samedi 26 mars 2011

NON A LA MONDIALISATION,NON A LA DICTATURE DES MULTINATIONALES.

La mondialisation, ou la dictature des multinationales, n’engendre pas des désastres seulement des points de vues économiques et sociaux, mais aussi humains. Avant la prise de pouvoir de ces multinationales, par exemple, l’Afrique subvenait à ses besoins alimentaires de manière autonome à 98%. Pourtant aujourd’hui, c’est la famine. Conséquence de ce phénomène, en Europe et en Italie, des millions de déshérités, d’affamés, de désespérés, arrivent chaque année.
La politique face à cette vague est absurde. Les organismes privés, au nom de conceptions idéologiques ou religieuses (communistes, progressistes, Caritas etc.) entretiennent une guerre entre les pauvres en offrant la priorité aux immigrants face aux italiens pauvres. Ils commettent une injustice en gaspillant des subventions publiques, fournissant une assistance médicale, favorisant l’emploi et l’accession aux logements aux dépens des italiens.
Dans un système économique global, les entreprises nationales sont en compétition avec d’autres qui emploient de véritables esclaves sous-payés afin de produire à des coûts dérisoires. C’est pour cela que ces mêmes entreprises recherchent une main d’œuvre bon marché (les immigrants) afin de répondre à cette concurrence déloyale. Les immigrants acceptent bien sûr volontiers ces salaires de misère que les Italiens refusent bien souvent. Cesser d’exposer nos entreprises à cette concurrence rendra inutile l’apport d’immigrants et garantira nos emplois.
Contre l’enfer de la société multiraciste, nous proposons :
La lutte contre les causes de l’immigration :
- coopération avec les zones économiques extra-européennes afin de mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des multinationales.
- Arrêt du flux migratoire.
- Création d’un organisme de contrôle qui s’assurera que cesse le favoritisme social dans les zones touchées par l’immigration.
- Lutte sans merci contre les négriers et leurs complices.
- Blocage des fonds destinés aux associations parasites favorisant « la politique d’accueil » qui masquent en fait des intérêts particuliers économiques, religieux ou idéologiques.

Extrait du programme politique de Casa Pound Italia.

jeudi 24 mars 2011

23/03/11 – 18h30
ROME (NOVOpress)
– La tension est palpable dans les rues de Palerme où les groupes d’extrême gauche ont décidé d’empêcher la présentation du livre « Nessun Dolore » de Domenico di Tullio, ouvrage narrant l’histoire du mouvement « néofasciste » Casapound.
Fidèles à leur conception à géométrie variable de la liberté et du droit à l’expression, les groupes antifascistes multiplient depuis plusieurs jours les menaces et les intimidations pour tenter d’obtenir la suppression de la présentation de cet ouvrage publié dans l’une des plus grandes maisons d’édition transalpine et déjà vendu à près de 20 000 exemplaires.
Les activistes « antifascistes » issus des centres sociaux de gauche sont même allés jusqu’à incendier des voitures et attaquer très violemment de jeunes militants de Casapound dont l’un avait à peine 15 ans.
Face à cette violence et ce déni de liberté, Jeune Italie, le mouvement jeune du « Peuple de la Liberté » [le plus important parti politique actuellement en Italie], a annoncé qu’il participerait à la rencontre de présentation de « Nessun dolore » par solidarité avec les militants de Casapound agressés.
Maura La Mantia , président régional de Jeune Italie, a ainsi affirmé qu’il espérait que la liberté d’opinion triompherait aujourd’hui des menaces et des actes de violence.

mardi 22 mars 2011

l'europe est notre patrie


Terre qui porte notre peuple, l'Europe est notre patrie, c'est-à-dire le sol, l'espace de notre enracinement, l'entité dont nous entendons faire un sujet de l'histoire, et la culture que nous voulons défendre et poursuivre. L'Europe est la valeur centrale de notre conception-du-monde.
Aujourd'hui, dans un monde planétarisé, l'Europe peut prendre conscience de son unité. Le cosmopolitisme occidental, comme l'évolution actuelle du christianisme, la dégagent de l'Occident chrétien et lui permettent de se reconnaître dans une culture indo-européenne commune, sa mémoire fondatrice la plus profonde. Les divisions politiques et économiques de l'Europe ne sont pas un obstacle mais une difficulté, une menace et un défi qu'il faut utiliser pour cette prise de conscience identitaire. Une régénération, une “nouvelle fondation” de l'Europe, événement historial, commence par la définition d'une conception-du-monde commune, ce qu'ils s'emploient à faire au-delà de toute entreprise politicienne (cf.métapolitique). L'Europe a aujourd'hui un intérêt commun avec les peuples du Sud, en proie, eux aussi, à la civilisation occidentale. Pendant la Guerre froide, l'ennemi de l'Europe a été le système conjoint des blocs (États-Unis et URSS) qui en firent leur échiquier de conflit-coopération, qui la divisèrent pour affaiblir la puissance qu'elle constitue virtuellement ; aujourd'hui il se manifeste principalement dans cette logique américanocentrée hostile à tout monde multipolaire et bras armé du système à tuer les peuples.Toute entreprise qui permettrait la constitution de l'Europe en un bloc autocentré a la faveur des nationalistes européens. En ce sens, certains d'entre eux, inspirés par les thèses de la Nouvelle droite, formulent 4 propositions susceptibles de guider une réflexion sur le problème européen :
1 : L'État-Nation tue toute évolution vers une unité européenne de type impérial. On ne peut construire notre unité qu'en s'opposant de façon claire et radicale aux structures libérales-jacobines. L'État-nation favorise notre division donc notre position d'infériorité. Face aux superpuissances, il est indispensable de réaliser notre unité, garante de notre indépendance.
2 : L'Europe sera impériale ou ne sera pas. L'Empire est la forme et l'essence de notre devenir historique. Ce concept est à la fois spirituel et organique. Il assure la nécessaire cohésion pour notre défense, représente un front uni dans nos relations internationales. Concept organique, l'Empire respecte les identités dont l'Europe se compose, tout en symbolisant sa spécificité universelle.
3 : L'Empire est un composé de “régions ethniques” qui, à leur niveau, sont des éléments essentiels de son existence. Dans cette optique, les “jeunes nationalismes” européens sont des mouvements positifs, puisqu'ils donnent à chaque peuple d'Europe le sens de son enracinement, de ses racines culturelles. Ces luttes, telles qu'elles sont menées par les Irlandais, les Basques, les Corses, les Bretons, etc., sont des tentatives historiques de destruction des États-nations, donc de destruction des relais du système occidental. Conjuguées avec une idéologie impériale européenne, elles sont les avant-gardes de notre unité.
4 : L'Empire européen sera le cadre historique des peuples-régions ou régions ethniques dont les contours se dessinent aujourd'hui. Il convient que les partisans de ce projet hautement traditionnel soient conscients de la stratégie à suivre.
Petit Lexique du partisan européen

dimanche 20 mars 2011

magazine ID y-a-t-il une vie aprés l'activisme?

Y-a-t-il une vie après l’activisme ?Dans un monde moderne où règnent en maîtres le bougisme, la consommation et le goût du “zapping” et de l’éphémère, l’engagement militant s’apparente trop souvent à un engouement passager, voire furtif, qui, s’il est parfois d’une grande intensité, ne s’inscrit que trop rarement dans la construction et la durée, pourtant facteurs indispensables de crédibilité et d’efficacité.
Pour beaucoup, le militantisme n’est en effet qu’un “temps” de l’existence, compris généralement entre le début des études et l’entrée dans la vie active, une sorte de parenthèse avant “les choses sérieuses” que sont les modalités de la vie bourgeoise. Bref, une sorte de crise d’adolescence plus ou moins tardive qui ne résiste pas aux exigences matérielles et aux responsabilités de l’âge adulte.
Ainsi, après, au mieux, quelques “coups d’éclat”, quelques pugilats plus ou moins romancés et surtout de très nombreuses soirées de révolution éthylique, on remise son drapeau et ses tracts dans le coffre à souvenirs, entre le camion de pompiers et le premier roman inachevé, pour revêtir l’uniforme grisâtre de l’employé modèle qui croit ainsi devenir un “bon citoyen”, aimé et respecté, et un “bon père de famille” alors qu’il n’est en réalité qu’un déserteur de seconde zone et un traître à l’avenir de son peuple et de ses enfants qu’il croit pourtant “protéger” en renonçant à combattre.
Cette démission est d’autant plus accablante qu’elle démontre avec nitescence qu’il n’a donc jamais été question de foi ni même de convictions mais simplement de théâtre et de jeu.
Derrière les mots, il n’y avait que la stérilité de la posture, sous les pas faussement assurés, que le sable mouvant de la mise en scène…
C’est parce que ce désespérant constat est trop fréquent que les exceptions qui lui échappent méritent d’être mises en lumières et honorées. C’est pourquoi Id Magazine a décidé de donner la parole à quelques uns des rescapés des tumultueuses années 80/90 qui sont encore investis et impliqués dans le combat politique.
Afin qu’ils soient, pour nous tous, des exemples de constance, de persévérance et de fidélité.

