mardi 31 mai 2011

L'EUROPE DE DEMAIN N EST PAS LA NOTRE...

L’Europe est pour la première fois de son histoire un continent de migrants. 40 millions sont nés dans un autre pays. Plus de 10 % du total.
Comme le titre de son livre l’indique, Caldwell pense qu’une révolution est en train de balayer l’Europe. Dans un des passages les plus mémorables du livre, il se demande « si on peut avoir la même Europe avec un peuple différent », pour Caldwell « la réponse est non » (…).
Forte croissance des musulmans en Europe
Caldwell rappelle qu’en 1950, il n’y avait pratiquement pas de musulmans en Europe à l’exception des Balkans. En l’an 2000, il y en avait entre 15 et 17 millions : 5 millions en France, 4 millions en Allemagne et 2 millions en Grande-Bretagne. Comme les immigrants aux États-Unis, ils sont jeunes, citadins, prolifiques et surreprésentés dans les prisons. 40% des enfants de Paris ont des parents immigrants, à Londres un huitième des habitants sont musulmans.  50% des prisonniers français sont musulmans. À Turin, les immigrants représentent 10% de la population mais seulement 0,2% des décès et 25% des naissances. Les musulmans qui arrivent en Europe font en moyenne plus d’enfants que ceux qui restent au pays, le même phénomène s’observe chez les Mexicains ayant émigrés aux États-Unis.
L’effet de taille compte énormément, écrit Christopher Caldwell, éditorialiste au Financial Times. On dénombre 15 à 17 millions de musulmans en Europe. C’est unique dans l’histoire. Et cette immigration constitue le plus grand problème que rencontre l’Europe. Il est frappant de constater le manque de confiance de la démocratie, sa plus importante valeur morale, à le traiter, écrit-il.
Peuples européens non consultés
Si l’Europe accueille davantage d’immigrants que ses citoyens ne le souhaitent, c’est une bonne indication que la démocratie fonctionne mal. Dans ce contexte de « confrontation avec l’islam », il dépeint des Européens de souche qui « se sentent exclus chez eux, victimes d’une OPA culturelle » et propose ses propres pistes.
L’islam a brisé bien des habitudes, structures et institutions de l’État. L’immigration, à travers sa main-d’œuvre bon marché, peut être bénéfique à l’économie privée. Pour l’État, c’est différent. Les prestations aux immigrés et à leurs familles dépassent leurs contributions. En Allemagne, les indigènes de 20 à 65 ans paient davantage de contributions qu’ils ne font appel aux prestations sociales. Les Turcs d’Allemagne ne le font qu’entre 28 et 57 ans. La tendance n’est pas encourageante. Entre 1971 et 2000, le nombre de résidents étrangers en Allemagne a explosé de 3 à 7,5 millions, mais le nombre d’étrangers actifs s’est maintenu à 2 millions !
« La Grande-Bretagne reçoit un demi-million de nouveaux immigrés extra-communautaires tous les ans » et déjà environ 80 « tribunaux islamiques » autorisés à résoudre des controverses par la charia, y sont à l’œuvre.
En Norvège, on a assisté à un cas d’intégration à rebours : toutes les élèves d’une école ont mis le voile, convaincues d’être plus mignonnes ainsi.
L’immigration vers l’Europe, une richesse économique ?
On soutient que les immigrés « sont une ressource » parce qu’ils font les travaux que les européens ne veulent plus faire. Au contraire, « avec leurs bas salaires, ils maintiennent souvent temporairement en vie des postes de travail de toute façon destinés à disparaître (…) à cause du progrès technologique et de la disponibilité de produits à coûts mineurs provenant de Chine ».
(…)
De plus en plus, lorsque les immigrés se naturalisent, ils ne veulent plus faire certains travaux.
On dit aussi que ce sont les immigrés qui vont « payer nos retraites ». Mais « en général, ils font des travaux peu rémunérés, leurs contributions sont donc relativement basses ». Ajoutons que « eux aussi vieillissent et deviennent retraités. En outre, très vite, ils ont des problèmes de santé que les assurances sociales doivent prendre en charge ». Sans compter que « en Allemagne et en France 70% des immigrés extra-communautaires ne travaillent pas – soit parce qu’ils sont trop jeunes, soit parce qu’ils sont au chômage donc ils ne payent pas de cotisations, alors qu’ils constituent un coût pour le système de protection sociale ».(…)
L’immigration néfaste pour le Tiers-Monde
En somme, rien ne permet de conclure « qu’il soit moins coûteux pour l’Europe d’accueillir des millions d’immigrés extra-communautaires plutôt que de destiner les mêmes ressources à les aider dans leurs pays d’origine ».
Cela vaut aussi pour les diplômés originaires du Tiers-monde : « en faisant ainsi, on soustrait aux pays d’origine justement ces élites qui leur seraient indispensables pour sortir du sous-développement ».
C’est la culture faible qui cèdera devant une culture forte
En outre, l’Europe « est tellement plongée dans le relativisme qu’elle n’a vraiment pas les idées claires sur la culture qu’elle veut défendre et proposer aux immigrés. Il semble que les réactions se produisent dans un seul domaine, qui comprend le féminisme et les droits des homosexuels ».
Ainsi, nous le rappelle Caldwell, les Pays-Bas ont décidé « de proposer aux nouveaux immigrés les “valeurs hollandaises” résumée dans une vidéo qu’ils doivent obligatoirement voir. On y voit, entre autre, deux homosexuels qui échangent des effusions en public et une baigneuse “topless”. Il n’est pas certain que la majorité des Néerlandais se reconnaissent dans ces valeurs. Pour contre, il est très certain que la vidéo confirmera les immigrés musulmans dans leur sentiment de supériorité par rapport à l’Occident décadent. Dans d’autres pays les cours sur la citoyenneté proposés aux immigrés exaltent le droit à l’avortement.
L’immigration et l’État social se marient mal. « Une fois que les immigrés comprennent le système d’État social, ils peuvent changer les objectifs des assurances sociales. Au lieu de dépenser les prestations sociales, par exemple en nourriture, l’argent peut financer l’islam. Les deux tiers des imans en France sont à la sécurité sociale », explique Caldwell.
Certes la gestion cohérente des flux de population n’est pas aisée avec une économie globale complexe et les conséquences culturelles qui en résultent. Il ne s’agit pas seulement d’importer des facteurs de production, mais aussi le changement social. Car avec l’immigration de masse, la diversité, la tolérance, le sécularisme sont mis à rude épreuve.
Ces 20 dernières années mettent en lumière l’absence d’assimilation. Caldwell observe même une détérioration avec les nouvelles générations. Des zones de non-droit émergent dans les banlieues. Ce n’est pas à des délinquants de déterminer l’agenda politique. Mais est-il trop tard ? Les lois sur la tolérance ont commencé à profiter aux intolérants.
Caldwell s’en tient aux faits : 19% des Européens pensent que l’immigration est bonne pour leur pays. Les autres ne sont pas devenus moins généreux envers les immigrés. « Simplement, ils paient la facture ». Beaucoup d’Européens sont à la recherche d’une vie meilleure, comme les immigrés. Mais, contrairement à ces derniers, « ils n’ont pas voulu le changement », explique l’auteur. Ils sont pourtant expulsés de la culture de leurs parents. Certaines de leurs traditions sont parfois rejetées sous prétexte que les immigrés musulmans pourraient se sentir exclus. La réciprocité des pays musulmans à l’égard de religion chrétienne n’est pourtant de loin pas garantie.
Pour l’auteur, l’histoire de l’Europe est, depuis la Seconde Guerre mondiale, une histoire d’émancipation à l’égard des États-Unis. La création de l’Union européenne s’inscrit dans ce contexte. La solution à l’immigration de masse risque toutefois d’obliger l’Europe à suivre l’exemple américain. Les États-Unis sont, en théorie, libres, ouverts et occidentaux. En pratique, « l’Amérique exerce des pressions dignes de Procuste sur les immigrés pour qu’ils se conforment à leur système. Ce sont ces pressions et non son ouverture qui font des Etats-Unis un peuple ». « Si elle l’empêche de parler l’anglais ou d’être à l’heure au travail, il aura faim. Il rentrera dans son pays et personne ne le regrettera ». Le modèle américain ne peut toutefois être transposé intégralement. Il résulte de conditions historiques particulières et d’une réforme du système pénal, sous Nixon, destiné à lutter plus férocement contre la drogue. De plus, l’Amérique compte seulement 2 millions de musulmans.
« Le problème de base avec l’islam et avec l’immigration tient au fait que les communautés les plus fortes en Europe ne sont pas des communautés européennes », selon Caldwell. Ce problème existe malgré le multiculturalisme des Pays-Bas et la laïcité de la France. L’islam est une religion magnifique, mais ce n’est pas la religion de l’Europe et ce n’est en aucune manière la culture européenne. Il est certain que l’Europe sortira changée de la confrontation.
Quand une culture malléable, incertaine et relative rencontre une culture confiante, bien ancrée, renforcée par des doctrines communes, c’est la première qui s’adapte à la seconde.

jeudi 26 mai 2011

temps d etre mere

Le projet vise à la réduction, pour l’un des deux parents d’un enfant âgé de 0 à 6 ans, du temps de travail de huit à six heures par jour. Le salaire restera le même : 85% sera gagné dans un emploi garanti, 15% sera pris en charge par l’Etat. A partir de la sixième année de l’enfant, le parent pourra choisir de continuer à travailler six heures par jour mais renoncera aux 15% de l’Etat. Le parent pourra aussi choisir de retourner au travail à temps plein à n’importe quel moment.

