mercredi 27 avril 2011

FRANCOIS DUPRAT

Issu d’une famille communiste, et ayant lui-même fréquenté le trotskisme lambertiste durant son adolescence (de 1954 à 1957), François Duprat s’était tourné rapidement vers le nationalisme français le plus ultra pour ne plus le quitter jusqu’à sa mort tragique.
Dès 1958, il adhère à Jeune nation, puis au Parti nationaliste, dont il devient le responsable pour Bayonne, puis pour tout le sud-ouest, avant d’entrer en khâgne à Paris où il est un des membres fondateurs de la Fédération des étudiants nationalistes. Son activité, et les liens qu’on lui prête avec l’OAS, lui valent alors d’être jugé et emprisonné pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
En 1964, François Duprat participe à la création d’Occident avant d’être engagé par le gouvernement congolais de Moïse Tschombé et de diriger ses services de propagande jusqu’à sa chute en octobre 1965. De retour en France, notre homme collabore à Rivarol et devient membre du Bureau politique d’Occident; il coordonne sa propagande et est rédacteur en chef de son organe Occident-Université. Cependant, en mars 1967, en désaccord avec la direction du mouvement, il en démissionne. Il travaille alors étroitement avec Maurice Bardèche qui le considère comme son fils spirituel et en fait le rédacteur en chef officieux de Défense de l’Occident.
À une époque où les nationaux et nationalistes français (de Dominique Venner à Xavier Vallat, en passant par François Brigneau et Lucien Rebatet), sont quasi unanimement en faveur de l’entité sioniste, François Duprat (appuyé par Maurice Bardèche) insiste sur l’importance de se positionner contre Israël et pour le monde arabe. En juillet 1967, il rédige seul un numéro spécial de Défense de l’Occident qui est titré « L’Agression israélienne » et dont l’éditorial se termine ainsi : « À bas les agresseurs impérialistes d’Israël ! La liberté pour la Palestine arabe ! ». Parallèlement, il crée un Rassemblement pour la libération de la Palestine qui entretient des liens avec le Front populaire pour la libération de la Palestine et le Parti social nationaliste syrien.
François Duprat est aussi, en novembre 1968, dans l’équipe qui fonde L’Élite européenne et dans celle qui, en 1970, porte sur les fonts baptismaux le mouvement Ordre nouveau. Il est naturellement membre du BP de celui-ci et tout aussi naturellement, il s’occupe de sa propagande, étant, selon Joseph Algazy, celui qui crée le « style Ordre nouveau : provocateur, belliqueux, violent » et celui qui impose la création du Front national en juin 1972, conçu comme un rassemblement électoral devant démultiplier l’influence d’ON.
L’opération Front national ne se déroule cependant pas comme la direction d’Ordre nouveau l’avait souhaité. Une partie de ses activistes la refuse et scissionne pour créer les Groupes action jeunesse; François Duprat pense, lui, qu’il faut dissoudre ON dans le FN tandis qu’une troisième faction menée par Alain Robert rêve de reprendre son indépendance et de travailler avec la droite parlementaire.
Tout se précipite alors : François Duprat est exclu d’Ordre nouveau au printemps 1973; quelques semaines plus tard le mouvement est dissous à la suite d’une réunion publique sur le thème « Halte à l'immigration sauvage » ayant entraîné des heurts extrêmement violents; durant l’été ses dirigeants rompent avec le Front national et créent Faire front à l’automne, puis le Parti des forces nouvelles en 1974. Au matin du 18 mars 1978, sur une route de Normandie, François Duprat (37 ans) meurt dans l’explosion de son véhicule et son épouse, elle, sera gravement blessée et mutilée.

Cet assassinat sera revendiqué par le « Commando du Souvenir » qui termina son communiqué de revendication par « N’oublions pas Auschwitz !»

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