La « crise » du logement à Bruxelles

A NATION, nous avons pour principe de parler en connaissance de cause. En l’occurrence, l’auteur du présent article a travaillé pendant plusieurs années dans le domaine du logement, il vit en colocation avec un autre membre du mouvement, il abrite un SDF sous son toit et il aide quelques personnes dans leurs problèmes locatifs.
De fait, les médias parlent souvent de « crise » du logement, mais le mot semble mal choisi, puisqu’il désigne un état passager, or la pénurie existe depuis au moins vingt ans.
Un constat consternant
L’énoncé de l’équation semble simple, sa résolution s’avère complexe : d’après une étude de l’Observatoire des Loyers (2006/2007), la location d’un appartement d’une chambre reviendrait en moyenne à 526 euros au centre ville et à 581 dans les communes de la périphérie, or 50% des ménages, souvent composés d’un isolé ou d’une femme avec enfants à charge, disposent d’un revenu inférieur à 1000 euros ! Avec un chômage à 20%, on ne s’en étonnera guère… Ceux qui travaillent ne sont pas toujours beaucoup mieux lotis ; par exemple, un jeune ouvrier ou un petit employé, qui débute au salaire minimum garanti, obtiendra 1375 euros brut, il consacrera donc plus de la moitié de ses revenus à son logement. Ajoutons les autres charges, que reste-t-il pour vivre ?
Soulignons de plus que la moyenne ne correspond pas à la réalité à laquelle le candidat locataire sera confronté ; en effet, les appartements disponibles sur le marché coûtent plus cher, car les statistiques incluent les baux de longue durée encore en cours qui n’augmentent qu’au gré de l’indexation. Autrement dit, un propriétaire qui dispose d’un logement libéré par ses anciens locataires proposera aux successeurs un loyer nettement supérieur. « Les précédents payaient 500, maintenant j’exige 600 » est devenu le réflexe courant du propriétaire ». Heureusement, certains plus raisonnables préfèrent proposer un loyer modéré dans l’espoir que les preneurs parviendront à le payer régulièrement.
Devenir propriétaires ?
Selon L’Union des Géomètres de Bruxelles, le prix moyen d’un appartement a quintuplé depuis 1975 et celui d’une maison a été multiplié par onze ! C’est du pur délire ! Nous comprenons aisément pourquoi la classe moyenne bruxelloise a migré en Brabant flamand ou wallon, pour acquérir une demeure à meilleur prix sise dans un environnement plus serein. Résultat, il ne reste que des riches dans l’Ouest et le sud de la capitale et des pauvres en son centre et aux abords du canal. Cette ville a perdu une part importante de sa substance et l’hémorragie continue, les petits employés et indépendants la fuient. Ainsi à Saint-Gilles, nous nous retrouvons avec un contribuable sur sept habitants, alors que 20.000 personnes travaillent dans la cette commune de 45.000 habitants.
De son côté, la Fédération royale des Notaires estime qu’« Un ménage, avec un revenu disponible de 3000 euros, c’est-à-dire un revenu normal pour deux salaires, peut consacrer un tiers, soit mille euros par mois, à un remboursement hypothécaire, ce qui correspond à une dette d’environ 150.000 euros sur vingt ans », or que peut-on encore obtenir à ce prix dans la capitale belge ? Et comme nous le soulignions au début de l’article, la moitié des ménages bruxellois disposent de moins de 1000 euros de revenu.
Selon le dernier rapport du SPF Economie, les prix de vente de l’immobilier esquissent, pour la première fois depuis des années, un léger recul au premier trimestre 2009. Sans doute un effet de la crise économique. Néanmoins, nous restons juchés sur des sommets, surtout à Bruxelles où nous trouvons les sept communes les plus chères du pays avant Lasne (Woluwe-Saint-Pierre, Uccle, Ixelles, Woluwe-Saint-Lambert, Etterbeek, Watermael-Boitsfort, Auderghem). Le propriétaire postulant trouvera les maisons les moins chères dans la riante commune de Molenbeek-Saint-Jean à 210.831 euros, ce qui reste supérieur aux moyennes flamande (180.923) et surtout wallonne (131.154). Et nous passons du simple au double si nous cherchons à Woluwe-Saint-Pierre.
Le prix moyen d’un appartement s’élève à 180.923 euros. Mais un couple qui a des enfants cherchera un logement comportant plusieurs chambres. Le problème se pose aussi pour les parents divorcés et isolés qui doivent disposer d’une deuxième chambre pour accueillir leur enfant en visite, bien qu’ils ne disposent que d’un seul revenu, souvent grevé d’une rente alimentaire. Par conséquent, il est difficile de devenir propriétaire sauf en héritant, en épargnant pendant quarante ans ou s’endettant jusqu’au cou. Et encore, il faudra convaincre une banque de prendre ce risque. Au reste, on peut s’offrir une villa à quatre façades, dans une commune cossue, pour un million.
Soulignons que la situation ne s’améliorera pas durant les prochaines années, car le Bureau du Plan prévoit une augmentation de la population bruxelloise, due principalement à une forte natalité, de 170.000 âmes d’ici 2020, ce qui nécessitera la création de 50.000 logements !
Un logement social ?
Le parc de logements sociaux offre environ 39.000 logements, ce qui représente 8% du marché locatif soit la moitié de la moyenne des villes européennes ou le tiers de Londres et Paris. Or, 30.000 demandeurs figurent sur les listes d’attente dont on a effacé 6.000 candidats pour des raisons diverses, la plus courante étant le non-renouvellement de la demande. Au bout de quelques années de patience, le postulant renonce. En outre, il existe des critères de priorité, il est clair qu’un homme seul, sans personnes à charge et sans handicap a peu de chance de succès.
En effet, les candidats locataires introduisent un formulaire unique en précisant les diverses sociétés où ils voudraient loger. Le postulant ne peut pas être plein propriétaire ou usufruitier et il doit répondre aux conditions de revenu imposable (à savoir 20000 euros pour un solitaire, 25000 pour un ménage à deux revenus). En outre, un des membres du ménage doit être inscrit au registre de la population ou au registre des étrangers. L’attribution est effectuée selon l’ordre chronologique, mais on octroie des « points de priorité » aux personnes seules avec enfants à charge, à celles qui ont perdu inopinément leur logement et en fonction des années d’ancienneté sur la liste d’attente.
80 % des ménages qui occupent un logement social ont un revenu imposable inférieur à 12500 euros. Evidemment, on ne s’étonnera pas que les trois quarts d’entre-eux ne disposent que d’une rentrée, le plus souvent une allocation de chômage ou un Revenu d’Intégration sociale ou encore une maigre pension. Plus inquiétant : seul un quart de ces familles comprend un travailleur… Il s’agit d’un mouroir social.
Nous ne croyons pas que la création de nouveaux logements sociaux soit la panacée. D’aucuns prônent leur multiplication; pour notre part, nous sommes opposés à l’érection de ces mouroirs. Concentrer tous les problèmes de notre société en un lieu n’est pas, à notre sens, une solution. On a pu constater le résultat de ce genre de politique dans les banlieues françaises. Au lieu de créer des ghettos, il faut au contraire disséminer la misère. Imaginez un jeune qui ne rencontre aucun travailleur, aucun copain diplômé, aucun voisin lecteur ? Qu’adviendra-t-il de lui ? Pardi, la même chose qu’à ses parents ! Sauf rarissime exception. Les logements sociaux ne produisent que des assistés, de génération en génération. Nous devons émerger de ce maelström infernal.
De plus, les gestionnaires de ces sociétés organisent une sorte d’aliénation par le logement. En effet, ils ont la capacité d’accorder 40% des appartements sur base de « dérogations » pour « circonstances exceptionnelles et urgentes ». Nous subodorons que le fait d’être en ordre de cotisation du parti n’est pas exceptionnel mais rend néanmoins l’affaire urgente… Il faut leur retirer ce pouvoir régalien ! Les véritables « urgences », telles que trouver un asile à des familles en détresse, doivent être gérées par une autre instance qui jouirait d’une faculté de réquisition.
Plutôt que d’ériger de nouveaux clapiers à lapins, politique onéreuse qui dépasse les moyens de la Région, il faudrait mieux gérer le parc existant. Pour un prix moindre, on pourrait rénover les 2300 logements sociaux insalubres. De plus, 2500 logements sont « suradaptés » comme on dit en jargon administratif. Autrement dit, un locataire qui occupe un appartement comprenant deux chambres excédentaires par rapport à la composition de son ménage doit verser un supplément de quelques dizaines d’euros mensuels. De cette manière, il rachète, à peu de frais, le droit d’occuper une vaste habitation, au détriment de familles en attente.
Par ailleurs, les communes bruxelloises louent environ 7500 logements à des personnes aux revenus faibles ou moyens. Dans la pratique, les attributions ne s’effectuent guère de manière transparente et le montant des loyers exclut les pauvres… Quant aux « agences immobilières sociales » qui gèrent environ 2000 logements, il y aurait beaucoup à dire sur le fonctionnement de la plupart d’entre-elles…
Bref, il vaudrait mieux faire le ménage dans le logement subsidié avant d’en construire de nouveaux pour les copains des amis.
Les surfaces inoccupées : logements à l’abandon et bureaux vides
Lors de la dernière enquête de terrain en date, réalisée en vue de l’élaboration du Plan régional d’Affectation des Sols, en 1998, les inspecteurs avaient repéré six mille immeubles déserts.
Par ailleurs, 12 à 15000 appartements seraient vides, souvent parce que les logements situés aux étages sont devenus inaccessibles, parce que les commerces ou les bureaux sis au rez-de-chaussée ont élargi leur devanture et leur surface en éliminant l’entrée privative du bâtiment. En ces cas, le propriétaire ou le locataire principal, qui est fréquemment l’occupant du rez, préfère laisser les étages à l’abandon, ce qui entraîne leur lente mais inexorable dégradation.
Selon les sources et les périodes envisagées, le parc de bureaux comprendrait 1.350.000 à 1.500.000 m² dont le taux d’inoccupation oscillerait entre 10 et 15%. En ces temps de crise, les entreprises réduisent la surface de leurs locaux. Quelles que soient les circonstances, il reste toujours un excédent qui dépasse les 100.000 m² dont une partie pourrait être convertie en logements. Les urbanistes et architectes inventifs prônent la création de grands ensembles mêlant de manière harmonieuse commerces, bureaux et habitations.
Que fait le Gouvernement régional ?
A cette question brutale, nos politiciens répondent souvent de manière oiseuse ou promettent la réalisation de plans grandioses, comme le ministre Dupuis qui avait annoncé la création de 5000 logements neufs en cinq ans (dont 70% de sociaux). Cinq ans plus tard, on en compte environ… 200 ! Un gosse n’oserait pas montrer un bulletin pareil à ses parents, mais madame s’est néanmoins présentée devant l’électeur aux dernières régionales, elle a récolté 6000 voix, pas assez pour garder son portefeuille face au 13000 d’Emir Kir. Rassurez-vous sur son sort, le PS l’a recyclée, elle occupe maintenant le perchoir du Parlement bruxellois (connaissant son sens de la diplomatie, cela augure de grands moments dans l’hémicycle). Vu l’état désastreux des finances régionales qui sont touchées de plein fouet par la crise, nous craignons que le nouveau Gouvernement ne puisse dégager de marges budgétaires pour créer ou rénover du logement… à moins de sabrer dans d’autres postes. Par exemple réduire l’effectif pléthorique des cabinets(300 postes, autant que pour la région flamande qui compte six fois plus d’habitants et alors que le ministère de la Région de Bruxelles-Capitale en compte 1800  ?!?!). La liste est longue. Ne plus installer de WC dans les parcs, ne pas renouveler les voitures de fonction superflue, abolir les formations inutiles dont la plupart pourraient être organisée en interne, éliminer les séminaires dispendieux dans les hôtels de luxe, les consultances réalisées par des copains ainsi que d’autres activités telles que la journée sportive pour les fonctionnaires, supprimer les subsides à un tas de « machins » qui ne servent à rien et on en passe des belles et des meilleures… Halte à la gabegie ! Des sous, il y en a, mais ils ne tombent pas dans la bonne escarcelle. En langage politiquement correct, on parlerait d’une « mauvaise allocation des ressources ».
Une solution qui ne coûte rien ou ne devrait rien coûter : la communauté
La colocation nous semble, dans l’immédiat, la meilleure des solutions possibles, car, louer à deux un grand appartement revient nettement moins cher que l’occupation deux plus petits. En général, deux colocataires solidaires payeront les trois quarts de la somme de leurs loyers d’isolés (soit 40%) et ils feront aussi des économies sur les charges.
Il faut néanmoins tenir compte de deux obstacles. Le premier est d’ordre administratif : les allocataires sociaux voient leurs revenus largement réduits lorsqu’ils élisent domicile à la même adresse. Il en va de même quand un allocataire s’associe à un travailleur, le premier perd une part de ses revenus et devient une « personne à charge » du second. Ce système réduit les relations humaines à un problème fiscal, il nuit à la naissance d’une amitié entre égaux. Il s’agit d’une des raisons pour lesquelles, nous sommes partisans d’une individualisation des conditions d’octroi des allocations sociales : la personne a le droit de les percevoir en fonction de son statut de sans emploi, d’handicapé ou autres pas en raison de son statut familial (marié, vivant en couple, avec ou sans enfant, isolé…).
Le second obstacle consiste à dépasser l’égoïsme dans lequel baigne notre société consumériste. Vivre en couple n’est pas chose aisée, partager un appartement avec un ou plusieurs quidam ne s’avère pas toujours facile. Pourtant, c’est l’occasion d’une rencontre et d’un échange, un vécu commun dont il sortira peut-être une estime réciproque. Il nous faut réapprendre à vivre en société. Antan, les scouts ou le service militaire vous offrait cet apprentissage ; aujourd’hui, nous devons explorer d’autres voies.
Et pourquoi ne pas louer ou acheter en groupe une maison ? Si chacun se domicilie à un étage différent, on évite l’écueil constitué par le cumul des allocations sociales ou des revenus du travail. Et on obtient plus facilement un prêt.
Des remèdes radicaux
Depuis l’adoption de la loi du 27 avril 2007, les propriétaires doivent enregistrer, gracieusement, leurs baux. Il est donc maintenant possible d’imposer les bailleurs sur leurs revenus réels et non sur un revenu cadastral qui est rarement à jour. En instaurant, un système progressif, tenant compte de la surface et de la qualité du logement, on dissuaderait les propriétaires d’augmenter les prix. Les revenus de cet impôt pourraient financer la création de logements neufs, la rénovation d’anciens bâtiments ou d’immeubles vides ou encore la transformation de bureaux en logements, cette augmentation de l’offre par une politique volontaire des pouvoirs publics inciterait le marché à la baisse. De plus, la vente ou la location de ces appartements augmenterait les recettes de la Région.
Il faut permettre au locataire des logements sociaux ou moyens de racheter leur appartement en versant un loyer majoré, comme s’ils payaient un emprunt sans intérêt. Ils seront ainsi incités à entretenir ou améliorer le logement qu’ils occupent et à veiller sur les espaces communset un jour ils deviendront propriétaires.
A la lecture des lignes qui précèdent, d’aucuns diront que je suis un doux rêveur, mais je préfère mes songes au réel cauchemar dont je suis, hélas, le lucide témoin au quotidien. Même devant mon bureau, je vois les SDF se multiplier, ces nouveaux misérables sont de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes.

mardi 15 mars 2011

qui est blanc?

Qui est Blanc

David Lane

Ceux d'entre vous qui, depuis des années ou des décennies, ont soit observé soit participé à la résistance au meurtre de la race blanche, savent que des provocateurs ont attaqué la pureté raciale de dirigeants officiels, pour discréditer leurs motivations. A mon avis, une des raisons pour lesquelles cela a profité à l'ennemi est une mentalité venant d'une religion étrangère. Un principe de base du judéo-christianisme, et une des raisons de son attrait fatal, est qu'il permet à des hommes inférieurs de réclamer un statut supérieur sans faire l'effort correspondant. Un judéo-chrétien avec un QI de 90 et un passé lamentable peut être baptisé, répéter quelques mots rituels et aussitôt proclamer avoir un statut divin, supérieur à celui d'un homme un million de fois supérieur à lui par l'intelligence et le caractère.
Le syndrome du «blond aux yeux bleus» est typique de cette mentalité. Et je dis cela après mûre réflexion, car j'ai une apparence nordique, grand, mince, blond aux yeux bleus. Cependant je peux seulement conjecturer sur la pureté de mon ascendance. Mon père vendait ma mère à ses copains et à des étrangers pour trouver l'argent pour boire au bistrot, donc seuls les dieux savent tout.
Voilà ce que je sais. J'ai l'apparence d'un Blanc. Je combats pour les Blancs. Je reconnais les réussites de la race blanche. Je veux préserver notre espèce. Je suis horrifié que la beauté de la femme aryenne blanche puisse bientôt disparaître de la Terre pour toujours. Je souffre pour chaque enfant blanc tourmenté dans le cauchemar multiracial de l'Amérique.
Je vois la beauté dans une princesse celtique aux cheveux bruns ou roux et aux yeux verts. Je vois la beauté dans la sculpturale déesse nordique aux yeux bleus et aux cheveux d'or. Je vois la beauté dans la fille irlandaise avec des taches de rousseur. Je vois l'héroïsme chez Robert Jay Mathews et Richard Scutari avec leurs cheveux sombres et leurs yeux verts ou bruns, aussi bien que chez Frank DeSilva, un frère à la peau claire et au nom franco-portugais. Leur noblesse est bien plus grande que celle de 99% de ces «parfaits Nordiques», pourrais-je dire.
Pour ceux qui se vantent de leur «pureté», vous avez deux parents, quatre grand-parents, huit arrière-grand-parents, et ainsi de suite. Retournez à peu près 500 ans en arrière et vous avez un millier d'ancêtres. Quelques générations de plus, et quiconque a foulé le sol de l'Europe est votre ancêtre, y compris les Huns, les Mongols et les Maures. Il n'y a pas d'Aryens purs à 100% comme il y a 10 000 ans. Mais nous existons encore en tant qu'entité biologique distincte et unique. Les cultures et les civilisations que nous avons créées sont au-delà de toute comparaison. La beauté de nos femmes -- blondes, brunes, rousses, aux yeux verts, bleus, bruns -- est désirée par tous les hommes et enviée par toutes les femmes du monde.
Nous n'allons pas commencer à discuter pour savoir si le patrimoine génétique collectif blanc qui reste est aryen à 95% ou à 97%. Cela serait sûrement une tragédie si les différentes variétés dans notre race perdent leurs traits et leur beauté distinctifs. Et quand nous aurons assuré l'existence de notre peuple et un avenir pour tous nos enfants, nous pourrons prendre des mesures pour préserver cette diversité.
Mais pour l'instant, nous allons accepter les faits et les circonstances telles qu'elles existent. Nous allons travailler ensemble pour la cause sacrée et nous ne tolérerons pas les provocateurs, les divisions et les dissensions. Si quelqu'un a l'apparence d'un Blanc, s'il agit comme un Blanc, s'il combat pour les Blancs, alors tant que ses actions ne prouvent pas le contraire, il fait partie de notre Peuple.
Par contre, quels que soient leur pedigree ou leur apparence, ceux qui s'opposent à notre cause, la critiquent, l'entravent ou ne la soutiennent pas, ne sont pas nos amis.

parole a un ancien agent du MOSSAD

Ostrovsky, un ancien agent du Mossad, dit que la devise de ce dernier est : « Au moyen de la tromperie, tu feras la guerre ».