Ce projet de loi a été présenté en Italie grâce à une série de conférences. Là encore, de nombreuses administrations locales se sont montrées très intéressées et la proposition a été adoptée à l’unanimité dans certains ordres du jour.

Récemment, la ville de Rome et la région de Liguria se sont prononcées en faveur du projet de loi.

mk ultra experience sur la manipulation mentale

Dirigé par le Dr. Sidney Gottlieb, le projet MKULTRA fut initié sous l'impulsion du directeur de la CIA Allen Dulles en avril 1953, en réponse à des utilisations supposées de techniques de contrôle mental qui auraient été faites par l'Union soviétique, la Chine et la Corée du Nord sur des prisonniers de guerre américains lors de la guerre de Corée. La CIA voulait développer des techniques similaires. L'agence voulait aussi être capable de manipuler des leaders étrangers et tentera d'ailleurs d'utiliser certaines de ces techniques sur Fidel Castro.
En 1964, le projet fut renommé MKSEARCH. Le but était de produire un sérum de vérité (également nommé la sauce) parfait destiné aux interrogatoires de personnes soupçonnées d'être des espions soviétiques et plus généralement d'explorer les techniques de contrôle mental.
En 1972, Richard Helms, directeur de la CIA ordonne la destruction des archives du projet. Il est donc difficile d'avoir une compréhension complète de MKULTRA étant donné que plus de 150 sous-projets différents ont été financés dans le cadre de ce programme. Le projet fut définitivement stoppé en 1988.
L'Agence dépensa des millions de dollars dans des études ayant pour objet de tester littéralement des douzaines de méthodes pour influencer et contrôler l'esprit. Un document MKULTRA de 1955 donne une indication de l'ampleur de l'effort consenti ; ce document fait référence à l'étude d'un assortiment de substances qui altèrent l'esprit comme suit : [1]


  1. Substances provoquant un raisonnement illogique et une impulsivité au point que le sujet se discréditera en public.
  2. Substances augmentant les capacités mentales et les capacités de perception.
  3. Substances empêchant ou contrariant les effets toxiques de l'alcool.
  4. Substances augmentant les effets toxiques de l'alcool.
  5. Substances produisant les signes et symptômes de maladies connues de façon réversible, pouvant être ainsi utilisées pour simuler les malades, etc.
  6. Substances rendant la persuasion de l'hypnose plus facile ou qui augmentent son utilité.
  7. Substances renforçant les capacités de l'individu à supporter privation, torture et coercition pendant un interrogatoire ou lavage de cerveau.
  8. Substances et méthodes physiques produisant l'amnésie des événements se déroulant avant et pendant leur utilisation
  9. Méthodes physiques pour produire choc et confusion sur de longues périodes et susceptibles d'être utilisées de façon furtive.
  10. Substances provoquant des incapacités physiques comme paralysie des jambes, anémie aigüe, priapisme, etc.
  11. Substance produisant une euphorie « pure », sans « redescente ».
  12. Substances altérant la personnalité de telle façon que la tendance du sujet à devenir dépendante d'une autre personne est augmentée.
  13. Substances causant une telle confusion mentale que l'individu sous son influence lors d'un interrogatoire trouvera difficile de soutenir une histoire fabriquée.
  14. Substances qui font baisser l'ambition et l'efficacité générale de l'homme lorsqu'administrées en quantités indétectables.
  15. Substances qui provoquent faiblesse et distorsion visuelle ou auditive, de préférence sans effets permanents.
  16. Pilule assommante qui peut être administrée subrepticement dans la nourriture, les boissons, les cigarettes, ou sous forme d'aérosol, etc., qui peuvent être utilisées en toute sécurité, provoquent une amnésie maximum, et qui pourraient convenir à certains types d'agents sur une base ad hoc.
  17. Substances qui peuvent être administrées subrepticement par les voies supérieures, et qui en très petites quantités rendent impossible toute activité physique
Les expériences[modifier]
Les documents de la CIA suggèrent que l'agence a pensé à utiliser des radiations dans le cadre du projet. La plupart des expériences ont consisté en l'utilisation de psychotropes, particulièrement le LSD. Les expériences se sont déroulées sur des employés de la CIA, du personnel militaire, d'autres agents du gouvernement, des prostituées, des personnes affligées de pathologies mentales et des membres du public, généralement sans l'assentiment du sujet.
Les expériences ont parfois pris une tournure sadique. Gottlieb enfermait ses victimes dans des chambres de carence sensorielle après leur avoir injecté du LSD. Il enregistrait les patients souffrant de troubles mentaux lors de leurs thérapies et repassait les passages les plus dégradants des enregistrements en continu à travers des casques audio après que les patients furent vêtus de camisoles de force et sous LSD. Gottlieb était lui-même un consommateur fréquent de LSD, s'enfermant dans son bureau et prenant des notes détaillées sur les effets de la drogue.
Les efforts pour recruter les sujets étaient parfois illégaux même s'il n'y avait pas forcément de prise de drogue. Au cours de l'Operation Midnight Climax, la CIA a utilisé des prostituées pour obtenir des sujets qui seraient trop embarrassés pour parler des expériences. Les chambres des maisons closes étaient équipées de miroirs sans tain et les sessions étaient enregistrées pour des analyses ultérieures. Les clients buvaient de l'alcool dans lequel du LSD avait été ajouté et les prostituées travaillaient sous la surveillance d'agents de la CIA.
Certaines expériences étaient parfois volontaires, les sujets étaient alors victimes d'expériences encore plus dures. Lors d'une expérience, une sélection de volontaires a consommé du LSD en continu durant 77 jours.
Le LSD fut finalement rejeté par les chercheurs en raison de ses effets imprévisibles.
Une autre technique consistait à injecter des barbituriques par intraveineuse dans un bras et de la méthamphétamine dans l'autre. Les barbituriques étaient libérés en premier, et aussitôt que le sujet commençait à s'endormir les amphétamines étaient injectées. Le sujet déclamait alors des propos incohérents mais il était parfois possible de l'interroger et d'obtenir des réponses intéressantes. Le traitement fut rejeté car il en résultait parfois la mort du patient en raison des effets secondaires de la combinaison des médicaments, ce qui rendait toute interrogation ultérieure impossible. D'autres expériences ont utilisé l'héroïne, la mescaline, la psilocybine, la scopolamine, la marijuana, l'alcool et le thiopental.
Quatre sous-projets (102,103,112 et 117) étaient axés sur des enfants, notamment avec la complicité du Centre International de vacances d'été pour enfants (International Children Summer Camp). La CIA n'a jamais reconnu ces expériences, malgré le témoignage et les documents de certains psychiatres et psychothérapeutes déclarant avoir soigné des enfants victimes de ces expérimentations.[1][2]
Malgré le fait que l'opinion générale mise de l'avant par les médias est qu'il n'y a pas de preuves que la CIA (ou qui que ce soit) ait réussi à contrôler les actes d'une personne à travers les techniques de contrôle mental testées dans le projet MKULTRA, plusieurs livres de victimes ayant survécu à ces expériences et ayant retrouvé leurs mémoires tels que « Thanks for the Memories » de Brice Taylor ou « Transe-Formation of America » de Cathy O'Brien tendent à prouver le contraire. Le 3 août 1977 se tint l'ouverture de la 95ième audition du Congrès Américain dans les rapports d'abus concernant les recherches sur le contrôle mental de la CIA appelé MK-ULTRA. Le 8 février 1988, une victime de haut niveau MK-Ultra, étant libre de son esclavage mental de l'Intelligence américaine poursuivit le gouvernement durant 7 longues années. La poursuite judiciaire et les preuves accablantes pour le gouvernement américain, firent arrêter le procès pour raisons de « Sécurité Nationale ».
« Le directeur adjoint de la CIA a révélé que plus de trente universités et institutions avaient participé à un large projet de tests et d'expérimentations qui incluait des tests de médicaments cachés sur des sujets non-volontaires de toutes les catégories sociales, hautes et basses, américains et étrangers. Plusieurs de ces tests consistaient à administrer du LSD sur des sujets ignorants dans diverses situations sociales. Au moins une mort fut enregistrée, celle du Dr. Olson est due à ces activités. L'Agence a elle-même reconnu que ces expériences n'avaient pas de valeur scientifique. Les agents qui faisaient le suivi n'étaient pas des observateurs scientifiques compétents. »

dimanche 22 mai 2011

La manipulation de l’opinion en démocratie



Peut-être existe-t-il encore quelques naïfs qui pensent que la propagande et la manipulation de l’opinion sont des spécialités réservées aux régimes autocratiques ou totalitaires clairement proclamés comme tels. Dans le monde de bisounours gavés à la guimauve démocratolâtre télévisuelle dans lequel nous vivons, ce n’est pas du tout impossible. Et bien ces derniers candides seront définitivement guéris de leurs puériles illusions par la lecture de cet ouvrage d’Edward Bernays datant de 1928. Les autres y trouveront matière à approfondir leur connaissance des méthodes et mécanismes  de l’instrumentalisation de l’opinion publique.

