samedi 21 mai 2011

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Informations de RésistanceS.be sur une mouvance radicale

Une «Base autonome identitaire» et néonazie en Wallonie

L'extrême droite belge francophone est complètement laminée et atomisée. Plusieurs clans frontistes se disputent le sigle Front national et ses symboles. Des mouvements dissidents tentent également de survivre : Wallonie d'abord, Front démocratique belge, Nation... En marge des formations électoralistes nationalistes, il a toujours subsisté des groupuscules de radicaux, agissant souvent en bande et parfois même de manière semi-clandestine. Certains prônent jusqu'à la lutte armée contre leurs ennemis et gardent des liens avec l'extrême droite «classique». En 2010, un nouveau groupe de ce style est réapparu en Wallonie sous le nom de Base autonome identitaire. Il s'est notamment fait remarquer, il y a quelques jours, à Paris.



Base autonome identitaire

Paris, 8 mai 2011, lors de la manifestation annuelle des radicaux de l'extrême droite française, parmi les Belges présents on trouvait les activistes de Base autonome identitaire, un groupuscule ouvertement NS (national-socialiste / néonazi)  – Image Youtube


Le dimanche 8 mai dernier, les « purs et durs » des nationalistes français d'extrême droite défilaient à Paris à l'occasion de leur manifestation annuelle. Parmi les délégations étrangères présentes à cette véritable «Facho-Pride» (lire à son sujet notre article «La journée des (derniers) purs et durs de l'extrême droite» cliq), un «bloc» compact venu de Belgique s'y trouvait.
Ses deux meneurs étaient Kris Roman et Hervé Van Laethem, des activistes bien connus de la droite radicale belge. Le premier est un ancien membre du Vlaams Blok, l'ancien nom de l'actuel Vlaams Belang (VB), qui passa en 1994 au Front national belge (FN) de Daniel Féret pour y diriger sa section flamande, puis celle du Front nouveau de Belgique (FNB), une dissidence national-libéral-catholique du FN. Depuis un certain temps, Kris Roman a rallié la Nieuwe-solidaristische alternatief (NSA), un mouvement regroupant des nationalistes radicaux flamands hostiles au VB, considéré comme «libéral» et «sioniste».
Le second fut, dans les années 1980, l'un des leaders de la mouvance néonazie belge. Après une tentative d'alliance avortée avec le FN de Féret (en perspective des élections législatives de 1991)  puis une adhésion en 1996 au FNB (pourtant connu pour son positionnement national-libéral), Van Laethem lança en 1999 le mouvement Nation. Ce lancement se fit avec le soutien d'ex-responsables du Front national et du Front nouveau de Belgique. En 2010, Nation rejoindra le FN «réunifié» autour d'un des trois clans frontistes. Le 8 mai dernier, à Paris donc, Roman et Van Laethem étaient secondés, notamment, par un ex-cadre de Nation venant, lui, des rangs «nationaux-bolchéviques» partisans de la «Révolution verte» libyenne de Mouammar Kadhafi, et un ancien responsable d'un groupuscule néorexiste admirateur fidèle de Léon Degrelle.

Mouvance autonome identitaireDans la délégation belge se trouvaient encore les quelques militants du groupe Base autonome identitaire (BAI). Apparue au début de l'année 2010, cette BAI est une énième opération pour rassembler les quelques skin-nazis de Wallonie dans un mouvement politique propre. D'autres initiatives du même type ont déjà vu le jour. Ce fut le cas en 2008 de Wallonie Konflikto 28 (K28). Agissant aussi sous le nom de Jeunesse radicale et Front Eolh Belgica (FE), ses membres militaient en même temps a u mouvement Nation d'Hervé Van Laethem. Les deux initiateurs (et sans doute seuls réels adhérents) de ce minuscule groupe NS (initiales de «national-socialiste»), installés au centre de la Wallonie, seront inquiétés par la justice pour leurs liens avec des néonazis français impliqués dans un trafic d'armes et même une fusillade cliq.
Après la disparition de K28 on verra apparaître en 2010, dans la région liégeoise , une bande de militants radicaux réunis sous le nom de la Jeunesse identitaire de Wallonie (JIW). Sa mission : «rassembler un maximum de jeunes Identitaires et sympathisants nationalistes pour montrer qu'il existe une opposition patriotique en Wallonie !». Se revendiquant de l'action directe armée et clandestine (voir notre document ci-dessous), la JIW avait également des liens avec le mouvement Nation. Cette Jeunesse identitaire rassemblait sur sa page Facebook, en juillet 2010, une centaine d'«amis», dans la liste desquels se repéraient des dirigeants du Front national «réunifié», entre autre avec Nation.