Le Mossad, dit-il, a provoqué la frappe aérienne américaine sur la Libye en 1986 en faisant apparaître que des ordres terroristes étaient transmis par le gouvernement libyen à ses ambassades autour du monde. Mais les messages provenaient d’Israël et étaient retransmis par un système spécial de communication – un « cheval de Troie » – que le Mossad avait placé à l’intérieur de la Libye.

Le Mossad se retourna ensuite contre Saddam, poussant les Etats-Unis à lui faire la guerre.

Les sayanim sont des résidents d’autres pays qui coopèrent avec les katsas (les officiers traitants du Mossad).

Les commentaires de Peter Myers sont indiqués {ainsi}.

Comment le Mossad a poussé l’Amérique à bombarder la Libye et à combattre l’IrakVictor Ostrovsky et Claire Hoy, extrait de By Way of Deception, St Martin's Press, New York 1990.

{Avant-propos d’Ostrovsky}

{p. vii} REVELER LES FAITS tels que je les connais de mon point de vue de quatre années passées à l’intérieur du Mossad ne fut en aucune manière une tâche facile.

Venant d’un milieu sioniste ardent, je m’étais vu enseigner que l’Etat d’Israël était incapable de mauvaise conduite. Que nous étions le David dans l’éternel combat contre le Goliath toujours grandissant. Qu’il n’y avait personne pour nous protéger à part nous-mêmes – un sentiment renforcé par les survivants de l’Holocauste qui vivaient parmi nous.
Nous, la nouvelle génération des Israélites, la nation ressuscitée sur sa propre terre après plus de deux mille ans d’exil, étions en charge du sort de la nation toute entière.
Les commandants de notre armée étaient appelés champions, pas généraux. Nos dirigeants étaient les capitaines à la barre d’un grand navire. Je fus transporté de joie lorsque je fus sélectionné et que je reçus le privilège de rejoindre ce que je considérais comme l’équipe d’élite du Mossad.

Mais ce furent les idéaux pervertis et le pragmatisme autocentré que je rencontrai dans le Mossad, associés à l’avidité, la soif de pouvoir et le total manque de respect pour la vie humaine dans cette soi-disant équipe, qui me motivèrent à raconter cette histoire.
C’est par amour d’Israël en tant que pays libre et juste que je mets ma vie en danger en faisant cela, faisant face à ceux qui se sont autorisés à transformer le rêve sioniste en cauchemar d’aujourd’hui.

Le Mossad, étant le corps de renseignement chargé de la responsabilité de reconnaître la route pour les dirigeants à la barre de la nation, a trahi cette confiance. En agissant en son nom propre, et pour des raisons étroites et égoïstes, il a placé la nation sur la voie d’un choc avec une guerre totale.

{Avant-propos de Claire Hoy}

{p. ix} L’un des principaux thèmes de ce livre est la conviction de Victor que le Mossad est hors de contrôle, que même le Premier Ministre, bien qu’étant ostensiblement responsable, n’a pas d’autorité réelle sur ses actions…

[…] Le Mossad – croyez-le ou non – a seulement 30 à 35 officiers traitants, ou katsas, opérant dans le monde au même moment. La principale raison pour ce total extraordinairement faible, comme vous le lirez dans ce livre, est que, à la différence des autres pays, Israël peut exploiter le cadre important et loyal de la communauté juive mondiale en-dehors d’Israël. Cela est réalisé à travers un système unique de sayanim, auxiliaires juifs volontaires.

{texte écrit conjointement – le reste du livre}

{p. 52} Mes six premières semaines furent vides d’événements. Je travaillai au bureau du centre-ville, essentiellement comme homme à tout faire et documentaliste. Mais un jour glacial de février 1984, je me retrouvai avec quatorze autres dans un petit bus. … Ce cours devait être connu sous le nom de Cadet 16, puisque c’était le seizième cours des cadets du Mossad.

{p. 53} Il marcha vivement vers le bout de la table pendant que les deux autres s’asseyaient au fond de la salle. « Mon nom est Aharon Sherf », dit-il. « Je suis le directeur de l’Académie. Bienvenue au Mossad. Son nom complet est Ha Mossad, le Modiyn ve le Tafkidim Mayuhadim [Institut pour le Renseignement et les Opérations Spéciales]. Notre devise est : « Au moyen de la tromperie, tu feras la guerre ».

{p. 86} Le jour suivant Ran S. donna un cours sur les sayanim, une partie unique et importante des opérations du Mossad. Les sayanim – assistants – doivent être juifs à 100%. Ils vivent à l’étranger, et bien qu’ils ne soient pas des citoyens israéliens, beaucoup sont contactés par l’intermédiaire de leurs parents en Israël. Un Israélien ayant un parent en Angleterre, par exemple, peut se voir demander d’écrire une lettre disant que la personne porteuse de la lettre représente une organisation dont le principal but est d’aider à sauver des Juifs de la diaspora. Le parent britannique pourrait-il aider d’une manière quelconque ?

Il y a des milliers de sayanim dans le monde. Rien qu’à Londres, il y en a environ 2.000 qui sont actifs, et 5.000 autres sur la liste. Ils remplissent beaucoup de rôles différents. Un sayan-voiture, par exemple, dirigeant une agence de location, pourrait aider le Mossad à louer une voiture sans avoir à remplir la documentation habituelle. Un sayan-appartement pourrait trouver un logement sans provoquer de suspicions, un sayan-banque pourrait vous trouver de l’argent si vous en aviez besoin au milieu de la nuit, un sayan-docteur traiterait une blessure par balle sans le dire à la police, et ainsi de suite. L’idée est d’avoir une réserve de gens disponibles si nécessaire, qui peuvent rendre des services mais qui n’en parleront pas, par loyauté à la cause. On leur rembourse seulement les coûts. Souvent la loyauté des sayanim est abusée par des katsas qui tirent avantage de l’aide disponible pour leur propre usage personnel. Il n’y a aucun moyen pour le sayan de le vérifier.

Une chose dont vous pouvez être sûr, c’est que même si un Juif sait que c’est le Mossad, il n’est peut-être pas d’accord pour travailler avec vous – mais il ne vous dénoncera pas. Vous avez à votre disposition un système de recrutement sans risque qui vous donne en fait une réserve de millions de Juifs à exploiter en-dehors de vos propres frontières. Il est beaucoup plus facile d’opérer avec ce qui est disponible sur place, et les sayanim offrent un incroyable appui pratique partout. Mais ils ne sont jamais mis en danger – et ne sont jamais mis au courant d’informations classifiées.

Supposez que pendant une opération un katsa ait soudain besoin d’un magasin d’électronique comme couverture. Un appel à un sayan dans ce secteur peut rapporter 50 téléviseurs, 200 magnétoscopes – tout ce qui est nécessaire – à votre projet, et en un rien de temps vous avez un magasin avec 3 ou 4 millions de dollars de matériel en stock.
Comme la plus grande part de l’activité du Mossad est en Europe, il peut être préférable d’avoir une adresse commerciale en Amérique du Nord. Ainsi, il y a des sayanim-adresses et des sayanim-téléphones. Si un katsa doit donner une adresse ou un numéro de téléphone, il peut utiliser celle/celui du sayan. Et si le sayan reçoit une lettre ou un coup de téléphone, il saura immédiatement comment procéder. Certains sayanim-commerciaux ont une équipe de 20 opérateurs pour répondre au téléphone, taper des lettres, faxer des messages, tout cela au nom du Mossad. Le plus drôle est que 60% du trafic de ces sociétés de service téléphonique en Europe vient du Mossad. Elles fermeraient autrement.
Le seul problème avec le système est que le Mossad ne semble pas réaliser à quel point cela pourrait être dévastateur pour le statut des Juifs de la diaspora si c’était connu. La réponse que vous obtenez si vous posez la question est : « Et qu’est-ce qui peut arriver de pire à ces Juifs ? Ils viendraient tous en Israël ? Génial ! ».

Les katsas des stations sont en charge des sayanim, et les sayanim les plus actifs recevront la visite d’un katsa une fois tous les trois mois à peu près, ce qui pour le katsa signifie entre deux et quatre rencontres face-à-face par jour avec les sayanim, en plus de nombreuses conversations téléphoniques. Le système permet au Mossad de travailler avec un personnel squelettique. C’est pourquoi, par exemple, une station du KGB emploierait environ cent personnes, alors qu’une station comparable du Mossad n’en nécessiterait que six ou sept.

{p. 269} Pollard [célèbre espion pris la « main dans le sac » aux USA en 1985, NDT] n’était pas du Mossad, mais beaucoup d’autres qui espionnent, recrutent, organisent et mènent des activités secrètes – principalement à New York et Washington, qu’ils appellent leur « terrain de jeu » – appartiennent à une division spéciale et super-secrète du Mossad appelée simplement « Al », le mot hébreu pour « au-dessus » ou « au sommet ».

L’unité est si secrète et si séparée de l’organisation principale que la majorité des employés du Mossad ne sait même pas ce qu’elle fait et n’a pas accès à ses dossiers sur l’ordinateur.

Mais elle existe, et emploie entre 24 et 27 vétérans du terrain, trois en tant que katsas actifs. La plus grande partie de leur activité, mais pas toute, est à l’intérieur des frontières US. Leur tâche essentielle est de rassembler des informations sur le monde arabe et l’OLP, et non de rassembler des renseignements sur les activités US. Mais comme nous le verrons, la ligne de partage est souvent floue, et en cas de doute, Al n’hésite pas à la franchir.

Dire qu’elle ne rassemble pas d’informations sur les Américains revient à dire que la moutarde n’est pas l’essentiel, mais que vous en aimez un peu sur votre hot-dog. Supposons, par exemple, qu’il y ait un sénateur dans le comité des armes qui intéresse le Mossad. Al utilise rarement des sayanim, mais les papiers de ce sénateur, tout ce qui se passe dans son bureau, seraient des informations importantes, donc un assistant deviendrait une cible. Si l’assistant était juif, il (ou elle) serait approché en tant que sayan. Autrement, la personne serait recrutée comme agent, ou même seulement comme ami, pour infiltrer et écouter.

Le circuit de cocktails de Washington est très important pour cela. Certains attachés en suivent les progrès. Ce n’est pas un problème d’ajouter quelqu’un à ce circuit et de lui donner un groupe légitime.

Supposez, par exemple, que McDonnell Douglas veuille vendre des avions US à l’Arabie Saoudite. Est-ce une affaire US ou une affaire israélienne ? Eh bien, en ce qui concerne l’Institut, c’est l’affaire d’Israël. Quand vous avez quelque chose comme ça en place, c’est très difficile de ne pas l’utiliser. Donc ils le font.

{p. 270} L’une des plus célèbres activités de Al a impliqué le vol de matériel de recherche à certaines grandes firmes aéronautiques US pour aider Israël à s’assurer un contrat de cinq ans de 25,8 millions de dollars en janvier 1986 pour équiper la marine US et le corps des Marines avec 21 drones de 4,87 mètres de long, ou Mazlat Pioneer 1 sans pilote, plus l’équipement de contrôle au sol, de lancement et de récupération. Les drones, qui ont un moniteur de télévision monté sous le ventre, sont utilisés dans le travail de reconnaissance militaire. Mazlat, une filiale des Israeli Aeronautical Industries and Tadiran, étatisées, « remporta » le contrat après avoir renchéri sur les firmes US dans un appel d’offre en 1985.

En réalité, Al avait volé la recherche. Israël avait travaillé sur un drone, mais n’avait pas encore assez avancé pour entrer dans cette compétition. Quand vous n’avez pas à inclure le coût des recherches dans votre offre, cela fait une différence substantielle.

Après avoir remporté le contrat, Mazlat entra dans un partenariat avec AAI Corp. de Baltimore dans le Maryland, pour le terminer.

Al est similaire au Tsomet, mais elle n’entre pas dans la juridiction du chef du Tsomet. Au contraire, elle fait ses rapports directement au chef du Mossad. A la différence des stations normales du Mossad, elle n’opère pas à l’intérieur de l’ambassade israélienne. Ses stations sont situées dans des maisons ou des appartements sûrs.