L’aspect le plus intéressant de cette analyse de « la manipulation de l’opinion en démocratie » (sous-titre de l’ouvrage) est qu’elle n’émane pas d’un adversaire de ces méthodes, un activiste « libertaire » visant à dénoncer et démonter l’odieuse forfaiture mais tout au contraire d’un promoteur de cette « dominations des foules par des élites éclairées », fondateur des « relations publiques » et grand théoricien de celles-ci.

Pour Edward Bernays en effet, la manipulation est tout à fait nécessaire à la « bonne conduite » de la société dans un système démocratique. Sans celle-ci, sans cette capacité  des « élites » à influencer les foules dans le sens de leurs intérêts (forcément bénéfiques pour l’ensemble de la communauté selon Bernays) les démocraties sombreraient dans l’anomie et le chaos.

Le livre de ce neveu de Freud est donc en réalité un petit « mode d’emploi » de l’art de faire croire aux individus qu’ils font des choix libres et volontaires alors que ces choix leurs sont « suggérés » (fortement) par les élites maîtrisant les rouages de l’information, de la publicité et des arts populaires (cinéma, théâtre…).

Pour Bernays, « la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays », et il se donne pour mission d’expliciter comment ce « gouvernement invisible » parvient  à ses fins, grâce notamment à l’application des principes de « relations publiques » qu’il a mis au point et qu’il cherche à vendre aux « élites » de tous ordres (commerçants et industriels bien sûr mais aussi hommes politiques, facultés, lobbys divers…).

Bernays est ainsi l’homme qui est parvenu à faire fumer les américaines à la demande d’American Tobacco qui ne supportait plus d’être ainsi privé d’un si vaste marché potentiel.  Détournant à son profit le mouvement des « suffragettes », Bernays a en effet réussi à faire passer le fait de fumer pour un acte de libération féminine, une marque d’indépendance et de « prise de possession d’un symbole phallique » (on reconnaît là l’influence de l’oncle) et a ainsi rempli un peu plus grassement les caisses du cigarettier (et accessoirement plus tard celles des cancérologues).

C’est ainsi avec une bonne conscience absolue et un contentement total que Bernays explique l’importance pour tout homme de pouvoir de s’adjoindre les services des « hommes d’autorités » (médecins, juges et tout autre personne considérée dans l’esprit général comme neutre et impartiale) pour leur servir de « relais d’opinion » et imposer peu à peu leurs projets et conceptions. Noam Chomsky considère  d’ailleurs ce texte comme l'un des plus important du 20ème siècle, lui pour qui "la propagande est à la démocratie ce que la violence est à un Etat totalitaire".

Une lecture fondamentale pour ne jamais être dupe des modes, des engouements populaires et autres « mouvements d’opinion ».

Xavier Eman  (in « Livr’arbitres », numéro 4, nouvelle série).

samedi 21 mai 2011

www.resistances.be IGNORATIA ABONDADUM EST!!

Informations de RésistanceS.be sur une mouvance radicale

Une «Base autonome identitaire» et néonazie en Wallonie

L'extrême droite belge francophone est complètement laminée et atomisée. Plusieurs clans frontistes se disputent le sigle Front national et ses symboles. Des mouvements dissidents tentent également de survivre : Wallonie d'abord, Front démocratique belge, Nation... En marge des formations électoralistes nationalistes, il a toujours subsisté des groupuscules de radicaux, agissant souvent en bande et parfois même de manière semi-clandestine. Certains prônent jusqu'à la lutte armée contre leurs ennemis et gardent des liens avec l'extrême droite «classique». En 2010, un nouveau groupe de ce style est réapparu en Wallonie sous le nom de Base autonome identitaire. Il s'est notamment fait remarquer, il y a quelques jours, à Paris.



Base autonome identitaire

Paris, 8 mai 2011, lors de la manifestation annuelle des radicaux de l'extrême droite française, parmi les Belges présents on trouvait les activistes de Base autonome identitaire, un groupuscule ouvertement NS (national-socialiste / néonazi)  – Image Youtube


Le dimanche 8 mai dernier, les « purs et durs » des nationalistes français d'extrême droite défilaient à Paris à l'occasion de leur manifestation annuelle. Parmi les délégations étrangères présentes à cette véritable «Facho-Pride» (lire à son sujet notre article «La journée des (derniers) purs et durs de l'extrême droite» cliq), un «bloc» compact venu de Belgique s'y trouvait.
Ses deux meneurs étaient Kris Roman et Hervé Van Laethem, des activistes bien connus de la droite radicale belge. Le premier est un ancien membre du Vlaams Blok, l'ancien nom de l'actuel Vlaams Belang (VB), qui passa en 1994 au Front national belge (FN) de Daniel Féret pour y diriger sa section flamande, puis celle du Front nouveau de Belgique (FNB), une dissidence national-libéral-catholique du FN. Depuis un certain temps, Kris Roman a rallié la Nieuwe-solidaristische alternatief (NSA), un mouvement regroupant des nationalistes radicaux flamands hostiles au VB, considéré comme «libéral» et «sioniste».
Le second fut, dans les années 1980, l'un des leaders de la mouvance néonazie belge. Après une tentative d'alliance avortée avec le FN de Féret (en perspective des élections législatives de 1991)  puis une adhésion en 1996 au FNB (pourtant connu pour son positionnement national-libéral), Van Laethem lança en 1999 le mouvement Nation. Ce lancement se fit avec le soutien d'ex-responsables du Front national et du Front nouveau de Belgique. En 2010, Nation rejoindra le FN «réunifié» autour d'un des trois clans frontistes. Le 8 mai dernier, à Paris donc, Roman et Van Laethem étaient secondés, notamment, par un ex-cadre de Nation venant, lui, des rangs «nationaux-bolchéviques» partisans de la «Révolution verte» libyenne de Mouammar Kadhafi, et un ancien responsable d'un groupuscule néorexiste admirateur fidèle de Léon Degrelle.

Mouvance autonome identitaireDans la délégation belge se trouvaient encore les quelques militants du groupe Base autonome identitaire (BAI). Apparue au début de l'année 2010, cette BAI est une énième opération pour rassembler les quelques skin-nazis de Wallonie dans un mouvement politique propre. D'autres initiatives du même type ont déjà vu le jour. Ce fut le cas en 2008 de Wallonie Konflikto 28 (K28). Agissant aussi sous le nom de Jeunesse radicale et Front Eolh Belgica (FE), ses membres militaient en même temps a u mouvement Nation d'Hervé Van Laethem. Les deux initiateurs (et sans doute seuls réels adhérents) de ce minuscule groupe NS (initiales de «national-socialiste»), installés au centre de la Wallonie, seront inquiétés par la justice pour leurs liens avec des néonazis français impliqués dans un trafic d'armes et même une fusillade cliq.
Après la disparition de K28 on verra apparaître en 2010, dans la région liégeoise , une bande de militants radicaux réunis sous le nom de la Jeunesse identitaire de Wallonie (JIW). Sa mission : «rassembler un maximum de jeunes Identitaires et sympathisants nationalistes pour montrer qu'il existe une opposition patriotique en Wallonie !». Se revendiquant de l'action directe armée et clandestine (voir notre document ci-dessous), la JIW avait également des liens avec le mouvement Nation. Cette Jeunesse identitaire rassemblait sur sa page Facebook, en juillet 2010, une centaine d'«amis», dans la liste desquels se repéraient des dirigeants du Front national «réunifié», entre autre avec Nation.

Base autonome identitaire

Photo prise en 2010 des militants de la Jeunesse identitaire de Wallonie, avec leur drapeau, celui de l'armée sudiste (devenu un des symboles des néonazis européens), cagoulés et armés... Près pour passer à l'action para-militaire ? © Doc. Archives Ridaf


