jeudi 14 avril 2011

HALAL aujourd'hui dans nos prisons,demain dans nos magasins!

14/4/2011 – 16h35
PARIS (NOVOPress) : Dans son « avis relatif à l’exercice du culte dans les lieux de privation de liberté », publié par L’Express, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue (photo), revient sur l’application du « principe de laïcité » à l’intérieur des prisons. Jean-Marie Delarue estime que « lorsque la liberté d’aller et de venir n’est plus assurée, il convient que l’Etat prenne en charge les dépenses “libre exercice des cultes“ ». Et même si la religion musulmane n’est pas citée une seule fois dans le rapport, c’est bien pour elle que Jean-Marie Delarue fait ce rappel des règles juridiques françaises et européennes qui régissent la vie religieuse dans les prisons.
Car ce n’est un secret pour personne, l’Islam est dorénavant la première religion dans les prisons parmi les détenus, avec parfois plus de 70 % de musulmans chez les prisonniers en Ile-de-France, à Lyon, à Marseille ou dans le Nord. L’idée de Jean-Marie Delarue est donc d’adapter les règles voire de les assouplir pour les faire cadrer avec les obligations religieuses. Il demande la possibilité que les détenus puissent s’alimenter en étant en règle avec les « prescriptions alimentaires » imposées par certaines « confessions ». En clair, les détenus musulmans auront donc la légitimité de pouvoir consommer de la nourriture halal et les établissements pénitenciers seront dans l’obligation de leur servir cette nourriture.
Pour Jean-Marie Delarue, « les lieux de privation de liberté doivent être organisés désormais pour pouvoir fournir des menus répondant aux exigences alimentaires particulières, dès lors naturellement qu’en dehors de prescriptions médicales, elles relèvent de pratiques confessionnelles ». Et l’avis préconise même de respecter « les périodes de jeûne », autrement dit le ramadan, qui doivent pouvoir être observées comme « il en est d’ailleurs souvent ainsi aujourd’hui ».
Concernant les prescriptions alimentaires, et touchant surtout les aliments halal même si cela n’est pas explicitement dit, Jean-Marie Delarue souhaite que « dès lors que les conditions du marché des aliments le permettent (ce qui est très généralement le cas aujourd’hui en France), la fourniture de viandes ou d’autres aliments préparés selon les rites approuvés par les autorités religieuses compétentes doit être recherchée et mise en œuvre. Les indications recueillies par le contrôle général n’ont d’ailleurs pas permis d’établir que le prix de ces aliments serait prohibitif ; tout au contraire, les prix pratiqués apparaissent parfois inférieurs à ceux des produits habituellement achetés ». En clair, les prisons sont fortement incitées d’aller se fournir prioritairement en produits alimentaires halal ! Car il paraît évident que l’administration pénitentiaire préférera se fournir uniquement en viande halal que de multiplier les fournisseurs.
Un autre point doit d’ailleurs être soulevé dans cette préconisation du halal dans les prisons, qui pourrait à terme se voir étendue à toute la société française. Les établissements scolaires sont aussi confrontés aujourd’hui à des demandes de repas avec aliments provenant entièrement du rite islamique. Pour essayer de concilier respect de la laïcité et prescriptions religieuses, quelques mairies dont celle de Lyon servent désormais dans leurs cantines des repas végétariens afin de remplacer la viande. Les prisons avaient elles aussi choisi cette option il y a quelques années, une option désormais abandonnée au profit peut-être du tout halal ! Une brèche a été ouverte, et attendez vous dorénavant que l’on ressorte les mêmes arguments que ceux de Jean-Marie Delarue pour l’introduction d’aliments hallal dans les cantines scolaires ou d’entreprise.
Il explique en effet qu’il résulte du manque d’« aliments conformes à des prescriptions rituelles » dans les établissements pénitentiaires et demain peut-être cantines, restaurants ou autres, « un dévoiement des pratiques, des personnes privées de liberté sollicitant par exemple des menus végétariens alors qu’ils n’entendent nullement se priver de viande ; d’autre part, des carences alimentaires réelles, des jeunes hommes, en particulier dans les établissements pénitentiaires, se plaignant fréquemment de ne pas manger à leur faim ».
La bataille du halal ne fait que commencer….

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