Les trois équipes de Al sont établies en station, ou unité. Supposons que pour une raison ou une autre, les relations entre Israël et la Grande-Bretagne s’effondrent demain et que le Mossad doive quitter le Royaume-Uni. Ils pourraient envoyer une équipe d’Al à Londres et avoir un réseau clandestin complet le jour suivant. Les katsas de Al sont parmi les plus expérimentés de l’Institut.

Les Etats-Unis sont un endroit où les conséquences de la négligence sont immenses. Mais le fait de ne pas travailler à travers l’ambassade crée des difficultés, spécialement pour les communications. Si les gens de Al se font attraper aux Etats-Unis, ils sont emprisonnés comme espions. Ils n’ont pas d’immunité diplomatique. Le pire qui puisse arriver à un katsa dans une station normale, parce qu’il a l’immunité diplomatique, est l’expulsion. Officiellement, le Mossad a une station de liaison à Washington, mais rien d’autre.

{p. 271} Les Américains ne réalisent pas combien d’informations nous sont données à travers l’OTAN, des informations qui peuvent être manipulées pour présenter une image beaucoup plus vivante…

Les stations de Al, bien qu’étant en-dehors de l’ambassade, opèrent néanmoins comme des stations pour la plus grande part. Elles communiquent directement avec le QG de Tel-Aviv par téléphone, télex ou modem d’ordinateur. Elles n’utilisent pas de système de brouillage de communications, parce que même si les Américains ne pouvaient pas décoder les messages, ils sauraient qu’il y a une activité clandestine dans le voisinage, ce que le Mossad veut éviter. La distance est aussi un facteur.

{p. 276} Dans un pays où tout le monde sert dans l’armée, le service militaire est important. C’est pourquoi vous vous retrouvez avec un gouvernement qui est composé à 70% de généraux. Les gens ne semblent pas comprendre que cela n’est pas bon – avec des gens dont les narines se dilatent à l’odeur de la poudre.

{p. 277} Au milieu de tout cela, le Mossad avait eu son premier contact avec les producteurs d’opium en Thaïlande. Les Américains tentaient d’obliger les fermiers à cesser de produire de l’opium et à faire pousser du café à la place. L’idée du Mossad était d’entrer là-dedans, de les aider à faire pousser du café, mais en même temps de les aider à exporter de l’opium comme moyen de récolter de l’argent pour les opérations du Mossad.

{p. 286} Le Mossad ne reconnaît toujours pas l’existence de Al. A l’intérieur de l’Institut, on dit que le Mossad ne travaille pas aux Etats-Unis. Mais la plupart des gens du Mossad savent que Al existe, même s’ils ne savent pas exactement ce qu’elle fait. Le plus drôle de tout cela est que quand le LAKAM éclata avec l’affaire Pollard, les gens du Mossad disaient toujours : « Une chose est sûre. Nous ne travaillons pas aux Etats-Unis ».

{fin des citations}

Victor Ostrovsky, The Other Side of Deception, Editions Harper & Collins, New York 1994.

{p. 24} Jeudi 13 février 1986, 07:45

{p. 31} Vendredi 21 février

{p. 32} Il semblait que tout l’immeuble devenait fou. Tout le monde était à la recherche d’informations qui pourraient stopper les efforts du roi Hussein de Jordanie pour une initiative de paix…

La communauté juive américaine était divisée en une équipe d’action à trois niveaux. D’abord il y avait les sayanim individuels (si la situation avait été l’inverse et si les Etats-Unis avaient convaincus des Américains travaillant en Israël de travailler secrètement pour le compte des Etats-Unis, ils auraient été traités comme des espions par le gouvernement israélien). Ensuite il y avait l’important lobby pro-israélien. Il mobiliserait la communauté juive dans un effort forcené dans la direction que le Mossad lui indiquerait. Et enfin il y avait la B’naï B’rith. On pouvait faire confiance aux membres de cette organisation pour se faire des amis parmi les non-juifs et dénoncer comme antisémites tous ceux qu’ils ne pouvaient pas gagner à la cause israélienne. Avec ce genre de tactique un-deux-trois, rien ne pouvait nous résister.

{p. 113} « C’est le vieux truc du couillon de Troie ». Il alluma une cigarette.

« Qu’est-ce c’est que ça ? ». Je ne pus m’empêcher de sourire ; je ne l’avais jamais entendu appeler comme ça avant.

« Je savais que ça attirerait ton attention », dit-il avec un grand sourire. « Shimon a activé l’Opération ‘Troyan’ en février de cette année » {le seul Shimon dans la liste est Shimon Peres}.

J’approuvai de la tête. J’étais déjà au Mossad quand cet ordre fut donné, et du fait de mon passé naval et de ma connaissance de la plupart des commandants de la marine, j’avais participé au planning de l’opération en tant que liaison avec la marine.
Un « Trojan » [Troyen] était un système spécial de communication qui pouvait être implanté par des commandos de marine loin à l’intérieur du territoire ennemi. Le système agirait comme station relais pour de fausses transmissions conçues par l’unité de désinformation du Mossad, appelée LAP {note : LAP : LohAma Psicologit. Guerre psychologique, ou, comme on le dit en Occident, désinformation}, et destinées à être reçues par les stations d’écoute américaines et britanniques. Provenant d’un navire de guerre israélien en mer, les transmissions numériques préenregistrées ne pouvaient être captées que par le Trojan. Le système réémettrait ensuite la transmission sur une autre fréquence, une fréquence utilisée pour les affaires officielles dans le pays ennemi, moment auquel la transmission serait finalement captée par les « grandes oreilles » américaines en Grande-Bretagne.

Les gens à l’écoute n’auraient aucun doute d’avoir intercepté une communication authentique, d’où le nom de Trojan, rappelant le mythique cheval de Troie. De plus, le contenu des messages, après déchiffrage, confirmerait les informations venant d’autres sources de renseignement, c’est-à-dire le Mossad. Le seul problème était que le Trojan lui-même devait être situé aussi près que possible de l’origine normale de telles transmissions, à cause des méthodes sophistiquées de triangulation que les Américains et d’autres utiliseraient pour vérifier la source.

Dans l’opération spéciale dont parlait Ephraim, deux unités d’élite de l’armée avaient été chargées de placer le système « troyen » à l’endroit approprié. L’une était l’unité de reconnaissance Matkal [Sayeret Matkal : unité d’élite de reconnaissance de l’armée israélienne] et l’autre était la Flottille 13, les commandos de marine. Les commandos étaient chargés de la tâche d’implanter le système « troyen » à Tripoli, en Libye.
La nuit du 17-18 février, deux navires lance-missiles israéliens, le Moledet de la classe SAAR 4, armé de missiles mer-mer Harpoon et Gabriel, entre autres armements, et le Geula, un navires lance-missiles de classe Hohit avec une plate-forme pour hélicoptère et l’armement habituel des SAAR 4, effectuait ce qui semblait être une patrouille de routine en Méditerranée, se dirigeant vers le canal de Sicile et passant juste en-dehors des eaux territoriales de la Libye. Juste au nord de Tripoli, les navires de guerre, qui étaient visibles au radar depuis Tripoli ainsi que depuis l’île italienne de Lampedusa, ralentirent jusqu’à quatre nœuds – juste assez longtemps pour permettre la mise à l’eau d’une équipe de douze commandos de marine dans quatre mini sous-marins appelés « cochons » et deux vedettes rapides à silhouette basse appelées « oiseaux ». Les « cochons » pouvaient porter deux commandos chacun et tout leur équipement de combat. Les « oiseaux », équipés d’une mitrailleuse de calibre MG 7,62 montée sur la proue et d’une série de lance-roquettes antichar, pouvaient transporter six commandos chacun, tout en remorquant les « cochons » vides. Les « oiseaux » amenaient les « cochons » aussi près du rivage que possible, réduisant ainsi la distance que les « cochons » auraient à parcourir seuls (les « cochons » étaient submersibles et silencieux mais relativement lents).

A trois kilomètres au large de la côte libyenne, on pouvait voir scintiller les lumières de Tripoli au sud-est. Huit commandos se glissèrent doucement dans les « cochons » et se dirigèrent vers le rivage. Les « oiseaux » restèrent derrière au point de rendez-vous, prêts à entrer en action si la situation l’exigeait. Dès qu’ils atteignirent la plage, les commandos laissèrent leurs transports en forme de cigare submergés dans l’eau peu profonde et se dirigèrent vers l’intérieur des terres, portant un cylindre « troyan » vert foncé de 1,80 m de long et de 178 cm de diamètre. Il fallait deux hommes pour le porter.

Un fourgon gris était arrêté sur le coté de la route à environ trente mètres de l’eau, sur la route côtière allant de Sabratah à Tripoli puis à Benghazi. Il ne risquait guère d’y avoir de la circulation à cette heure de la nuit. Le conducteur du fourgon semblait être en train de réparer un pneu à plat. Il cessa de travailler lorsque l’équipe approcha et ouvrit les portes à l’arrière du fourgon. C’était un combattant du Mossad. Sans dire un mot, quatre des hommes montèrent dans le fourgon et se dirigèrent vers la ville. Les quatre autres repartirent vers l’eau, où ils se mirent en position défensive près des « cochons » submergés. Leur travail était de tenir cette position pour assurer une voie de retraite à l’équipe qui se dirigeait maintenant vers la ville.

En même temps, un escadron de chasseurs israéliens refaisait le plein au sud de la Crète, prêt à intervenir. Ils étaient capables de maintenir toute force terrestre [ennemie] à distance des commandos, en cas de retour plus difficile. A ce moment, la petite unité de commando était divisée en trois détachements – son moment le plus vulnérable. Si l’un des détachements se heurtait aux forces ennemies, il avait pour instruction d’agir avec une prudence extrême, avant que l’ennemi ne devienne hostile.
Le fourgon se gara derrière un immeuble d’habitation de la rue Al Jamhuriyh à Tripoli, à moins de trois rues des casernes qui étaient connues pour abriter le quartier général et la résidence de Kadhafi. Entre-temps, les hommes dans le fourgon avaient revêtu des vêtements civils. Deux restèrent dans le fourgon comme guetteurs et les deux autres aidèrent le combattant du Mossad à monter le cylindre au dernier des cinq étages de l’immeuble. Le cylindre était enveloppé dans un tapis.

Dans l’appartement, la partie supérieure du cylindre fut ouverte et une petite antenne en forme de saladier fut déployée et placée en face de la fenêtre située au nord.

L’engin fut activé, et le cheval de Troie fut en place.

Le combattant du Mossad avait loué l’appartement pour six mois et avait payé le loyer à l’avance. Il n’y avait pas de raison pour que quelqu’un entre dans l’appartement à part le combattant. Cependant, si quelqu’un décidait de le faire, le « Trojan » s’autodétruirait, emportant avec lui le plus gros de la partie supérieure de l’immeuble.

Les trois hommes retournèrent au fourgon et vers leur rendez-vous avec leurs amis sur la plage.

Après avoir amené les commandos à la plage, le combattant retourna vers la ville, où il surveillerait le Trojan pendant les semaines à venir. Les commandos ne perdirent pas de temps et repartirent vers la mer. Ils ne voulaient pas être surpris dans les eaux libyennes au lever du jour. Ils atteignirent les « oiseaux » et se dirigèrent à pleine vitesse vers un point de ramassage prévu, où ils retrouvèrent les navires lance-missiles qui les avaient amenés.

A la fin mars, les Américains interceptaient déjà des messages émis par le Trojan, qui était activé seulement pendant les heures de trafic radio intense. En utilisant le Trojan, le Mossad tentait de faire croire qu’une longue série d’ordres terroristes était transmise à diverses ambassades libyennes dans le monde (ou, comme elles étaient appelées par les Libyens, des Bureaux du Peuple). Ainsi que le Mossad l’avait espéré, les transmissions furent déchiffrées par les Américains et interprétées comme une preuve largement suffisante que les Libyens étaient des soutiens actifs du terrorisme. De plus, remarquèrent les Américains, les rapports du Mossad le confirmaient.