National-socialiste et politiquement correct  La Base autonome identitaire est le pseudopode idéologique, voire militant, de Wallonie Konflikto 28 et de la Jeunesse identitaire de Wallonie. Elle se revendique en effet de l'aile radicale du courant nationaliste-identitaire et ne cache pas son attachement à l'idéologie NS, comme le montre l'un de ses logos (voir ci-dessous) et comme il est stipulé dans son manifeste de fondation : «BAI choisi l'action et le défis, la militance national-populaire pour la reconstruction d'une Europe unie, Nation libre, aristocrate et national-socialiste».
Pour ce groupe néonazi wallon, «la lutte identitaire doit être le cheval de bataille de tout nationaliste, sans cela, le pouvoir technocratique instaurée en Occident continuera a prendre du terrain. Ce même pouvoir qui veux tuer les peuples et ainsi profanée le monde; pour enfin réduire l'homme a une existence à la fois superficiel et artificiel. Le seul but de ce mécanisme mis en place est de vouloir arrêter le cours de l'histoire et ainsi supprimer toute forme de culture, sens d'appartenance, ethnie et identité». L'un des slogans de la BAI est «Ni gauche marxiste, ni droite bourgeoise... 3e voie !»
En France, BAI est présentée comme le correspondant officiel en Belgique de Troisième voie (3e Voie), un mouvement remis sur pied en 2010 par Serge Ayoub, dirigeant ( depuis les années 1980) d'une des mouvances skinheads, tendance  NR («nationaliste-révolutionnaire», un terme cache-sexe pour camoufler la véritable nature idéologique fasciste de celle-ci). Des activistes de la BAI se caractérisent par ailleurs par leur rattachement à Blood & Honour (B&H), réseau international de nazi-skins qui n'est implanté officiellement en Belgique qu'en Flandrecliq. Les mêmes participent aux concerts proposés clandestinement dans notre pays par B&H-Vlaanderen, ceux de sa dissidence B&H-C18 ou ceux de la Nieuwe-solidaristische alternatief (NSA), allié flamand de Nation et du FN «réunifié».
Jeunesse identitaire nationaliste Agissant dans l'ombre du mouvement Nation, les références NR et NS de la Base autonome identitaire posent évidement un problème majeur aux dirigeants de la formation politique. Dans la perspective d'éviter des poursuites judiciaires et d'être à nouveau diabolisée, Nation a toujours imposé des exigences «politiquement correctes» à tous ceux qui veulent agir de concert avec lui. Ce fut jadis le cas avec Konflikto 28 et aujourd'hui avec la BAI. Le souci est également d'éviter le « siphonage » de ses jeunes militants par des organisations encore plus radicales et réellement subversives.
Pour parer à ce  même phénomène (l'attirance qu'exerce la radicalité chez les jeunes affiliés politiques), des dirigeants du Front national «réunifié» téléguident une structure du nom de Jeunesse identitaire nationaliste (Jin). Son objectif vise sans doute également à concurrencer le mouvement Nation, dans le cadre d'une guerre des clans, officielle ou à venir. Pour les adeptes de l'Ordre nouveau, la jeunesse reste le fer de lance de la Nation...

Nina Melkis

Base autonome identitaire


Le naturel idéologique revient toujours au galop : logo du groupe skin-nazi wallon BAI – Doc. Archives Ridaf.

vendredi 20 mai 2011

Nation et identités locales par José-Antonio Primo de Rivera

 

      Le romantisme était imbu de « naturalisme ». Le « retour à la Nature » fut sa consigne. Il en vint à confondre la. nation avec ce qui est « natif ». Ce qui déterminait une nation, c'étaient les caractères ethniques, linguistiques, typographiques, climatologiques; à la limite, la communauté d'usages, de coutumes, de tradition, mais celle-ci étant comprise, à peu de chose prés, comme la somme des usages dans le temps, et non comme l'élan d'un processus historique, d'une position de départ vers un but sans doute inaccessible.
 
      Les nationalismes les plus dangereux par leur puissance de désintégration sont ceux qui ont compris la nation de cette manière. Si l'on accepte que la nation soit déterminée par le spontané, les nationalismes régionaux y gagnent une position inexpugnable. Il n'y a aucun doute que le spontané leur donne raison... Il est facile de ressentir le patriotisme local. Il y a dans tout cela comme un appel sensuel qui se perçoit jusque dans l'odeur du sol; un courant physique, primitif et éblouissant; quelque chose de semblable à l'ivresse et à la plénitude des plantes à l'époque de la fécondation. C'est à ce climat rustique et primaire que les nationalismes du type romantique doivent leur extrême fragilité.
 
      Rien n'irrite plus les hommes et les peuples que de se sentir entravés dans leurs impulsions élémentaires.
 
      Quand on blesse un de ces sentiments primaires installés au plus profond de la spontanéité d'un peuple, la réaction antagonique est inévitable, même de la part de ceux qui sont le moins envahis par l'esprit nationaliste. Il s'agit quasiment d'un phénomène biologique. Mais l'attitude de ceux qui se sont efforcés d'éveiller directement en face du sentiment patriotique, local, un simple sentiment patriotique unitaire, n'est pas beaucoup plus avisée. Sentiment pour sentiment, le plus simple est toujours le plus puissant. Si l'on descend sur le terrain des émotions perceptibles par une sensibilité presque végétale, ce sont les sensations les plus primitives qui sont le plus intenses. Comment faire revivre, alors, le patriotisme des grandes unités hétérogènes ? Rien moins qu'en révisant le concept de nation pour le reconstruire sur d'autres bases.
 
      Et là, ce que nous avons dit de la différence entre « individu » et « personne » peut nous servir de directive. De même que la personne est l'individu considéré en fonction de la société, la nation est le peuple considéré en fonction de l'universalité. Un peuple n'est pas une nation en vertu de couleurs ou de saveurs locales ou de particularités physiques quelles qu'elles soient, mais par le fait qu'il est « autre dans l'universel » c'est-à-dire, parce qu'il accepte un destin qui n'est pas celui des autres nations. Tout peuple ou tout groupement de peuples n'est donc pas une nation. Seuls le sont ceux qui accomplissent un destin historique différencié dans l'universel.
 
      De là vient qu'il est superflu de préciser si une nation possède les caractères d'unité géographique, de race ou de langue ; l'important est de déterminer si elle possède, dans l'universel, l'unité de destin historique.
 
      Les époques classiques ont compris cela avec leur clarté habituelle. C'est pour cela qu'elles n'ont jamais employé les mots « patrie » et « nation » dans le sens romantique, ni ancré leur patriotisme dans l'obscur amour de la terre. Elles préféraient, au contraire, les expressions comme « Empire » ou « service du Roi » c'est à dire, les expressions qui se référent à l'instrument historique. Le mot « Espagne », qui est, en lui-même, l'énoncé d'un dessein, aura toujours beaucoup plus de sens que l'expression « nation espagnole ». Et en Angleterre qui est probablement le pays du patriotisme le plus classique, non seulement le mot patrie n'existe pas, mais peu de gens peuvent séparer le mot « king » (roi), symbole de l'unité d'action dans l'Histoire, du mot « country » (pays), base territoriale de l'unité.
 
      Nous voici au terme de notre voyage. Seul le nationalisme de la nation ainsi comprise peut dominer l'effet de désagrégation des nationalismes locaux. Il faut reconnaitre tout ce que ceux-ci ont d'authentique, mais il faut susciter en face d'eux un mouvement énergique ayant comme aspiration le nationalisme missionnaire qui conçoit la Patrie comme une unité historique de destin.

Notre premier ennemi c'est nous-même.

Notre premier ennemi c'est nous-même.

Nos pays, notre Europe, notre civilisation, sont en voie de décomposition : c'est une évidence aussi bien dans les faits que dans les mœurs.Pour nous qui vivons aujourd'hui, la décadence est un phénomène nouveau, mais l'histoire de l'Europe, ou mieux encore les histoires qui ont caractérisé la civilisation européenne, l'ont connue et surmontée à maintes reprises.

Ce n'est pas en jouant le réactionnaire bourgeois, le conservateur puritain, l'hystérique de l'heure apocalyptique, que nous trouverons une issue à cette impasse.

Celle-ci peut être désignée -et donc combattue- seulement par ceux qui jettent un regard froid et impitoyable sur la réalité en étant capables, à la fois, d'apprendre les leçons du passé et d'entrevoir les axes rénovateurs du futur.

C'est dans cet esprit que je veux attirer l'attention sur la folie hystérique, impolitique et maso qui a pris possession des milieux dits extrêmes qui essayent de contrer une dynamique dévastatrice en faisant  appel à la langue de bois ou à des utopies à la saveur eschatologique.Car il s'agit bien de cela quant on évoque la guerre des classes, la guerre des races ou l'imposition par le bas d'une autre mondialisation.

Et les choses ne vont pas mieux quand les extrêmes, même sans tomber dans ces pièges, se limitent à dénoncer et à contrer, mais sur un plan exclusivement verbal, les plaies de nos sociétés et ceux qui en seraient les responsables.Les plaies sont manifestes : dénatalité, chômage, déculturation, immigration massive, prolétarisation des esprits, émiettement du tissu social, dévastation de l'écosystème, désespoir.

Rien ne sert de s'opposer à l'un ou à l'autre de ces maux si l'on n'est pas capable d'offrir une réponse globale qui ne soit pas un simple délire idéologique.

Il est impossible d'aboutir à quelque chose de sensé si on persiste dans le jeu pernicieux de la recherche du coupable. L'histoire est aussi conspiration et conjuration mais quand on la réduit à cela on sort de la réalité pour se réfugier, impuissants, dans un asile.

Les horizons actuels de la droite extrême sont assez significatifs en ce sens et montrent de façon évidente l'absurdité psycho/idéo/logique dans laquelle elle se perd.

