanais, eux, n’auraient jamais fait des choses humiliantes comme mendier ou essuyer les pare-brise contre de la monnaie, ils partent. »
C’est entendu, ces hommes-là n’aiment pas les « Asiatiques » mais à l’évocation de L’Aube d’or, ils s’agitent :
« Bien sûr que je préférerais qu’ils rentrent chez eux mais je ne peux pas accepter qu’on les traite comme le fait L’Aube d’or ! Je suis choqué quand je vois ces jeunes, des jeunes du quartier parfois, qui tapent des hommes avec des battes de baseball. Je n’aime pas voir ça en Grèce.
Les Grecs sont eux aussi responsables. De riches propriétaires d’immeubles louent les sous-sols et entassent des dizaines d’immigrés à l’intérieur. Les endroits les plus dangereux maintenant, ce sont les halls d’immeubles. »

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