Les Français et les Espagnols, cependant, ne croyaient pas à ce nouveau flot d’informations. Pour eux, il leur semblait suspect que soudain, à l’improviste, les Libyens, qui avaient été extrêmement prudents dans le passé, commencent à claironner leurs actions futures. Ils trouvaient également suspect qu’en plusieurs occasions des rapports du Mossad aient été rédigés de manière similaire à des communications libyennes codées. Ils arguaient de plus que, s’il y avait vraiment eu des communications libyennes après-coup concernant l’attaque, alors l’attentat terroriste contre la discothèque La Belle [discothèque La Belle : l’attentat terroriste à cet endroit fut considéré comme lié aux Libyens et fut le catalyseur pour le bombardement américain du 14 avril sur la Libye] à Berlin-Ouest le 5 avril aurait pu être empêché, puisqu’il y aurait sûrement eu des communications avant, permettant aux agences de renseignement à l’écoute de l’empêcher. Puisque l’attaque n’avait pas été empêchée, ils raisonnaient qu’elle ne devait pas avoir été faite par les Libyens, et que les « nouvelles communications » devaient être fausses. Les Français et les Espagnols avaient raison. L’information était fausse, et le Mossad n’avait pas la moindre idée de l’identité de ceux qui avaient placé la bombe qui avait tué un militaire américain et blessé plusieurs autres. Mais le Mossad était lié à de nombreuses organisations terroristes européennes, et il était convaincu que dans l’atmosphère volatile qui régnait en Europe, un attentat avec une victime américaine n’était qu’une question de temps. Les chefs du Mossad comptaient sur la promesse américaine d’effectuer des représailles contre tout pays qui serait surpris en flagrant délit de soutien au terrorisme. Le Trojan donnait aux Américains la preuve qu’ils demandaient. Le Mossad intégrait aussi dans l’équation l’image fanatique et les déclarations mémorables de Kadhafi, qui n’étaient destinées en réalité qu’à la consommation intérieure. Il faut se rappeler que Kadhafi avait tracé une ligne dans l’eau à cette époque, déclarant le Golfe de Syrte comme faisant partie des eaux territoriales libyennes et appelant la nouvelle frontière maritime la ligne de la mort (une action qui ne lui donna pas vraiment une image modérée). Finalement, les Américains tombèrent la tête la première dans le stratagème du Mossad, entraînant avec eux les Britanniques et les Allemands quelque peu renâclants. L’Opération Trojan fut l’un des plus grands succès du Mossad. Elle provoqua sur la Libye la frappe aérienne que le président Reagan avait promise – une frappe qui eut trois importantes conséquences. D’abord, elle fit capoter un accord pour la libération des otages américains au Liban, conservant ainsi le Hezbollah (le Parti de Dieu) comme ennemi numéro un aux yeux de l’Occident. Deuxièmement, elle envoya un message à tout le monde arabe, leur disant exactement où se situaient les Etats-Unis concernant le conflit arabo-israélien.
Troisièmement, elle renforça l’image que le Mossad se faisait de lui-même, puisque c’est lui qui, par un ingénieux tour de passe-passe, avait poussé les Etats-Unis à faire ce qu’il fallait. Les Français furent les seuls à ne pas croire à la ruse du Mossad et furent déterminés à ne pas s’associer à l’acte agressif des Américains. Les Français refusèrent le survol de leur territoire par les bombardiers américains en route pour attaquer la Libye.

Le 14 avril 1986, cent soixante avions américains lâchèrent plus de soixante tonnes de bombes sur la Libye. Les attaquants bombardèrent l’aéroport international de Tripoli, les casernes de Bab el Azizia, la base navale de Sidi Bilal, la ville de Benghazi, et le terrain d’aviation de Benine en-dehors de Benghazi. La force de frappe consistait en deux groupes principaux, l’un venant d’Angleterre et l’autre des porte-avions en Méditerranée. D’Angleterre vinrent vingt-quatre F-111 de Lakenheath, cinq EF-111 de Upper Heyford, et vingt-huit avions ravitailleurs de Mildenhall et Fairford. Dans l’attaque, les F-111 et les EF-111 de l’Air Force furent rejoints par dix-huit avions de soutien A-6 et A-7, six chasseurs F/A-18, quatorze avions EA-6B de brouillage électronique, et d’autres appareils de soutien. Les avions de la marine furent catapultés des porte-avions Coral Sea et America. Du coté libyen, il y eut environ quarante victimes civiles, y compris la fille adoptive de Kadhafi. Du coté américain, un pilote et son observateur furent tués quand leur F-111 explosa.

Après le bombardement, le Hezbollah rompit les négociations concernant les otages qu’il détenait à Beyrouth et exécuta trois d’entre eux, incluant un Américain nommé Peter Kilburn. Quant aux Français, ils furent récompensés pour leur non-participation à l’attaque par la libération à la fin de juin de deux journalistes français retenus en otages à Beyrouth (il se trouve qu’une bombe perdue toucha l’ambassade de France à Tripoli pendant le raid).

Ephraim m’avait tout expliqué et m’avait confirmé certaines informations que je connaissais déjà. Il poursuivit alors : « Après le bombardement de la Libye, notre ami Kadhafi va sûrement se tenir tranquille pendant quelque temps. L’Irak et Saddam Hussein sont la prochaine cible. Nous allons maintenant commencer à le présenter comme le grand méchant. Cela prendra quelque temps, mais pour finir, il n’y a pas de doute que ça marchera ».

« Mais Saddam n’est-il pas considéré comme modéré envers nous, allié à la Jordanie et grand ennemi de l’Iran et de la Syrie ? »

« Oui, c’est pourquoi je suis opposé à cette action. Mais c’est la directive, et je dois la suivre. J’espère que toi et moi en aurons fini avec notre petite opération avant que quelque chose d’important ne se passe. Après tout, nous avons déjà détruit son installation nucléaire, et nous gagnons de l’argent en lui vendant de la technologie et de l’équipement par l’intermédiaire de l’Afrique du Sud. »

{p. 254} Dans les semaines suivantes, de plus en plus de découvertes furent faites concernant le canon géant et d’autres éléments de la machine de guerre de Saddam. Le Mossad ne faisait que saturer le domaine du renseignement avec des informations concernant les mauvaises intentions de Saddam le Terrible, misant sur le fait que sous peu, il aurait suffisamment de corde pour se pendre. Le but principal du Mossad était très clair. Il voulait que l’Occident fasse le travail à sa place, tout comme les Américains l’avaient fait en Libye avec le bombardement de Kadhafi. Après tout, Israël ne possédait pas de porte-avions ni d’énorme force aérienne, et bien qu’il soit capable de bombarder un camp de réfugiés à Tunis, ce n’était pas la même chose. Les chefs du Mossad savaient que s’ils pouvaient faire apparaître Saddam comme suffisamment mauvais et comme une menace pour les champs pétrolifères du Golfe, dont il avait été le protecteur jusqu’à maintenant, alors les Etats-Unis et leurs alliés ne le laisseraient pas s’en tirer à bon compte, mais prendraient des mesures pour éliminer totalement son armée et son potentiel militaire, particulièrement s’ils étaient conduits à croire que cela pourrait être leur dernière chance avant qu’il obtienne la puissance nucléaire.

Le Mossad entraînant les DEUX CAMPS dans la guerre civile au Sri Lanka ; et son appui aux fondamentalistes musulmans, pour faire capoter le processus de paix ; et son plan pour tuer George Bush père, en réponse au processus de paix qu’il avait initié.

Autres citations extraites des deux livres d’Ostrovsky sur le Mossad :
Victor Ostrovsky et Claire Hoy, By Way of Deception, St Martin's Press, New York 1990.

{p. 130} La sympathie pour les Tamouls est très forte dans l’Etat du sud de l’Inde, le Tamil Nadu, où vivent 40 millions de Tamouls. Beaucoup de Tamouls sri lankais, fuyant le bain de sang, ont trouvé refuge ici, et le gouvernement sri lankais a accusé les officiels indiens d’armer et d’entraîner les Tamouls. Il devrait accuser le Mossad.
Les Tamouls s’entraînaient à la base navale des commandos, apprenant les techniques d’infiltration, de minage, de communications, et comment saboter les navires similaires au Devora. Ils étaient environ 28 hommes dans chaque groupe, donc il fut décidé que Yossi prendrait les Tamouls à Haïfa cette nuit pendant que je prendrais les Cinghalais à Tel-Aviv, évitant ainsi toute chance de rencontre.

Le vrai problème commença après environ deux semaines de cours, alors que les Tamouls et les Singhalais – ne se connaissant pas entre eux, bien sûr – s’entraînaient tous à Kfar Sirkin. C’est une assez grande base, mais même ainsi, un jour les deux groupes passèrent à quelques mètres les uns des autres alors qu’ils faisaient du jogging. Après leur entraînement de base à Kfar Sirkin, les Cinghalais furent emmenés à la base navale pour apprendre essentiellement à maîtriser toutes les techniques que les Israéliens venaient d’enseigner aux Tamouls. C’était sacrément trépidant. Nous devions imaginer des punitions ou des exercices de nuit juste pour les occuper, afin que les deux groupes ne se retrouvent pas à Tel-Aviv en même temps. Les actions de cet homme (Amy) auraient pu compromettre la situation politique en Israël si ces groupes s’étaient rencontrés. Je suis sûr que Peres n’en aurait pas dormi de la nuit s’il avait su ce qui se passait. Mais bien sûr, il n’en savait rien.

Alors que les trois semaines venaient de s’écouler et que les Singhalais se préparaient à aller à Atlit, la base top-secrète des commandos de marine, Amy me dit qu’il n’irait pas avec eux. La Sayeret Matkal s’occuperait de leur entraînement. C’était le groupe d’élite de reconnaissance, celui qui avait mené le fameux raid sur Entebbe (les commandos de marine sont l’équivalent des Navy Seals américains).

« Regarde, nous avons un problème », dit Amy. « Nous avons un groupe de 27 types des SWAT qui arrivent d’Inde ».

« Mon Dieu », dis-je, « qu’est-ce que c’est que ça ? Nous avons eu les Cinghalais, les Tamouls, et maintenant les Indiens. Qui d’autre après ? »

En même temps, je rencontrais un général de l’aviation taiwanaise nommé Key, le représentant de leurs services de renseignements en Israël. Il travaillait à l’ambassade japonaise, et il voulait acheter des armes. On me dit de le promener un peu, mais de ne rien lui vendre, parce que les Taiwanais copieraient en deux jours tout ce qu’ils achèteraient, et finiraient par faire concurrence à Israël sur le marché.

{p. 221} C’est pourquoi Israël voulait avoir le sien pour le tester, mais ils ne pouvaient pas l’acheter ouvertement aux Français. La France avait un embargo sur les ventes d’armes à Israël. Beaucoup de pays en ont encore un, parce qu’ils savent que dès qu’Israël aura certaines armes, il les copiera.

{p. 222} Et juste pour montrer à quel point le Mossad ne pratique pas la discrimination, il entraîna les deux camps dans les sanglants troubles civils en cours au Sri Lanka : les Tamouls et les Cinghalais, ainsi que les Indiens qui furent envoyés pour restaurer l’ordre.

Victor Ostrovsky, The Other Side of Deception HarperCollins Publishers, New York 1994.

{p. 196} Mais comme nous n’étions pas encore prêts à installer le réseau d’espionnage israélien chez les Jordaniens comme je l’avais promis, je ne pouvais pas laisser Ephraim en dehors plus longtemps. Il sentait qu’il était nécessaire de prévenir le renseignement égyptien contre le Mossad. Cela devait être fait avant qu’un incident quelconque survienne qui révélerait l’assistance du Mossad (principalement logistique) aux fondamentalistes musulmans à travers ses contacts en Afghanistan.

La paix avec l’Egypte pesait lourdement sur la droite israélienne. Par elle-même, la paix, si soigneusement respectée par les Egyptiens, était la preuve vivante que les Arabes sont un peuple avec lequel la paix est possible, et qu’ils ne sont pas du tout ce que le Mossad et d’autres éléments de la droite ont dit qu’ils étaient. L’Egypte respecta sa paix avec Israël, même quand Israël devint l’agresseur au Liban en 1982 et en dépit des mises en garde du Mossad disant que les Egyptiens étaient en fait en train de développer une préparation militaire de dix ans qui amènerait une guerre avec Israël en 1986-87 (une guerre qui ne se matérialisa jamais).

Le Mossad comprenait qu’il devait trouver une nouvelle menace dans la région, une menace d’une ampleur telle qu’elle justifierait n’importe quelle action que le Mossad jugerait nécessaire d’entreprendre.

Les éléments de droite dans le Mossad (et dans tout le pays, pour cette question) avaient ce qu’ils considéraient comme une philosophie saine. Ils pensaient (à juste titre, manifestement) qu’Israël était la plus forte présence militaire au Moyen Orient. En fait, ils pensaient que la puissance militaire de ce qui était devenu la « forteresse Israël » était plus grande que celle de toutes les armées arabes combinées, et qu’elle était responsable de la sécurité d’Israël. La droite pensait aussi – et le pense encore – que cette force venait du besoin de répondre à une constante menace de guerre.

La croyance corollaire était que des ouvertures de paix déclencheraient inévitablement un processus de corrosion qui affaiblirait l’armée et provoquerait finalement la disparition de l’Etat de d’Israël, puisque, d’après cette philosophie, ses voisins arabes ne sont pas dignes de confiance, et qu’aucun traité signé avec eux ne vaut le papier sur lequel il est écrit.

Le soutien aux éléments radicaux du fondamentalisme musulman cadrait bien avec le plan général du Mossad pour la région. Un monde arabe dirigé par les fondamentalistes ne serait jamais un partenaire pour des négociations de paix avec l’Occident, laissant ainsi à nouveau Israël comme le seul pays démocratique et rationnel de la région. Et si le Mossad pouvait s’arranger pour que le Hamas (les fondamentalistes palestiniens) arrache les rues palestiniennes à l’OLP, alors le tableau serait complet.

{p. 247} Le Mossad considérait Saddam Hussein comme son meilleur atout dans la région, car il était totalement irrationnel en ce qui concerne la politique internationale, et il était d’autant plus susceptible de faire une action stupide dont le Mossad pourrait tirer avantage.

Ce que craignait réellement le Mossad, c’était que l’énorme armée de l’Irak, qui avait survécu à la guerre Iran-Irak et qui était équipée par l’Occident et financée par l’Arabie Saoudite, tombe entre les mains d’un leader qui pourrait être moins accommodant pour l’Occident et qui serait encore une menace pour Israël.

La première mesure fut prise en novembre 1988, quand le Mossad dit au ministère israélien des Affaires étrangères de stopper toutes les discussions avec les Irakiens concernant un front de la paix. A cette époque, des négociations secrètes avaient lieu entre Israéliens, Jordaniens et Irakiens sous les auspices des Egyptiens et avec la bénédiction des Français et des Américains. Le Mossad le manipula de sorte que l’Irak apparut comme étant le seul pays non désireux de parler, convainquant les Américains que l’Irak avait un programme différent.