Soit elle accepte sans esprit critique le théorème immigration = islam = guerre raciale = guerre de religion = occident contre orient = il faut défendre Israël et l'impérialisme américain, soit à cause d'un préjugé opposé, elle inverse le théorème et fait l'apologie de l'intégrisme musulman qui se considère, à tort, comme l'ennemi de l'ennemi principal et comme le rossignol qui fera sauter le système.
En réalité l'intégrisme musulman est lui aussi très utile aux puissances et aux lobbies qui du triangle Washington-Londres-Tel Aviv gèrent l'actuelle phase historique et qui insistent depuis une douzaine d'années dans une stratégie visant à abattre les régimes nationalistes laïques du monde arabe (Algérie, Iraq, Syrie, Egypte), à isoler l'Europe de l'Asie et de l'Afrique et à créer la guerre en Europe, comme cela s'est déjà vérifié dans les Balkans. Dans ce but, les agents anglo/israélo/américains encouragent tout intégrisme religieux. Et quand je dis tous j'entends précisément tous.

Il faut fuir ce traquenard et considérer tous les éléments de l'actuelle phase critique dans leur ensemble ; il faut trouver la juste réponse globale à la crise actuelle en sachant distinguer les causes des effets.

Plus haut, nous avons décrit les symptômes de la crise. A présent, il faut comprendre qu'à leur origine ces phénomènes ont été provoqués. Il s'agit d'effets qui, persistant, sont devenus à leur tour des causes eux-mêmes, mais qui ont été déterminés par d'autres facteurs originaires et plus importants. Rien ne servirait de les contrer sans s'attaquer d'abord à leurs racines.

Politiquement il est impensable de sortir de l'impasse sans s'opposer au moteur du désastre qui est le système financier, criminel, militaire, politique et culturel mis en place par les Mafias qui ont profité de la Deuxième Guerre Mondiale bâtissant l'empire du crime dont les ressources principales sont aujourd'hui le trafic de stupéfiants (et surtout leur capitalisation comme narco-dollars), le trafic des esclaves et  celui des matières premières.
Toutes les plaies de notre société sont l'effet direct des choix imposés par les Mafias criminelles dont se composent l'oligarchie du capitalisme financier et le blocus impérialiste Washington-Londres-Tel Aviv.

Rien de politique n'aura de résultats s'il ne part pas du refus complet de cette triade. Mais cela n'a aucun sens de la réfuter si on ne formule pas de contre-proposition.

Cette alternative doit se fonder sur un projet concret, nouveau, transversal et révolutionnaire, tel que l'acquisition de puissance de l'axe Paris-Berlin-Moscou, le tracé d'un destin géopolitique eurasiatique et l'acceptation du défi culturel tout azimut.

C'est bien autour d'un projet de telle envergure qu'il faut se mobiliser en laissant derrière soi toutes les phobies et les faux mythes d'adolescent qui depuis quelques temps caractérisent la majeure partie des soi-disant antagonistes.

Toutefois le passage de l'arrière-garde à l'avant-garde, du virtuel au réel, du psychotique au possible, n'est pas aussi simple que cela. Car il suppose, pour commencer, une révolution personnelle et, surtout, l'acquisition d'un esprit de milice et d'efficacité.

Qui veut participer à une bataille vaste, vraie et réelle, ne peut pas le faire à mi-temps, en se plaignant rancunier dans un bistrot, en jouant au révolutionnaire dans un sous-sol. Il doit se mettre en cause, il doit muter, il doit produire, il doit créer des structures, il doit pouvoir se confronter au capitalisme en édifiant des économies locales solidaires, productives et socialisées.

Car lorsqu'on sort de l'empyrée facile des théories abstraites, lorsqu'on agit, c'est dans l'acte, c'est dans la vie, c'est dans l'exemple, c'est dans la capacité d'interagir, qu'on devient protagonistes.

Pour cela il faut, alors, tuer en soi-même son ennemi principal : le bourgeois décadent.
Car c'est précisément celui là notre vrai ennemi.

Aux Thébains qui défilaient dans Sparte un vieux lança : « il n'y a plus de Spartiates, s'il y en avait encore vous ne seriez jamais arrivés jusque là ».
Et cela vaut parfaitement pour nous tous. La crise européenne est sûrement l'effet de la gestion mafieuse capitaliste et impérialiste mais elle n'aurait jamais pris une telle ampleur si un esprit décadent et bourgeois, si des valeurs molles et lâches ne l'avaient pas permis.

Si l'on veut participer à la partie qui a pour enjeu notre propre destin, il faut donc vaincre, dompter et plier notre « esprit de gravité » pour employer le mot de Nietzsche, notre côté bourgeois pour être moins prosaïque.Il faut alors se mettre en cause et se vérifier au quotidien, dans un sacrifice militant et au même temps dans une alternative de vie économique et sociale et dans le renouveau de la pensée, de l'art et de la communication.

Car toute entreprise humaine qui a de la valeur est tripartie et strictement unie dans sa tripartition : guerrier, économique et métapolitique doivent donc aller ensemble, fondées sur le même esprit et viser à un renouveau profond.

Ce renouveau à son tour doit viser à l'existentiel, à la réalisation de libres communautés populaires fondés sur le mariage lieu/travail et sur des réponses à la fois théoriques et concrètes au brassage mondialiste.

Elles doivent offrir un soutien objectif et une référence continuelle à ceux qui se lancent dans le projet politique de puissance eurasiatique mais ne doivent en aucun cas se tromper de rôle ni brader leurs actions.

Il est donc fondamental de comprendre que l'œuvre est plus importante que son image, autant qu'agir vaut beaucoup plus que de hausser la voix. Il est donc nécessaire de rétablir une hiérarchie entre essentiel et apparent, entre continuel et immédiat sans rester piégé par les impulsions émotives, par la dictature de l'urgence ni par les lois de la société du spectacle.

L'époque impose un choix substantiel et silencieux.

Ainsi, en reprenant l'expression du grand poète allemand, nous pouvons bien conclure en disant que ce n'est pas autour de ceux qui font du bruit mais de ceux qui créent que, silencieusement, tourne le monde.


Gabriel Adinolfi
L'information vient de tomber : une petite mosquée sera finalement construite au 1er étage de la Tour Eiffel.
Le projet était en gestation depuis 3 ans, sous la pression de plus en plus forte des musulmans français et étrangers dont le nombre de visites ne fait que progresser depuis 10 ans. Impossible en effet pour les adeptes de l’Islam de prier lorsque la dame de fer est pacifiquement conquise.
La mosquée, d’une capacité d’accueil de cinquante personnes, sera orientée vers la Mecque et donc construite entre le pilier Sud et le pilier Est de la Tour. Les travaux devraient commencer dans le courant du 2eme trimestre 2012, après l’élection présidentielle, afin d’éviter tout mouvement contestataire susceptible d’entacher l’échéance électorale.
Le Président du Conseil Français du Culte Musulman et le Recteur de la grande mosquée de Paris ont été les principaux acteurs du projet et du montage financier dont 50% des fonds sont publics et 50% proviennent d’un grand pays du golf persique, le coût étant resté confidentiel.
Le maire de Paris, le Parti Socialiste et l’Union pour un Mouvement Populaire se sont quant à eux réjouis de la nouvelle et ont déjà annoncé qu’ils organiseraient une grande fête sur le champ de Mars pour l’inauguration, dont une indiscrétion a laissé entendre qu’il pourrait s’agir d’un barbecue halal géant rassemblant tous les français de confession musulmane et non musulmane.
Après la construction de la mosquée, d’autres projets devraient également voir le jour, comme l’ouverture au pied de la Tour Eiffel d’un centre culturel islamique contenant une grande bibliothèque et un mausolée où reposerait une très rare relique du prophète Mahomet et une version originelle du Saint Coran.
L’année suivante verrait également l’ouverture d’un restaurant de confession musulmane (halal) au 2ème étage. Il est même prévu avant la fin de la décennie la construction d’un minaret au 3ème étage dont l’appel du Muezzin devrait raisonner sur Paris lors des 5 prières quotidiennes.
L’appel à la prière s’effectuera discrètement mais sûrement a indiqué le Président du Conseil Français du Culte Musulman. D’ici là, les mentalités auront très certainement évolué; les français laïques et de toutes confessions feront preuve d’une ouverture chaleureuse à l’Islam. Nous entendons que ce lieu hautement symbolique devienne le phare de la tolérance et de la paix pour les millions de musulmans de France, d’Europe et du monde entier, conclut-il.

mercredi 18 mai 2011

DSK SEX APPEAL

La "vie sexuelle complexe" du patron du FMI l'aurait déjà plongé dans plusieurs affaires, rendues publiques ou non
La "vie sexuelle complexe" du patron du FMI l'aurait déjà plongé dans plusieurs affaires, rendues publiques ou non AP
« Depuis plusieurs mois, j'ai demandé que Dominique ne se déplace plus sans être accompagné par deux ou trois gardes du corps. Il ne faut jamais le laisser seul. Non pas pour le défendre contre une quelconque agression, mais je choisis les mots justes, non diffamatoires, pour empêcher mon ami disons... de céder à la complexité de sa vie sexuelle. Cela, bien sûr, dans l'éventualité de sa candidature à l'élection présidentielle de 2012. »
Ce proche de Dominique Strauss-Kahn nous a fait cette déclaration alarmiste, il y a environ trois mois, lors d'un déjeuner à Paris. Curieusement, ce responsable du PS n'a pas été écouté. Les conseillers du directeur du FMI préfèrent alors ressasser de vieilles affaires politico-financières qui ont plombé son ascension politique au début des années 2000 : sa relaxe finale dans le dossier de la Mnef, le salaire de son ancienne secrétaire payé par Elf et sa curieuse détention de la fameuse cassette Méry, illustrant le financement illégal du RPR. Pourtant, cette alerte ne faisait que refléter ce que beaucoup chuchotaient, depuis une quinzaine d'années, parmi nombre de journalistes politiques parisiens et de caciques des grands partis français. Ce proche et ami de DSK ne se contentait pas de le décrire comme « un grand séducteur de femmes, flambeur et dilettante ». Ce militant socialiste n'avait qu'une idée en tête : protéger contre lui-même son ami et patron.

