mardi 22 février 2011

BARDECHE.

Maurice Bardèche


Bardèche fut le père du fascisme français d'après guerre et fut pendant cinquante ans la grande figure idéologique et intellectuelle de l'extrême droite française. Il écrivait cependant déjà avant-guerre dans l'hebdomadaire antisémite Je suis partout. Beau-frère et adulateur du collaborationniste Brasillach, antisémite et rédacteur en chef de Je suis partout -- Brasillach qui écrivait le 25 septembre 1942 : « il faut se séparer des Juifs et ne pas garder les petits » -- Bardèche n'a pas supporté la condamnation à mort de Brasillach.
En 1947 Bardèche justifiait dans une lettre à François Mauriac la collaboration avec Hitler (Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 2000, p. 40). Ses écrits sont imprégnés d'un racisme et d'un antisémitisme acharné. Il parle des « rêves enfermés dans la cervelle sournoise d'un petit cireur de bottes négroïdes du ghetto de New York » (cité par Igounet, p. 43). Toute sa prose vise à asséner une thèse délirante: les Juifs seraient responsables de la guerre.
Dès 1948 il écrivait un ouvrage antisémite exonérant les nazis de leurs crimes ou en niant la réalité, et faisant porter la responsabilité de la guerre sur « Les Juifs ». Plus encore que Rassinier, il est le véritable fondateur du négationnisme en France.
En décembre 1950, Bardèche donne des conférences en Allemagne devant des parterres d'anciens nazis. Il y fait l'apologie de la collaboration (Igounet, p. 49). Bardèche admirait le IIIe Reich et adulait ses hommes (Igounet, p. 58). Il fut, avec l'ancien SS Karl-Heinz Priester, l'éditeur de Bardèche en Allemagne, l'un des chefs de file de l'extrême droite européenne des années 50 et 60. Fondateur de la revue néo-fasciste Défense de l'Occident, qu'il dirigea pendant 30 ans de 1952 à 1982, il fut un discret mais inlassable propagandiste du négationnisme à l'extrême droite. Bardèche a participé aux principales publications de l'extrême droite française et Européenne, Rivarol, Nation Europa et, bien sûr, Défense de l'Occident.
En 1954, Bardèche avait publié dans Défense de l'Occident de larges extraits d'un article bourré d'ignominies négationnistes de la revue nazie publiée en Argentine Der Weg, que dirigeait alors le nazi Johann von Leers; article dont Rassinier a très vraisemblablement eut vent et récupéré sans citer sa source (Florent Brayard, Comment l'idée vint à M. Rassinier, Naissance du révisionnisme, Fayard, 1996, p. 310)
En 1962 et 1964 Bardèche édita Rassinier. Il entretint avec lui une correspondance suivie ainsi qu'avec le nazi Johann von Leers. En 1963, Bardèche constituait avec une brochette d'antisémites pathologiques -- notamment Xavier Vallat et Jacques Ploncard d'Assac -- une « société des amis d'Edouard Drumont » qui reprend les délires antisémites de Drumont et promeut notamment la validité du faux antisémite fabriqué par la police tsariste au début du siècle, les Protocoles des sages de Sion (Pierre Birnbaum, « La France aux Français », Histoire des haines nationalistes, Seuil, 1993, p. 112)...
La revue de Bardèche, Défense de l'Occident accueillit Rassinier à de nombreuses reprises, mais aussi bien d'autres négationnistes comme le militant extrémiste François Duprat, le néo-nazi Richard Harwood, et bien sûr Faurisson (René Monzat, Enquêtes sur la droite extrême, Le Monde Éditions, 1992, p. 182).
Ce fut Bardèche qui prononça l'éloge funèbre de Rassinier.

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