En janvier 1989, la machine LAP du Mossad s’occupa à dépeindre Saddam comme un tyran et un danger pour le monde. Le Mossad joua tous les atouts qu’il avait, à tous les endroits possibles, des agents volontaires dans Amnesty International aux membres totalement achetés du Congrès américain. Saddam avait tué son propre peuple, clamait-on ; à quoi pouvaient s’attendre ses ennemis ? Les horribles photos de mères kurdes mortes étreignant leurs bébés morts après une attaque aux gaz de l’armée de Saddam étaient réelles, et les actes étaient épouvantables. Mais les Kurdes étaient engagés dans une guérilla tous azimuts contre le régime de Bagdad et avaient été soutenus pendant des années par le Mossad, qui envoyait des armes et des conseillers dans les camps de montagne de la famille Barzani ; cette attaque des Irakiens pouvait difficilement être appelée une attaque contre leur propre peuple. Mais, comme me le dit Uri, dès que l’orchestre commence à jouer, tout ce que vous pouvez faire c’est de fredonner avec lui.
Les médias reçurent des informations et des tuyaux venant de sources crédibles, sur la façon dont le dirigeant fou de l’Irak tuait les gens avec ses mains nues et utilisait des missiles pour attaquer les villes iraniennes. Ce qu’ils négligeaient de dire aux médias, c’était que la plus grande partie de la programmation de tir des missiles était faite par le Mossad avec l’aide des satellites américains. Le Mossad préparait la chute de Saddam, mais pas par lui. Ils voulaient que les Américains fassent le travail de détruire cette énorme armée dans le désert irakien, pour qu’Israël n’ait pas à l’affronter un jour sur sa propre frontière. C’était en soi une noble cause pour un Israélien, mais mettre le monde en danger avec la possibilité d’une guerre globale et la mort de milliers d’Américains était une pure folie.

{p. 252} Il était temps d’attirer l’attention sur les armes de destruction massive de Saddam.

Seulement trois mois auparavant, le 5 décembre 1989, les Irakiens avaient lancé le Al-Abid, un missile balistique à trois étages. Les Irakiens affirmaient que c’était un lanceur de satellite que Gerald Bull, un scientifique canadien, les aidait à développer. Les services de renseignement israéliens savaient que le lancement, bien que claironné comme un grand succès, était en fait un échec total, et que le programme n’atteindrait jamais ses buts. Mais ce secret ne fut pas partagé avec les médias. Au contraire, l’importance du lancement de missile fut exagérée et gonflée démesurément.

Le message que les Renseignements israéliens envoyaient était celui-ci : maintenant toutes les pièces du puzzle sont rassemblées. Ce maniaque est en train de développer une capacité nucléaire (rappelez-vous de l’attaque israélienne contre le réacteur irakien en 1981) et de mener une guerre chimique (comme nous le voyons par ses attaques contre son propre peuple, les Kurdes). De plus, il méprise les médias occidentaux, les considérant comme des espions israéliens. Très bientôt, il aura la capacité de lancer un missile à partir de n’importe où en Irak contre n’importe quelle cible au Moyen-Orient et au-delà.
{p. 264} Plusieurs jours plus tard, je réussis à prendre contact avec Ephraïm. J’appris que le Mossad allait me laisser vivre pour l’instant. Si des mesures devaient être prises contre moi, ce serait dans le département de désinformation et pas contre ma personne. Je savais déjà que c’était une garantie très instable et que si je devais quitter le Canada et m’aventurer même simplement aux Etats-Unis, les choses pouvaient changer assez rapidement.

En conséquence, je décidai de faire de la publicité pour By Way of Deception en faisant des présentations radio à travers les Etats-Unis et le Canada au moyen du téléphone. Je réussis à faire plus de cent présentations en mois de trois mois, et je fis aussi une longue série de présentations télévisées par satellite.

Depuis Toronto, je passai sur Good Morning America avec Charles Gibson, et le trouvai aussi charmant comme interviewer que comme hôte. Ce fut un grand plaisir pour moi, car je l’avais regardé chaque matin depuis le jour où il avait commencé l’émission.
Ensuite il y eut le Larry King Show, époque à laquelle la consigne de silence fut levée, où je reçus un traitement un peu plus dur. Pour provoquer une querelle pendant l’heure d’émission, le producteur avait invité Amos Perelmuter, un professeur de l’Université de Washington D.C., à rejoindre King et moi. Dès le début, il apparut que Perelmuter était un supporter enthousiaste d’Israël, et que ce qu’il avait entendu sur mon livre – il reconnut qu’il ne l’avait pas lu – ne lui plaisait pas.

Il n’y avait jamais assez de temps dans de telles émissions pour mettre en difficulté Perelmuter et les autres « champions désignés d’Israël ». Comment pouvaient-ils savoir que tout ce que je disais était des mensonges ? C’était moi qui avais servi dans le Mossad, pas eux. Pourquoi ces loyaux Américains étaient-ils prêts à accepter toute la boue déversée sur la CIA sans même réfléchir, mais insistaient pour défendre bec et ongles une agence de renseignement d’un pays étranger qui était connue pour avoir espionné les Etats-Unis (comme dans l’affaire Pollard) et qui ne s’était pas abstenue d’attaquer les intérêts américains (comme dans l’affaire Lavon2 en Egypte, entre autres) ?

La première vague de fureur que le livre causa fut due à sa révélation que le Mossad avait eu connaissance à l’avance du célèbre attentat de Beyrouth (y compris la marque et la couleur de la camionnette) mais n’avait pas transmis cette information aux Renseignements américains. En octobre 1983, 241 Marines US furent tués quand une camionnette, bourrée d’explosifs, heurta leur casernement à Beyrouth. En de nombreux cas, cette histoire fut tirée du livre hors de son contexte et présentée

{p. 277} MERCREDI 30 OCTOBRE 1991, MADRID

Air Force One était sur le point d’atterrir, suivi par le second Air Force One jumeau. Les deux Jumbo Jets (qui sont identiques en tout sauf pour le numéro inscrit sur leur fuselage ; l’un transporte le président, et le second emmène le reste de l’entourage et est utilisé comme appui en cas d’urgence) étaient en route pour amener le président des Etats-Unis et un important contingent des médias aux pourparlers de paix de Madrid qui étaient sur le point de commencer entre Israël et tous ses voisins arabes, y compris la Syrie et les Palestiniens, qui faisaient partie de la délégation jordanienne.

Durant les mois précédant cette occasion spectaculaire, le président américain avait vraiment cru qu’il pourrait amener un changement dans les attitudes obstinées qui avaient prévalu dans la région pendant des décennies. Dans une tentative d’amener le gouvernement de droite de Yitzhak Shamir à la table de négociation dans ce qui devait être une conférence de paix internationale, le président avait appliqué le genre de pressions qu’un président américain a rarement été assez courageux pour appliquer. Contre les souhaits d’une communauté juive en colère, George Herbert Bush avait gelé toutes les garanties de prêts à Israël, qui devaient s’élever à un total de dix milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Ce gel n’était pas destiné à punir Israël pour la construction de colonies sur la Rive gauche occupée et dans la bande de Gaza (considérées comme illégales par les Etats-Unis), mais à forcer le gouvernement du Likoud à court d’argent à venir à la table de négociation.

Après avoir pris cette décision, le président fut instantanément placé sur la liste noire de toutes les organisations juives aux Etats-Unis, et considéré comme le plus grand ennemi de l’Etat d’Israël. En Israël, des affiches montrant le président avec une coiffure de pharaon et l’inscription « Nous avons triomphé des pharaons, nous triompherons de Bush » furent collées dans tout le pays. Shamir qualifia l’action du président de « AmBush » [guet-apens, en anglais].

Des messagers israéliens arrivèrent à toute vitesse dans toutes les communautés des Etats-Unis, lançant des attaques contre le président. Ils abreuvèrent les médias d’un flot incessant de critiques, tout en tentant en même temps de faire savoir au vice-président Dan Quayle qu’il était toujours leur chéri et que ce que le président faisait n’affectait en rien leur opinion de lui.

Cette histoire d’amour avec un vice-président n’était pas chose nouvelle ; elle avait été presque une procédure standard depuis la création de l’Etat d’Israël. Chaque fois qu’un président n’était pas dans les meilleurs termes avec Israël, les organisations juives avaient pour instruction de courtiser le vice-président. Ce fut le cas avec Dwight Eisenhower, que Israël considérait comme le pire président de l’histoire (bien que, ironiquement, le vice-président qu’ils considéraient comme un ami, c’est-à-dire Richard Nixon, devint lui-même un ennemi dès qu’il fut président). C’est ce qui était derrière le fort soutien qu’Israël et la communauté juive donnèrent à Lyndon Johnson, qui doubla presque l’aide à Israël dans sa première année de présidence, après que John Kennedy ait durement critiqué le programme nucléaire israélien, pensant que c’était un dangereux premier pas vers la prolifération des armes nucléaires dans la région.
Cette stratégie était derrière leur haine pour Nixon et leur admiration pour Gerald Ford. Et ensuite il y eut Jimmy Carter, dont toute la présidence fut considérée comme une grosse erreur en ce qui concernait Israël, une erreur qui avait coûté à Israël la totalité du Sinaï en échange d’une paix tiède avec l’Egypte.

Et maintenant il y avait ce processus de paix, poussé en avant par l’idiot du country club. Le souhait silencieux de la droite était de stopper le processus d’une façon ou d’une autre, car ils pensaient que celui-ci mènerait à un compromis qui forcerait Israël à rendre davantage de territoires. Refusant de croire qu’un tel compromis puisse même être fait, les colons des territoires occupés avaient lancé une nouvelle vague de constructions, avec l’aide constante d’Ariel Sharon, le ministre du Logement.

Une certaine clique de droite dans le Mossad considérait la situation comme une crise désespérée et décidèrent de prendre les choses en main, pour résoudre le problème une fois pour toutes. Ils pensaient que Shamir aurait ordonné ce qu’ils étaient sur le point de faire s’il n’avait pas été bâillonné par la politique. Comme beaucoup d’autres avant eux, dans d’innombrables pays et gouvernements, ils allaient faire ce que le gouvernement voulait vraiment mais ne pouvait pas demander, tout en laissant le gouvernement en-dehors du coup – ils allaient devenir des versions israéliennes du colonel Oliver North, mais à un niveau beaucoup plus létal.

{p. 279} Pour cette clique, ce qu’ils devaient faire était clair. Il n’y avait pas de doute que Bush serait hors de son élément le 30 octobre lorsqu’il arriverait à Madrid pour ouvrir les pourparlers de paix. Ce devait être l’événement le plus protégé de l’année, avec tant d’ennemis potentiels se rencontrant en un seul endroit. En plus de cela, il y a avait tous ceux qui étaient contre les pourparlers : les extrémistes palestiniens et les Iraniens et les Libyens, sans parler des Irakiens décimés appelant sans cesse à la revanche pour la guerre du Golfe.

Le gouvernement espagnol avait mobilisé plus de dix mille policiers et gardes civils. De plus, le Secret Service américain, le KGB soviétique, et tous les services de sécurité de tous les pays impliqués seraient disponibles.

Le Palais Royal de Madrid serait l’endroit le plus sûr de la planète à ce moment, à moins que vous n’ayez les plans de sécurité et que vous puissiez y trouver une faille. C’était exactement ce que le Mossad prévoyait de faire. Il était clair depuis le début que l’assassinat serait porté à la charge des Palestiniens – mettant peut-être fin une fois pour toutes à leur irritante résistance et faisant d’eux les gens les plus haïs de tous les Américains.

Trois extrémistes palestiniens furent capturés par une unité du Kidon dans leur cache à Beyrouth et placés au secret dans un lieu de détention spécial dans le désert du Néguev. Les trois étaient Beijdun Salameh, Mohammed Hussein et Hussein Shahin.

En même temps, diverses menaces, certaines réelles et d’autres non, furent faites contre le président. La clique du Mossad ajouta sa contribution, afin de définir plus précisément la menace comme si elle venait d’un groupe affilié à rien moins qu’Abou Nidal. Ils savaient que ce nom portait avec lui une certaine garantie d’attirer l’attention et de la conserver. Donc si quelque chose devait arriver, les médias seraient prompts à réagir et à dire : « Nous le savions, et n’oubliez pas où vous l’avez vu en premier ».

Quelques jours avant l’événement, la police espagnole fut informée que les trois terroristes étaient en route pour Madrid et qu’ils préparaient probablement quelque action extravagante. Comme le Mossad avait tous les plans de sécurité en main, ce ne serait pas un problème pour cette clique particulière d’amener les « tueurs » aussi près qu’ils pourraient du président et ensuite de d’organiser un meurtre. Dans la confusion qui s’ensuivrait, les gens du Mossad tueraient les « coupables », enregistrant ainsi une autre victoire pour le Mossad. Ils seraient vraiment désolés de n’avoir pas pu sauver le président, mais sa protection n’était pas leur travail à eux. Avec toutes les forces de sécurité impliquées et les assassins morts, il serait extrêmement difficile de découvrir où avait eu lieu le manquement dans la sécurité, sauf que plusieurs des pays impliqués dans la conférence, comme la Syrie, étaient considérés comme des pays qui aidaient les terroristes. Avec cela à l’esprit, on savait d’avance où chercher le responsable.
En ce qui concernait cette clique du Mossad, c’était une situation où l’on gagne à tous les coups.