mardi 17 mai 2011

Mordechaï Vanunu : « C’est parce qu’Israël détient la bombe atomique qu’il peut pratiquer sans crainte l’apartheid »

Ingénieur au centre de Dimona, Mordechaï Vanunu révéla, en 1986 au Sunday Times, l’existence du programme nucléaire militaire israélien. Enlevé en Italie par le Mossad alors qu’il venait de contacter les journalistes britanniques et avant que leur article ne paraisse, il fut jugé à huis clos et emprisonné dix-huit ans. Bien qu’interdit de contact avec la presse, il a répondu aux question de Silvia Cattori pour le Réseau Voltaire.
Silvia Cattori : Quel était votre travail en Israël, avant que des agents du Mossad ne vous kidnappent à Rome, en octobre 1986 ?
Mordechaï Vanunu : Depuis neuf ans, je travaillais au centre de recherches en armements de Dimona, dans la région de Beer Sheva. Juste avant de quitter ce travail, en 1986, j’avais pris des photos à l’intérieur de l’usine, afin de montrer au monde qu’Israël cachait un secret nucléaire. Mon travail, à Dimona, consistait à produire des éléments radioactifs utilisables pour la fabrication de bombes atomiques. Je savais exactement quelles quantités de matières fissiles étaient produites, quels matériaux étaient utilisés et quelles sortes de bombes étaient fabriquées.
Révéler au monde – seul – que votre pays était secrètement détenteur de l’arme nucléaire…, n’était-ce pas là prendre un très grand risque ?
Mordechaï Vanunu : Si j’ai décidé de le faire, c’est parce que les autorités israéliennes mentaient. Elles se répandaient, répétant que les responsables politiques israéliens n’avaient nullement l’intention de se doter d’armes nucléaires. Mais, en réalité, ils produisaient beaucoup de substances radioactives ne pouvant servir qu’à cette seule fin : confectionner des bombes nucléaires. Des quantités importantes : j’ai calculé qu’ils avaient déjà, à l’époque – en 1986 ! – plus de deux cents bombes atomiques. Ils avaient aussi commencé à fabriquer des bombes à hydrogène, très puissantes. Aussi ai-je décidé de faire savoir au monde entier ce qu’ils tramaient dans le plus grand secret. Et puis, aussi, je voulais empêcher les Israéliens d’utiliser des bombes atomiques, afin d’éviter une guerre nucléaire au Moyen-Orient. Je voulais contribuer à apporter la paix dans cette région. Israël, détenant déjà des armes surpuissantes, pouvait faire la paix : il n’avait plus à redouter une quelconque menace palestinienne, ni même arabe, car il possédait tout l’armement nécessaire à sa survie.
Vous étiez préoccupé par la sécurité, dans l’ensemble de la région ?
Mordechaï Vanunu : Oui. Absolument. Bien entendu, ce n’est pas pour le peuple israélien que j’ai fait ce que j’ai fait. Les Israéliens avaient élu ce gouvernement, et ce gouvernement avait décidé de les doter d’armes nucléaires. Vous savez, tous les Israéliens suivent de très près la politique du gouvernement israélien… Mais, en ce qui me concerne, je réfléchissais à partir du point de vue de l’humanité, du point de vue d’un être humain, de tous les êtres humains vivant au Moyen-Orient, et aussi de tous les êtres humains, dans le monde entier. Parce que ce qu’Israël avait fait, beaucoup d’autres pays pourraient le faire.
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Une du quotidien britannique "The Sunday Times" du 5 octobre 1986 : "Révélation : les secrets de l’arsenal nucléaire israélien"
Aussi ai-je décidé, dans l’intérêt de l’humanité, de faire connaître au monde entier le danger que représentaient les armes nucléaires secrètes d’Israël. En 1986, on était en pleine Guerre froide et les armes nucléaires proliféraient. Elles étaient en train de se répandre dans plusieurs pays encore non-nucléaires, comme l’Afrique du Sud, et d’autres. Le danger représenté par les armes nucléaires était réel. De nos jours, ce danger a diminué.
Saviez-vous à quoi vous vous exposiez ? Pourquoi était-ce vous, en particulier, qui deviez prendre un si grand risque, et personne d’autre ?
Mordechaï Vanunu : Bien entendu, je savais ce que je risquais. Mais ce que je pouvais faire, personne d’autre que moi n’aurait pu le faire. Je savais que j’aurais eu affaire au gouvernement israélien. Ce n’est pas comme si j’avais été quelqu’un qui s’en serait pris à des intérêts privés ; je savais que je m’en prenais directement au gouvernement israélien et à l’État juif israélien. Je savais donc qu’ils pouvaient me châtier, qu’ils pouvaient me tuer, qu’ils pouvaient faire de moi absolument tout ce qu’ils voulaient. Mais j’avais la responsabilité de dire la vérité au monde. Personne d’autre que moi n’était en mesure de le faire : il était donc de mon devoir de le faire. Quels qu’aient été les risques.
Votre famille vous a-t-elle, alors, soutenu ?
Mordechaï Vanunu : Les membres de ma famille ont été incapables de comprendre ma décision. Pour eux, le plus dérangeant fut de découvrir que je m’étais converti au christianisme. Pour eux : c’était plus dommageable, plus douloureux que le fait que j’ai révélé les secrets nucléaires d’Israël… Je les respecte, ils respectent ma vie. Nous sommes restés en bons termes, mais nous ne nous fréquentons plus.
Vous sentez-vous seul ?
Mordechaï Vanunu : Oui. Bien sûr, je suis seul, ici, à la cathédrale Saint-Georges. Mais j’ai beaucoup d’amis, qui me soutiennent.
Dans quelles conditions avez-vous été jugé et emprisonné ?
Mordechaï Vanunu : Mon procès a été tenu dans le secret le plus absolu. J’étais seul, avec mon avocat. J’ai été condamné pour espionnage et trahison. Les autorités israéliennes se sont vengées sur moi en me maintenant en isolement cellulaire durant toute la durée du procès. Elles n’autorisaient personne à me voir ni à me parler, et m’interdisaient de m’adresser aux médias. Elles ont publié beaucoup de désinformation à mon sujet. Le gouvernement israélien a utilisé tout son pouvoir médiatique pour faire un lavage de cerveau de l’opinion publique. Pour laver le cerveau des juges, aussi, au point de les convaincre de la nécessité de me mettre en prison. Ainsi, mon procès a été tenu secret et les médias n’ont pas pu accéder à la vérité ; ils n’ont pas pu m’entendre. Les gens étaient convaincus que j’étais un traître, un espion, un criminel. Il n’y eut pas un atome de justice, dans ce jugement. Mais il n’y avait pas que le procès : le plus cruel fut de m’isoler, en prison. Ils m’ont puni non seulement par l’emprisonnement, mais aussi en m’isolant totalement, en m’épiant en permanence, au moyen de mauvais traitements particulièrement vicieux et cruels : ils ont essayé de me faire mettre en colère, ils ont essayé de me faire regretter ce que j’avais fait. J’ai été maintenu au secret, dix-huit années durant, dont onze années et demie en isolement total. La première année, ils ont mis des caméras dans ma cellule. Ils ont laissé la lumière allumée trois années d’affilée ! Leurs espions me battaient sans cesse, ils m’empêchaient de dormir. J’ai été soumis à un traitement barbare ; ils ont tenté de me briser. Mon objectif était de tenir, de survivre. Et j’ai réussi !…
Par chance, on ne vous a pas pendu haut et court, comme le voulait pourtant le ministre de la Justice d’alors, Tommy Lapid. Vous avez tenu bon, et vous avez été relâché le 21 avril 2004. Vous aviez tout juste 50 ans !
Mordechaï Vanunu : S’ils m’ont relâché, c’est parce que j’avais purgé les dix-huit ans de prison auxquels ils m’avaient condamné. Ils voulaient me tuer. Mais, en fin de compte, le gouvernement israélien a décidé de n’en rien faire.
En avril 2004, les télévisions ont montré votre sortie de prison. Le monde a alors découvert ce qui vous était arrivé. Vous êtes apparu devant les caméras heureux, déterminé, combatif : tout le contraire d’un homme brisé…
Mordechaï Vanunu : Sortir de prison, aller parler au monde entier, fêter ça… après dix-huit ans de captivité, d’interdiction de tout :… ce fut un grand moment…
Vos geôliers n’ont donc pas réussi à vous briser mentalement ?
Mordechaï Vanunu : Non ; absolument pas. Mon objectif était de sortir, et de parler au monde entier, de faire comprendre aux autorités israéliennes qu’elles avaient échoué. Mon but était de survivre, et cela a été ma plus grande victoire sur toutes ces organisations d’espionnage. Ils ont réussi à me kidnapper, à me traîner devant leur tribunal, à me maintenir en prison, au secret, pendant dix-huit ans… et j’ai survécu à tout ça. J’ai souffert, certes ; mais j’ai survécu. Malgré tous leurs crimes, je suis toujours vivant, et je suis même en excellente santé ! Je suis de forte constitution ; c’est sans doute grâce à çà, que j’ai surmonté l’épreuve.