Base autonome identitaire

Photo prise en 2010 des militants de la Jeunesse identitaire de Wallonie, avec leur drapeau, celui de l'armée sudiste (devenu un des symboles des néonazis européens), cagoulés et armés... Près pour passer à l'action para-militaire ? © Doc. Archives Ridaf


National-socialiste et politiquement correct  La Base autonome identitaire est le pseudopode idéologique, voire militant, de Wallonie Konflikto 28 et de la Jeunesse identitaire de Wallonie. Elle se revendique en effet de l'aile radicale du courant nationaliste-identitaire et ne cache pas son attachement à l'idéologie NS, comme le montre l'un de ses logos (voir ci-dessous) et comme il est stipulé dans son manifeste de fondation : «BAI choisi l'action et le défis, la militance national-populaire pour la reconstruction d'une Europe unie, Nation libre, aristocrate et national-socialiste».
Pour ce groupe néonazi wallon, «la lutte identitaire doit être le cheval de bataille de tout nationaliste, sans cela, le pouvoir technocratique instaurée en Occident continuera a prendre du terrain. Ce même pouvoir qui veux tuer les peuples et ainsi profanée le monde; pour enfin réduire l'homme a une existence à la fois superficiel et artificiel. Le seul but de ce mécanisme mis en place est de vouloir arrêter le cours de l'histoire et ainsi supprimer toute forme de culture, sens d'appartenance, ethnie et identité». L'un des slogans de la BAI est «Ni gauche marxiste, ni droite bourgeoise... 3e voie !»
En France, BAI est présentée comme le correspondant officiel en Belgique de Troisième voie (3e Voie), un mouvement remis sur pied en 2010 par Serge Ayoub, dirigeant ( depuis les années 1980) d'une des mouvances skinheads, tendance  NR («nationaliste-révolutionnaire», un terme cache-sexe pour camoufler la véritable nature idéologique fasciste de celle-ci). Des activistes de la BAI se caractérisent par ailleurs par leur rattachement à Blood & Honour (B&H), réseau international de nazi-skins qui n'est implanté officiellement en Belgique qu'en Flandrecliq. Les mêmes participent aux concerts proposés clandestinement dans notre pays par B&H-Vlaanderen, ceux de sa dissidence B&H-C18 ou ceux de la Nieuwe-solidaristische alternatief (NSA), allié flamand de Nation et du FN «réunifié».
Jeunesse identitaire nationaliste Agissant dans l'ombre du mouvement Nation, les références NR et NS de la Base autonome identitaire posent évidement un problème majeur aux dirigeants de la formation politique. Dans la perspective d'éviter des poursuites judiciaires et d'être à nouveau diabolisée, Nation a toujours imposé des exigences «politiquement correctes» à tous ceux qui veulent agir de concert avec lui. Ce fut jadis le cas avec Konflikto 28 et aujourd'hui avec la BAI. Le souci est également d'éviter le « siphonage » de ses jeunes militants par des organisations encore plus radicales et réellement subversives.
Pour parer à ce  même phénomène (l'attirance qu'exerce la radicalité chez les jeunes affiliés politiques), des dirigeants du Front national «réunifié» téléguident une structure du nom de Jeunesse identitaire nationaliste (Jin). Son objectif vise sans doute également à concurrencer le mouvement Nation, dans le cadre d'une guerre des clans, officielle ou à venir. Pour les adeptes de l'Ordre nouveau, la jeunesse reste le fer de lance de la Nation...

Nina Melkis

Base autonome identitaire


Le naturel idéologique revient toujours au galop : logo du groupe skin-nazi wallon BAI – Doc. Archives Ridaf.

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