Ephraim m’appela le mardi 1er octobre. Je pus sentir d’après le ton de sa voix qu’il était extrêmement stressé. « Ils ont l’intention de tuer Bush », dit-il. D’abord je ne compris pas de quoi il parlait. Je pensais qu’il voulait dire qu’ils allaient ruiner la réputation du président. J’avais déjà entendu parler de plusieurs livres qui étaient en préparation sur l’homme, et il y avait une affaire de diffamation concernant son implication alléguée dans l’affaire de l’Irangate (dont je savais personnellement qu’elle était fausse).

« Qu’est-ce qu’il y a de nouveau avec ça ? Ils ont décidé de l’avoir depuis longtemps. »

« Je veux dire tuer pour de bon, assassiner. »

« De quoi est-ce que tu parles ? Tu n’es pas sérieux. Ils n’oseraient jamais faire une chose comme ça. »

« Arrête de faire le naïf avec moi », dit-il. « Ils vont le faire durant les pourparlers de paix de Madrid. »

« Pourquoi n’appelles-tu pas la CIA pour leur dire ? Je veux dire, ce n’est pas une simple petite opération dans laquelle tu ne voudrais pas être impliqué. »

« J’appellerai tous ceux que je connais dans les services de renseignement européens. Je n’ai pas d’amis chez les Américains, personne de confiance, en tous cas. »

« Alors que veux-tu que je fasse ? »

« Nous allons faire tout ce que nous pouvons. Mais rien de ce que nous ferons ne sera rendu public. Je veux que tu rendes cette affaire publique. S’ils savent que les Américains le savent, il y a une bonne chance qu’ils n’aillent pas plus loin. »

Je savais que ce qu’il disait était vrai. Si je pouvais attirer l’attention sur cela et le rendre public, ça ferait plus pour les stopper que toutes les agences de renseignement réunies. Le truc serait de le rendre public sans apparaître comme un fanatique avec une nouvelle théorie du complot. J’aurai à dire quelque chose dans un forum relativement restreint et je devrai espérer que ça sortirait. Si ça ne marchait pas, je contacterai quelques journalistes que je connaissais et je leur donnerai le tuyau.

Il se trouve que je fus invité à parler lors d’un déjeuner dans l’immeuble du Parlement à Ottawa pour un groupe appelé le Middle East Discussion Group. C’est un groupe de réflexion assez large soutenu par le Conseil National pour les Relations Arabo-canadiennes, dirigé par un ancien parlementaire de gauche nommé Ian Watson. Le but de ce groupe est d’informer les membres du Parlement et de la communauté diplomatique des questions qui ne peuvent pas être librement approfondies par les médias et de promouvoir le dialogue au Moyen-Orient.

Le déjeuner réunissait quelque vingt membres du groupe de réflexion et quelques parlementaires. Je fis une courte présentation dans laquelle j’expliquai les buts du Mossad et le danger qu’il représentait pour toute initiative de paix dans la région. Je dis aussi qu’à mon avis, au point où en étaient les choses, la seule chance de paix pour le Moyen-Orient était que les Etats-Unis coupent l’aide financière à Israël. Je soulignai qu’une grande partie de cette aide finissait dans la Rive gauche et dans les colonies, qui étaient probablement le plus gros obstacle à l’initiative de paix. Ensuite je demandai s’il y avait des questions.

On me demanda ce que le Mossad ferait pour stopper le processus qui avait lieu en ce moment. Je dis que d’après les sources que j’avais, et en me fondant sur ma connaissance du Mossad, je ne serais pas du tout surpris s’il y avait un complot juste en ce moment pour tuer le président des Etats-Unis et pour porter le blâme sur quelque groupe palestinien extrémiste.

Plus tard, j’appris que l’un des participants au déjeuner avait appelé un ancien membre du Congrès de Californie, Pete McCloskey. L’essentiel de ce que j’avais dit lui fut rapporté, et comme McCloskey était un vieil ami proche du président, la personne qui appelait pensait qu’il pourrait entreprendre quelque action.

Le 15 octobre, McCloskey m’appela et se présenta. Il dit qu’il savait par un ami ce que j’avais dit concernant le président et qu’il voulait savoir si à mon avis il y avait une menace réelle, ou si c’était seulement une métaphore quelconque, pour faire une remarque ? Je lui dis clairement que ce n’était pas une métaphore et que j’étais très sérieux concernant la menace contre le président. Je dis aussi que je pensais que la révélation publique de cette menace pourrait être suffisante pour l’éliminer, car sa mise en œuvre deviendrait alors trop risquée.

Il dit qu’il pouvait venir à Ottawa dans quelques jours et me demanda si j’étais prêt à le rencontrer. Je ne voyais pas de raison pour ne pas le faire, et nous prîmes rendez-vous pour le 19 octobre, qui était un week-end.

Je rencontrai Pete au Westin Hotel, et nous allâmes dans un petit café où nous restâmes pendant plusieurs heures. Il me posa des questions sous tous les angles possibles, tentant de comprendre ce dont je parlais. Je pouvais voir qu’il désirait des informations qu’il pourrait présenter de sorte à rendre la menace réaliste. Je ne pouvais en aucune manière lui dire que j’avais eu l’information directement de source sûre, mais je devais lui faire savoir que je n’étais pas complètement déconnecté du Mossad. C’était un risque en soi ; c’était la première fois que je parlais de ça. Je m’y sentais obligé, cependant, par les enjeux impliqués.

{p. 282} Le jour suivant, dimanche 20 octobre, McCloskey était à Washington pour participer aux rencontres de la Commission pour les Services National et Communautaire. Il resta à l’hôtel Phoenix Park, d’où il appela le Secret Service à la Maison Blanche. On l’orienta vers l’Agent spécial Allan Dillon aux bureaux du Secret Service, 1050 Connecticut Avenue, N.W., Washington, D.C.

Pete faxa à Dillon une copie du mémo qu’il avait rédigé après notre rencontre à Ottawa. Le même jour, il rencontra un ancien employé de la Maison Blanche pendant l’ère Ford, nommé Don Penny, qui lui donna le dossier sur moi. Je ne fus pas du tout surpris quand McCloskey me dit plus tard que Penny lui avait dit qu’il avait entendu parler de moi par le sénateur Sam Nunn et par d’autres sources de la CIA qui disaient que j’étais un traître à Israël et totalement indigne de confiance. Et que si McCloskey s’associait avec moi, il deviendrait lui-même une cible. Il se trouve que Pete parla plus tard à Nunn, mais le sénateur ne se souvint pas d’avoir parlé de moi. Cependant, un chroniqueur bien connu de Washington, Rowland Evans, dit à Pete qu’il avait interrogé ses sources à la CIA à mon sujet plusieurs mois plus tôt, et qu’ils lui avaient dit que je parlais « pour de vrai ».

McCloskey eut une entrevue le 22 octobre avec l’agent Terry Gallagher de la Protection Diplomatique du Département d’Etat et ensuite, le même jour, une rencontre avec Dillon du Secret Service. Le 24 octobre, le Secret Service demanda à me parler. Ils firent une requête formelle via l’ambassade américaine à Ottawa par l’intermédiaire du CSIS (le service de sécurité canadien), et je rencontrai un membre du Secret Service en présence d’un membre du CSIS.

Je dis à l’homme ce qui allait avoir lieu d’après moi, omettant seulement que j’avais obtenu l’information par un membre actif du Mossad. Je lui fis clairement comprendre que j’avais un contact, que j’utilisais principalement pour connaître les dangers me menaçant personnellement.

L’information filtra jusqu’aux médias, et dans une chronique syndiquée [= publiée dans plusieurs journaux différents], Jack Anderson présenta toute l’histoire. Jane Hunter fit la même chose dans sa lettre d’information, qui est un must pour tous les politiques de Washington spécialisés dans le Moyen Orient.

J’étais sûr que maintenant le président n’était plus en danger imminent, bien que moins il passerait de temps à Madrid, mieux cela vaudrait. Mais la décision de l’éliminer ne serait pas retirée ; elle serait seulement retardée. J’avais fait remarquer à l’agent du Secret Service que le président était extrêmement vulnérable à bord de Air Force One, à la fois à une attaque par un missile sol-air et à un bagage avec une charge explosive qui pouvait être placé à bord par un reporter sans méfiance qui ne comprendrait pas qu’une partie de son équipement d’enregistrement ou de photographie avait été remplacée par un engin mortel.

Par Ephraim, j’appris plus tard qu’après l’atterrissage du président à Madrid, l’ambassade américaine avait reçu une menace à la bombe au téléphone, et qu’une aile de l’ambassade avait été évacuée alors que le président était dans le bâtiment. Mais le reste du plan fut annulé, et même si la police espagnole reçut les noms et les descriptions des trois assassins supposés, ils ne furent jamais relâchés de leur lieu de détention dans le Néguev. Plus tard, ils furent transférés à l’installation de recherche de Nes Tsiona, où ils furent liquidés.

Le 31 octobre, le président était de retour à Washington et était sur le point de visiter sa maison de Kennebunkport dans le Maine, qui avait été endommagée par une tempête qui avait dévasté toute la côte. Le 1er novembre, le Secret Service sortit un mémo qui fut distribué aux passagers de Air Force One. Il disait : « Il y a un système très sûr installé pour empêcher un sabotage de cet avion. Cependant, s’il y a un point faible, ce serait avec les affaires personnelles portées à bord de l’avion à partir du cortège officiel juste avant le départ… ».

{p. 284} 30 octobre 1991

Le contact de Robert Maxwell n’était pas de bonne humeur lorsqu’il reçut un appel sur une ligne sécurisée spéciale à l’ambassade israélienne à Madrid. Maxwell téléphonait depuis Londres, disant qu’il était impératif d’organiser une rencontre. Il était prêt à venir à Madrid.

Les liens entre Maxwell et le Mossad remontaient à loin en arrière. Des éléments du Mossad avaient offert de financer les premières grosses affaires commerciales de Maxwell, et dans les jours suivants Maxwell avait reçu du Bureau des informations de première main sur des questions mondiales. Maxwell reçut au début le nom de code de « Petit Tchèque », et le sobriquet lui resta. Seule une poignée de gens dans la communauté du renseignement israélien savait qui était le Petit Tchèque, pourtant il fournit un incessant apport d’argent clandestin à l’organisation dès qu’elle était à court.

Pendant des années, Maxwell fournirait des flux financiers dès que le Mossad serait au milieu d’opérations coûteuses qui ne pouvaient pas être financées légitimement et quand d’autres sources moins légitimes seraient indisponibles, comme ce fut le cas après l’invasion américaine de Panama en 1990, qui mit fin aux revenus du Mossad venant du trafic de drogue et obligea Maxwell à fouiller dans les poches de ses sociétés.

Mais pour se sortir du pétrin, le Mossad avait utilisé son joker une fois de trop. Demander à Maxwell de s’impliquer dans une affaire d’importance secondaire (c’est-à-dire l’affaire Vanunu) avait été une grosse erreur, pour laquelle le magnat des médias allait devoir payer le prix.

Cette implication fit que le Parlement britannique se demanda s’il n’y avait pas de fumée sans feu, particulièrement après la publication du livre d’un journaliste américain affirmant que Maxwell était un agent du Mossad. Maxwell répliqua par un procès, mais le sol commençait à brûler sous ses pieds. Le Mossad tarda à lui rendre son argent, et l’habituel sauvetage de dernière minute de son empire financier paraissait de moins en moins faisable.

Pour Maxwell, ce qui était déjà mauvais était sur le point d’empirer. Son appel n’aurait pas pu venir à un plus mauvais moment. Israël participait à un processus de négociation de paix dont la clique dirigeante du Mossad pensait qu’il serait préjudiciable à la sécurité du pays. En même temps, le Bureau recevait la nouvelle d’un scandale grandissant causé par l’implication du Mossad en Allemagne. Ce scandale était le résultat d’un appel d’Uri à la police fluviale de Hambourg, les informant qu’une cargaison d’armes était sur le point d’être chargée sur un navire israélien.

Les armes étaient des blindés soviétiques et de l’équipement antiaérien, dissimulés dans de grandes caisses marquées « équipement agricole ». La cargaison avait été disposée avec l’aide du BND [renseignements allemands] à l’insu du gouvernement allemand et du ministère de la Défense. C’était exactement le même équipement que le ministère de la Défense avait refusé d’envoyer en Israël en mars de la même année, parce qu’il pensait que la cargaison violerait la loi allemande interdisant l’envoi de matériel de guerre vers une zone de conflit.

Les éléments de droite du Mossad ne savaient pas jusqu’où le scandale allait se développer. Ils se souvenaient très bien du scandale qui avait éclaté en 1978 quand la police allemande avait permis à des officiers du Mossad de se faire passer pour des officiers du renseignement allemand et d’interroger des Palestiniens dans des prisons allemandes. Si le gouvernement allemand pouvait maîtriser la situation, tout irait bien. Mais si l’histoire tombait entre les mains des médias, on ne savait pas jusqu’où pourrait aller le scandale.

Et alors arriva cet appel de Maxwell, disant qu’il devait absolument rencontrer son contact au sujet d’une question de grande urgence. Le magnat essuya d’abord un refus, mais exprima alors une menace voilée : maintenant qu’il faisait l’objet d’une enquête du Parlement et des médias britanniques, s’il ne parvenait pas à redresser ses affaires financières, il n’était pas sûr de pouvoir garder secrète la rencontre avec Kryuchkov.
Ce à quoi il faisait référence (et en faisant cela, il scellait son sort) était une rencontre qu’il avait aidé à organiser entre la liaison du Mossad et l’ancien directeur du KGB, Vladimir Kryuchkov, qui était à présent emprisonné au Centre de Détention N° 4 à Moscou pour son rôle dans le coup d’Etat du mois d’août en URSS pour évincer Mikhaïl Gorbatchev.