Qu’est-ce qui vous a aidé à tenir ?
Mordechaï Vanunu : Ma fermeté. Le fait de continuer à être convaincu que j’avais eu raison de faire ce que j’avais fait. La volonté de leur faire comprendre que, quoi qu’ils fassent pour me châtier, je continuerais à rester en vie.
Quel est le plus grand obstacle auquel vous ayez à faire face, actuellement ?
Mordechaï Vanunu : On m’interdit de quitter Israël. J’ai été libéré de prison, mais ici, en Israël, je suis dans une grande prison. Je voudrais quitter ce pays, aller jouir de la liberté dans le vaste monde. J’en ai marre du pouvoir israélien. L’armée peut venir m’arrêter à tout instant, me punir. Je sens que je suis à leur merci. J’aimerais tellement vivre loin, très loin d’ici…
Quand Israël vous laissera-t-il quitter le pays ?
Mordechaï Vanunu : Je n’en sais rien. Ils m’ont interdit de quitter Israël pendant une année. Un an ayant passé, ils ont renouvelé l’interdiction pour une nouvelle année, qui prendra fin en avril prochain. Mais ils peuvent encore prolonger l’interdiction, aussi longtemps qu’il leur plaira…
Quel regard portez-vous sur le Traité de non-prolifération nucléaire quand, dans le cas d’Israël, on tolère « l’ambiguïté nucléaire », alors qu’on met constamment sous pression l’Iran – un pays qui, lui, se soumet aux inspections ?
Mordechaï Vanunu : Tous les pays devraient être ouverts aux inspections internationales et dire la vérité sur ce qu’ils sont en train de faire, secrètement, dans toutes les installations nucléaires dont ils disposent. Israël n’a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire. Ce sont près de cent quatre-vingt pays qui l’ont fait, dont tous les pays arabes. L’Égypte, la Syrie, le Liban, l’Irak, la Jordanie… : tous les pays voisins d’Israël ont ouvert leurs frontières aux inspections de l’AIEA. Israël est le pire exemple. C’est le seul pays qui ait refusé de signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Les États-Unis et l’Europe devraient commencer par régler le cas d’Israël ; Israël doit être considéré à l’instar de n’importe quel autre pays. Nous devons en finir avec l’hypocrisie, et obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Il faut imposer à Israël le libre accès des inspecteurs de l’AIEA au centre de Dimona.
L’Iran, qui remplit ses obligations et accepte les inspections de l’ONU, est pourtant menacé de sanctions. Israël, qui est doté de l’arme nucléaire et refuse toute inspection de l’AIEA, ne fait l’objet d’aucune poursuite. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » de la part des États-Unis, mais aussi de l’Europe ?
Mordechaï Vanunu : Oui ; c’est même encore pire que ce que vous dites : non seulement on ne s’en prend pas à Israël, mais on aide même ce pays en secret. Il y a une coopération secrète entre Israël et la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis. Ces pays ont décidé de contribuer à la puissance nucléaire d’Israël afin de faire de ce pays un État colonial, dans le monde arabe. Ils aident Israël, parce qu’ils veulent que ce pays soit à leur service, en tant que pays colonialiste contrôlant le Moyen-Orient, ce qui leur permet de s’emparer des revenus pétroliers et de maintenir les Arabes dans le sous-développement et les conflits fratricides. Telle est la principale raison de cette coopération.
L’Iran n’est-il pas, comme l’affirment Israël et les États-Unis, une menace ?
Mordechaï Vanunu : Étant sous le contrôle des inspecteurs de l’AIEA, l’Iran ne représente aucun danger. Les experts occidentaux savent parfaitement quelle est la nature du programme nucléaire iranien. Contrairement à Israël, qui ne laisse personne accéder à ses installations nucléaires. C’est la raison pour laquelle l’Iran a décidé d’aller de l’avant et de dire au monde entier : « Vous ne pouvez pas exiger de nous plus de transparence, alors que vous continuez à fermer les yeux sur ce qui se passe en Israël ! » Tous les Arabes voient, depuis quarante ans, qu’Israël a des bombes atomiques et que personne ne fait rien contre ça. Tant que le monde continuera à ignorer les armes atomiques d’Israël, il ne pourra pas se permettre de dire quoi que ce soit à l’Iran. Si le monde est vraiment préoccupé, et s’il veut sincèrement mettre un terme à la prolifération nucléaire, qu’il commence donc par le commencement, c’est-à-dire : Israël !…
Vous devez être agacé, quand vous entendez Israël, qui n’est pas en règle, dire qu’il est prêt à bombarder l’Iran, qui, à ce stade, n’a enfreint absolument aucune règle !
Mordechaï Vanunu : Oui ; cela me met hors de moi. Nous n’avons rien à reprocher à l’Iran : avant de faire quoi que ce soit contre un quelconque autre pays, il faut s’occuper du cas israélien. Si quelqu’un veut s’en prendre à l’Iran, il doit, préalablement, s’en prendre à Israël. Le monde ne peut ignorer ce qu’Israël fait, en la matière, depuis plus de quarante ans… Les États-Unis devraient obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Et il est grand temps, aussi, pour l’Europe, de reconnaître officiellement qu’Israël possède des bombes atomiques. L’ensemble du monde arabe devrait être extrêmement inquiet en entendant tous ces discours qui incriminent l’Iran, qui ne possède aucune arme atomique, et qui continuent à ignorer Israël.
Quels sont les États qui ont coopéré avec Israël ?
Mordechaï Vanunu : Israël a aidé la France et la Grande-Bretagne dans leur campagne contre l’Égypte, en 1956. Après l’opération de Suez, la France et la Grande-Bretagne ont commencé à coopérer au programme nucléaire israélien, afin de remercier Israël pour le soutien qu’il leur a apporté, durant cette guerre.
L’Afrique du Sud n’a-t-elle pas aidé Israël, jusqu’en 1991 ?
Mordechaï Vanunu : C’est effectivement en Afrique du Sud, dans le désert, qu’Israël a procédé à ses essais nucléaires…
Dans les années soixante, le président Kennedy aurait, semble-t-il, demandé qu’il y ait des inspections à Dimona, en Israël. Voyez-vous un lien entre cette demande et son assassinat ?
Mordechaï Vanunu : Je pense qu’à l’époque de Kennedy, les États-Unis étaient opposés au programme nucléaire israélien. Kennedy a tenté d’arrêter Israël, en la matière, mais son assassinat ne lui en a pas laissé le temps… Pour moi, le mobile de l’assassinat de Kennedy est lié à la diffusion d’armes nucléaires en Israël et dans d’autres pays. Ceux qui l’ont assassiné étaient des gens qui étaient favorables à la dissémination nucléaire. Grâce à l’élimination du gêneur Kennedy, la prolifération a pu continuer. De fait, les présidents Johnson et Nixon [qui ont succédé à Kennedy, ndt] n’y voyaient aucun inconvénient : ils ont laissé faire Israël. Constatons simplement que c’est bien un changement allant en ce sens qui s’est manifesté, après l’assassinat de Kennedy…
Votre dénonciation n’a pas empêché Israël de maintenir taboue cette question : il a réussi à ne pas se mettre les grandes puissances à dos. Sa stratégie de l’opacité se serait-elle donc avérée efficace ?...
Mordechaï Vanunu : Force est bien de reconnaître que oui. Israël est un cas d’école. Comment un petit pays peut-il défier le monde entier et poursuivre une politique agressive, sans le moins du monde se préoccuper des autres ? Les Israéliens ont réussi à le faire, à l’époque, oui… Mais aujourd’hui, le monde a changé. La Guerre froide est terminée, le communisme est défait, le monde s’oriente vers la paix : on le voit, des armes nucléaires n’aideront Israël en rien. Maintenant qu’Israël doit montrer qu’il désire la paix, et de quelle manière il entend y contribuer, pour ce pays, de quelle utilité pourraient bien être des armes nucléaires ? La politique nucléaire israélienne était possible, dans le contexte de la Guerre froide. Mais aujourd’hui, nous devons obtenir d’Israël qu’il adopte une nouvelle politique, qu’il démontre au monde entier qu’il veut la paix et qu’il reconnaisse qu’il n’a nul besoin d’armes atomiques.
Dans les années cinquante, Israël disposait déjà d’un armement considérable. Quelle raison avait-il alors de se doter de l’arme nucléaire ?
Mordechaï Vanunu : Un pays aussi petit qu’Israël n’a aucune raison valable de détenir un nombre aussi énorme d’armes atomiques. C’est un peu comme si le programme d’armement nucléaire d’Israël lui était monté à la tête. On ne peut en aucun cas utiliser d’arme atomique dans la région : toute bombe atomique qui serait utilisée contre la Syrie, l’Égypte ou la Jordanie aurait des effets radioactifs et rendrait la vie impossible en Israël également. Toute bombe endommagerait Israël même. Jusqu’ici, les Israéliens n’ont pas même le droit de discuter de cette question entre eux. Néanmoins, ce problème occupe tous les esprits. Nous attendons la réponse d’Israël sur cette question.