Lors de cette rencontre, qui eut lieu sur le yacht de Maxwell à l’ancre dans les eaux yougoslaves, le soutien du Mossad au complot pour évincer Gorbatchev fut discuté. Le Mossad promit d’apporter, par ses liens politiques, une reconnaissance rapide du nouveau régime, ainsi qu’une assistance logistique pour la police. En échange, il demandait que tous les Juifs soviétiques soient relâchés, ou plutôt expulsés, ce qui créerait un exode massif qui serait trop important pour être absorbé par d’autres pays et qui irait donc en Israël.

Certains éléments de droite dans le gouvernement avaient pensé que cette rencontre avec les comploteurs était une nécessité. Ils savaient que si l’Union soviétique devait cesser d’être l’ennemi, il n’y aurait plus de menace venant de l’Est, et la valeur stratégique d’Israël pour son plus grand allié, les Etats-Unis, diminuerait. Des alliances entre les Etats-Unis et les nations arabes de la région seraient alors une perspective réaliste.

Ce fut Maxwell qui avait aidé à créer les liens avec le KGB à présent disparu. Les gens de droite comprirent que ce serait un coup dévastateur pour la position d’Israël en Occident si le monde apprenait que le Mossad avait participé d’une manière ou d’une autre, aussi minime que cette participation ait pu être, à la tentative de coup d’Etat pour stopper la démocratisation de l’Union soviétique. Cela serait perçu comme une trahison envers l’Occident. Maxwell utilisait maintenant la participation du Mossad comme une menace, néanmoins voilée, pour forcer un déblocage d’aide immédiat à son empire chancelant. Son contact lui demanda de rappeler dans quelques heures.
Une réunion restreinte des éléments de droite au QG du Mossad parvint à un consensus pour liquider Maxwell. D’abord, les participants pensèrent qu’il faudrait plusieurs semaines pour organiser un plan, mais ensuite quelqu’un fit remarquer que le processus pourrait être accéléré si le Petit Tchèque pouvait être attiré à un rendez-vous où le Mossad attendrait pour frapper.

Il fut demandé à Maxwell de venir en Espagne le jour suivant. Son contact promit que les choses seraient arrangées et qu’il n’y avait pas besoin de paniquer. Il fut demandé au magnat d’aller jusqu’à Madère avec son yacht et d’y attendre un message.

Maxwell arriva à Gibraltar le 31 octobre 1991, embarqua sur son yacht, le Lady Ghislaine, et fit route pour Madère, comme prévu. Là il attendit les instructions. Cependant, le Mossad se préparait à frapper. Le vendredi 1er novembre, une équipe spéciale d’experts du Mossad qui était en Espagne pour couvrir les discussions de paix fut envoyée. L’équipe s’envola pour le Maroc, où elle rencontra un complice qui avait déjà pris soin de tout l’équipement et des autres arrangements nécessaires.
D’abord, il fut dit à Maxwell que la rencontre aurait lieu à Madère et qu’il recevrait autant d’argent qu’il en avait besoin pour calmer la situation. Des sommes supplémentaires lui seraient avancées plus tard. Tout cela devait être gardé complètement secret, car il n’y avait pas besoin de fournir plus de munitions à ses ennemis, qui n’auraient pas demandé mieux que de montrer ses liens directs avec le Mossad.

Le 2 novembre, le Mossad apprit que Maxwell avait appelé son fils en Angleterre et avait fixé un rendez-vous avec lui sur l’île. On dit à Maxwell d’annuler la rencontre. On lui dit aussi que la rencontre avec les financiers aurait maintenant lieu sur l’île de Ténériffe.

Quand il atteignit Santa Cruz sur l’île de Ténériffe, il se rendit à une rencontre à l’hôtel Mency. Alors qu’il dînait seul dans le restaurant de l’hôtel, quelqu’un s’avança vers lui et lui donna un message indiquant qu’il devrait être à Los Cristos sur l’autre coté de l’île le matin suivant. Il devait s’y rendre avec son yacht, faisant le tour de l’île de la Grande Canarie.

J’appris tout cela dans une conversation téléphonique avec Ephraim. Il n’avait aucune idée de la manière dont l’équipe du Kidon avait réussi à approcher de Maxwell en mer alors que le yacht naviguait à quinze nœuds, mais faire des choses apparemment impossibles faisait partie de la magie du Kidon. A un certain moment pendant la nuit du 4 au 5 novembre, le problème du Mossad fut envoyé reposer dans les eaux salées de l’Atlantique.

Après une autopsie qui souleva plus de questions qu’elle n’en résolut, une seconde autopsie fut réalisée en Israël sous l’œil attentif de l’appareil de sécurité. Tout ce qui ne fut pas détecté alors fut enterré pour toujours au Mont des Oliviers à Jérusalem, le lieu de repos des héros les plus vénérés de la nation.

« Il avait fait pour Israël plus qu’on ne peut en dire aujourd’hui », dit le Premier ministre Shamir lors de l’enterrement de Maxwell.

{fin des citations}

Victor Ostrovsky « le pire traître juif de l’histoire juive moderne » Reportage spécial
Le traitement contrasté des menaces de mort israéliennes et islamiques par les medias par Victor Ostrovsky


J’étais assis dans les studios d’Ottawa de la chaîne TV canadienne « Canada A.M. », me tenant prêt pour une interview avec Valerie Pringle, présentatrice de l’émission du matin pour le Canada. Je savais que Josef Lapid, un chroniqueur israélien et ancien directeur général de la Société de Télévision israélienne, allait être interviewé devant moi depuis Tel-Aviv par téléphone. Il était invité à apparaître dans l’émission pour parler des commentaires qu’il avait faits sur moi à la télévision israélienne.

Dans une émission appelée « Popolitika », il avait dit que le Mossad, le service de renseignement extérieur d’Israël, avec lequel je travaillais autrefois, devrait s’arranger pour que j’aie un accident de voiture. Il avait ensuite développé cela dans le quotidien israélien à grand tirage Ma’ariv, dans lequel il avait écrit que je devrais être assassiné et que cela ne devait pas être fait par le gouvernement israélien, mais plutôt par un individu qui devait se charger de faire le travail.

La colère de Lapid était en réponse à des extraits de mon nouveau livre, The Other Side of Deception, publié dans le plus grand journal israélien, le Yediot Ahronot. Le livre [publié aux Etats-Unis par Harper & Collins] parle de mes activités dans et contre le Mossad. Ce qui suit est la transcription de cette interview TV le 21 octobre, dont je trouve les suites vraiment incroyables.

VALERIE PRINGLE (présentatrice) : Victor Ostrovsky est un ancien membre de l’agence d’espionnage d’Israël, c’est lui qui a écrit le livre. Je crois que le premier livre, qui a causé une grande agitation, était intitulé By Way of Deception: An Insider's Portrait of the Mossad. Il a provoqué la colère de beaucoup de gens dans le monde. Le gouvernement israélien a tenté d’empêcher sa publication. Un autre livre est sorti, intitulé The Other Side of Deception: A Rogue Agent Exposes the Mossad Secret Agenda. Il a de nouveau causé de la fureur. Un chroniqueur israélien est allé jusqu’à dire que Ostrovsky devrait être tué pour sa trahison.

Dans un instant Victor Ostrovsky sera avec nous depuis notre studio d’Ottawa, mais d’abord, en ligne depuis Tel-Aviv, il y a ce journaliste, Josef Lapid.

Vous avez pratiquement appelé à ce que Victor Ostrovsky soit tué. Pourquoi avez-vous fait cela ?

JOSEF LAPID : Eh bien, comme vous le savez probablement, les Israéliens meurent parfois pour leur pays. Et je ne pense pas que quelqu’un doive gagner sa vie en le trahissant. Je pense que Ostrovsky est le pire traître juif de l’histoire juive moderne. Et il n’a pas le droit de vivre, sauf s’il est prêt à revenir en Israël pour y être jugé.

PRINGLE : Croyez-vous que c’est une déclaration responsable de dire ce que vous avez dit ?

LAPID : Oh oui, je le crois absolument. Et malheureusement le Mossad ne peut pas le faire parce que nous ne pouvons pas compromettre nos relations avec le Canada. Mais j’espère qu’il y aura là un Juif estimable qui le fera pour nous.

PRINGLE : Vous espérez cela. Vous pourriez vivre avec son sang sur vos mains ?

LAPID : Oh non. C’est pour… seulement ce ne sera pas son sang sur mes mains. Ce sera la justice contre un homme qui fait la chose la plus horrible qu’un Juif puisse faire, et c’est qu’il vend l’Etat juif et le peuple juif à nos ennemis pour de l’argent. Il n’y a absolument rien de pire qu’un être humain puisse faire, s’il peut être appelé un être humain.

PRINGLE : Quelle réponse avez-vous eu à cette déclaration qui est, vous savez, pratiquement le genre de djihad que Salman Rushdie avait eu, ou fatwa, désolée.

LAPID : Non, non, non. Rushdie a exprimé ses vues dans un roman, et il n’y a pas de raison pour que quelqu’un n’exprime pas ses vues dans un roman. Je parle de quelqu’un travaillant pour le Mossad israélien et allant ensuite à l’étranger et vendant pour de l’argent tout ce qu’il a appris ici. 90% de ce qu’il écrit est simplement des mensonges et des inventions, mais il y a 10% de vérité, et je ne suis pas contre ses inventions, mais je suis contre le fait qu’il dise des vérités qu’il a apprises ici.

PRINGLE : Avez-vous eu une réponse en Israël ?

LAPID : ... Donc le comparer ainsi à Salman Rushdie est un compliment que Mr. Ostrovsky ne mérite pas.

PRINGLE : Juste pour préciser brièvement, avez-vous été blâmé [censured] en Israël pour ce que vous dites ?

LAPID : Moi ?

PRINGLE : Oui.

LAPID : Personne n’est jamais censuré en Israël. C’est un pays libre.

[en anglais, « censured » peut signifier « blâmé » ou « censuré » ; Lapid a mal compris la question. NDT]

PRINGLE : Non, mais blâmé ! Les gens ont-ils dit : « c’est épouvantable, ce que vous avez dit. Nous ne sommes pas d’accord avec vous. » ?

LAPID : Oh, je pense que oui, j’ai eu des réactions. Quelques personnes ont pensé que c’était épouvantable. La grande majorité des réactions a été très favorable. Et je pense que j’exprime l’opinion de la grande majorité des Israéliens et de la grande majorité, aussi, des Juifs partout ailleurs.

PRINGLE : Okay. Merci, Mr. Lapid. Je ne sais pas, vous savez, si c’est l’opinion ou non des Israéliens ou s’ils sont d’accord avec ce que Mr. Lapid a dit.

Plusieurs choses me traversèrent l’esprit pendant que j’écoutais Mr. Lapid. D’une part je pouvais imaginer les visages souriants des judéo-nazis également connus sous le nom de « Kahane Chaï » dans leurs camps d’entraînement paramilitaires au Canada et aux USA, se frottant les mains de satisfaction, venant de recevoir un appel aux armes de la part du soi-disant « centre respectable » de la scène politique israélienne. Et bien que cette image mentale était dérangeante, en même temps j’étais satisfait que finalement le public puisse voir le visage sinistre du militantisme nationaliste israélien, démontrant que les zélotes israéliens n’étaient pas différents des autres extrémistes de la région.

Ce fut seulement dans les jours suivant cette interview révélatrice que l’incrédulité remplaça ma satisfaction. Je réalisai que ce que j’avais cru être une influence israélienne sur les médias américains et canadiens par l’intermédiaire de la communauté juive aux Etats-Unis et au Canada était en fait une emprise. Des milliers de gens avaient dû prendre pour eux-mêmes l’appel de Lapid à « tout Juif estimable au Canada » de m’assassiner au nom de l’Etat d’Israël. Mais le refus ultérieur des médias nord-américains de rendre compte de l’appel, encore moins de le condamner ou même de le discuter, fut plus choquant et bien plus effrayant pour moi que l’appel lui-même.
Je compris alors que l’occupation des médias nord-américains était complète. Pour des sujets liés au Moyen Orient en général et à Israël en particulier, il n’y a plus de presse libre.

Si cet appel à l’assassinat avait été fait par un musulman, ces mêmes médias en auraient tous parlé, rapportant d’abord l’histoire et l’entretenant ensuite par eux-mêmes, ou exigeant des réponses de dirigeants musulmans dans le monde entier. Et si ces répondants n’avaient pas été sans équivoque dans leur opposition à un tel appel, ils auraient instantanément été traités de terroristes et, inutile de le dire, d’« antisémites ».
J’ai toujours su qu’il y avait un double langage quand on en arrivait à des sujets chers à la communauté juive. Je ne savais pas, cependant, à quel point cette communauté et les médias qui sont à ses pieds peuvent être hypocrites. Je savais depuis pas mal de temps que cette communauté s’était simplement emparée de l’industrie du film et qu’elle avait une forte emprise sur Washington, possédant le plus puissant lobby ici. Maintenant, par l’intimidation et la double allégeance, elle s’est clairement emparée de larges portions des médias. A tous ceux qui savaient tout cela, et qui sont restés silencieux, et à tous ceux qui restent silencieux maintenant – honte à vous.

Victor Ostrovsky, un ancien officier du Mossad, est l’auteur de deux exposés sur l’action secrète israélienne, By Way of Deception, publié en 1990, et The Other Side of Deception, publié en 1994.

Ostrovsky sait que le fait d’être célèbre le maintient en vie.