Pour Israël, ne s’agit-il pas d’une arme qui lui permet de maintenir le statu quo ? D’un instrument de chantage politique ? Pour pouvoir discuter d’égal à égal avec les grands – États-Unis en tête – et ne rien concéder aux Arabes, qu’Israël a spoliés et qui sont faibles militairement ?
Mordechaï Vanunu : Oui. C’est tout à fait cela. Israël utilise la puissance des armes nucléaires afin d’asséner ses politiques. Israël a beaucoup de pouvoir, il écrase l’ensemble de ses voisins de son arrogance. Les États-Unis – même eux ! – ne sont pas en mesure de dire aux Israéliens ce qu’ils doivent faire. Aujourd’hui, l’Europe voit à quel point Israël est puissant. Même sans utiliser la bombe atomique, même sans brandir la menace qu’ils le feraient, les Israéliens peuvent imposer leur pouvoir, ils peuvent faire absolument tout ce qu’ils veulent : ils peuvent ériger leur muraille, ils peuvent édifier des colonies en Palestine…, personne n’est en mesure de leur dire qu’ils n’ont pas le droit de le faire, parce qu’ils sont extrêmement puissants.
C’est là le résultat de leur utilisation des armes atomiques à des fins de chantage politique. Ils peuvent utiliser des bombes atomiques contre tout pays qui voudrait stopper leur politique agressive à l’encontre des Palestiniens. Telle est la situation, aujourd’hui. Le monde entier le sait, tout le monde le sait. Et il y une autre raison, pour laquelle ni les États-Unis ni l’Europe ne font strictement rien : c’est qu’ils savent à quel point Israël est puissant. Par conséquent, la meilleure manière de contrer Israël consiste à faire savoir la vérité au monde et à étudier ce qui s’y passe, dans le domaine de l’armement atomique, jusqu’à ce qu’il y renonce.
Israël a-t-il envisagé de recourir à l’arme nucléaire contre ses voisins arabes, en 1973 ?
Mordechaï Vanunu : Oui. En 1973, Israël était prêt à utiliser des armes atomiques contre la Syrie. Et contre l’Égypte.
Pour avoir révélé un secret d’État, vous avez énormément souffert. Finalement ; pour quel résultat ?
Mordechaï Vanunu : Tout d’abord, le monde a maintenant la preuve qu’Israël possède des armes atomiques. Personne, désormais, ne peut plus ignorer la vérité en ce qui concerne le projet nucléaire d’Israël. Après ça, Israël s’est trouvé dans l’impossibilité totale d’avoir recours à ces armes. Un autre résultat de mon action, c’est le fait que le monde a pris conscience de ce que ce petit État juif a fait, dans le plus grand secret. Et le monde a découvert, aussi, sur quels mensonges et sur quelle désinformation cet État a été édifié. Le fait de savoir qu’un si petit pays ait été capable de fabriquer secrètement deux cents bombes atomiques a contribué à alerter l’opinion publique mondiale sur son comportement. La peur qu’un autre petit pays puisse faire la même chose et fabriquer des armes atomiques a incité le monde à se mettre à réfléchir à la manière de stopper la prolifération nucléaire et d’empêcher Israël d’aider d’autres pays à utiliser ces armes, à l’avenir. Quand le monde a découvert ce qu’Israël a fait dans le plus grand secret, la peur de la prolifération nucléaire s’est manifestée. Le monde a pris conscience du pouvoir d’Israël et il a commencé à exercer des pressions sur ce pays afin de le contraindre à faire la paix avec les Palestiniens et avec le monde arabe. Israël n’avait plus aucune raison d’affirmer qu’il redoutait ses voisins arabes, dès lors qu’il disposait, depuis la fin des années cinquante, de suffisamment d’armes pour assurer sa sécurité.
Pour quelles raisons Israël continue-t-il de vous persécuter ?
Mordechaï Vanunu : Ce que j’ai fait contrarie tellement toutes les attitudes politiques israéliennes ! Les Israéliens ont dû changer leurs plans. La politique nucléaire secrète d’Israël est l’œuvre de Shimon Pérès. Et voilà que cette politique consistant à fabriquer des armes atomiques clandestinement s’est effondrée ! À cause de cette révélation, Israël a dû emprunter une nouvelle direction, définir de nouveaux plans et ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la conséquence de mes révélations. Ils ont dû inventer de nouvelles sortes d’armes. Aujourd’hui, ils construisent leur muraille, leurs check-points, leurs colonies et ils se sont arrangés pour rendre la société juive plus religieuse, plus nationaliste, plus raciste. Au lieu d’aller dans une autre direction, au lieu de comprendre qu’il n’y a pas d’autre solution que la paix, au lieu de reconnaître aux Palestiniens des droits égaux et de mettre un terme au conflit. Israël ne veut pas mettre fin au conflit. Ce qu’Israël veut, c’est continuer à construire sa muraille et ses colonies !…
Vous avez accompli un véritable exploit !
Mordechaï Vanunu : En tant qu’être humain, j’ai fait quelque chose pour la sécurité et le respect de l’humanité. Tout pays a le devoir de nous respecter, tous, en tant qu’êtres humains, quelle que soit notre religion, que l’on soit juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes… Israël a un gros problème : ce pays ne respecte pas les êtres humains. Ce que ce pays a pu faire, parce qu’il ne considère pas les autres humains comme des égaux, est absolument terrible. Le résultat est dévastateur, pour l’image d’Israël ; l’État d’Israël n’est en aucun cas une démocratie. L’État juif est raciste. Le monde devrait savoir qu’Israël met en pratique une politique d’apartheid : si vous êtes juif, vous avez le droit d’aller où vous voulez et de faire ce que bon vous semble ; si vous n’êtes pas juif, vous n’avez aucun droit. Ce racisme est le véritable problème auquel Israël est confronté. Israël est bien incapable de prouver qu’il est une démocratie. Personne ne peut accepter cet État raciste ; ni les États-Unis, ni les pays européens. Les armes nucléaires israéliennes, ils pourraient, à la rigueur, les accepter… Mais comment pourraient-ils justifier cet État d’apartheid fasciste ?
Vous semblez refuser de reconnaître la légitimité de cet État ?
Mordechaï Vanunu : Bien sûr. C’est ce que j’ai dit, à ma sortie de prison : nous ne devons pas accepter cet État juif. L’État juif d’Israël est le contraire de la démocratie ; nous avons besoin d’un État pour tous ses citoyens, sans égard pour leurs croyances religieuses. La solution, c’est un État unique, pour tous ses habitants, de toutes les religions, comme c’est le cas dans des démocraties comme la France ou la Suisse, et non pas seulement un État pour les juifs. Un État juif n’a absolument aucune raison d’être. Les juifs n’ont pas besoin d’un régime fondamentaliste comme celui qui règne en Iran. Les gens ont besoin d’une véritable démocratie, qui respecte les êtres humains. Aujourd’hui, dans la région du Moyen-Orient, nous avons deux États fondamentalistes : l’Iran, et Israël. Mais Israël est très en avance, en matière de fondamentalisme, même sur l’Iran !…
À vos yeux, Israël est-il donc une plus grande menace que l’Iran ?…
Mordechaï Vanunu : Bien entendu : nous savons ce que les Israéliens font subir au peuple palestinien, depuis plus de cinquante ans ! Il est grand temps, pour le monde, de s’en souvenir et de se préoccuper de l’holocauste palestinien. Les Palestiniens ont tellement souffert, et depuis tellement longtemps, à cause de toute cette oppression ! Les juifs ne les respectent absolument pas, ils ne les considèrent pas comme des êtres humains ; ils ne leur accordent aucun droit, et ils continuent à les persécuter, à mettre en danger la vie présente des Palestiniens, et par conséquent leur propre avenir, aussi.
Que dites vous à mon pays, la Suisse, qui est dépositaire des Conventions de Genève ?
Mordechaï Vanunu : La Suisse devrait condamner très clairement et à haute voix la politique raciste d’Israël, c’est-à-dire toutes les violations des droits des Palestiniens, tant musulmans que chrétiens. Tous les pays doivent exiger du gouvernement israélien qu’il respecte les non-juifs, en tant qu’êtres humains. De fait, je n’ai pas le droit de vous parler, je ne suis pas autorisé à parler à des étrangers ; si je m’exprime quand même, c’est à mes risque et périls. Israël a utilisé des dédommagements de l’Holocauste pour fabriquer des armes, pour détruire des maisons et des biens palestiniens. Je serai très satisfait si votre pays me donne un passeport et m’aide à quitter ce pays, Israël. La vie est très dure, ici. Si vous êtes juif, vous n’avez aucun problème ; si vous ne l’êtes pas [ou plus], on vous traite sans le moindre respect.