mercredi 26 janvier 2011

attentat moscou

L'attentat-suicide qui a fait 35 morts et plus de cent blessés à l'aéroport Domodedovo de Moscou n'était probablement pas lié à la situation en Tchétchénie. C'est ce qu'a annoncé, sans autre précision, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, mercredi 26 janvier.

L'attentat, dont le mode opératoire rappelle celui des insurgés islamistes du Caucase du Nord russe à majorité musulmane, n'a pas été revendiqué. Les propos de Vladimir Poutine laisseraient à penser que ses auteurs pourraient provenir d'une autre république caucasienne que la Tchétchénie, comme l'Ingouchie ou le Daghestan.
LES SANCTIONS TOMBENT
Deux jours après l'attentat, les premières sanctions sont tombées. Le président russe Dmitri Medvedev a limogé, mercredi, un haut responsable du ministère de l'intérieur chargé de la sécurité dans les transports, Andreï Alexeev. "Ceux qui ne travaillent pas comme il faut seront punis", a déclaré le président russe, selon des propos retransmis à la télévision russe.
M. Alexeev était chef de la direction des transports du ministère de l'intérieur, chargé du district fédéral central, qui regroupe dix-huit régions de la partie occidentale de la Russie, dont Moscou et sa région, où se trouve l'aéroport Domodedovo.
Le président russe avait prévenu mardi que des limogeages allaient intervenir, mais il avait réservé ses critiques les plus acerbes à la direction de Domodedovo, accusée de ne pas avoir mis en œuvre des mesures de sécurité adéquates. "Je ne veux pas entendre de la part des dirigeants de sociétés de transport 'nous ne sommes pas responsables, c'est la police qui est responsable'", a encore martelé M. Medvedev.
Le chef de l'Etat n'a en revanche critiqué ni la police ni le FSB, les très puissants services de renseignement russes, bien que des fuites dans la presse semblent indiquer qu'ils étaient informés de l'imminence d'une attaque, mais n'ont pas su l'empêcher.
ATTENTAT PRÉVU LE 31 DÉCEMBRE
Pour sa part,  le journal Moskovski Komsomolets, citant des sources des services secrets, rapporte qu'un attentat à Moscou était prévu pour la nuit du 31 décembre, mais qu'en raison de l'explosion accidentelle de la bombe, l'attaque a eu lieu lundi à l'aéroport Domodedovo.
Selon le quotidien, un groupe de trois femmes et un homme originaires du Caucase russe préparaient depuis novembre un attentat place du Manège, face au Kremlin, la nuit du Nouvel An. Le journal souligne que les services spéciaux russes avaient reçu des informations en ce sens à la mi-décembre.
Mais le 31 décembre, quelques heures avant l'attaque prévue, un SMS reçu sur le téléphone de la kamikaze présumée, qui se trouvait encore dans une maison du quartier Kouzminki de Moscou, aurait activé le détonateur de sa ceinture d'explosifs. Les trois complices auraient alors décidé de changer de cible : "L'attaque contre l'aéroport a commencé a être planifiée tout juste après l'échec", affirme Moskovski Komsomolets. "Selon les services spéciaux, la préparation de l'acte terroriste à Domodedovo s'est faite dans un appartement à Zelenograd [région de Moscou]", poursuit le journal.
Dès lundi, l'agence Ria Novosti avait rapporté que les services russes étaient au courant de l'imminence d'un attentat et mentionnait l'explosion accidentelle de la bombe à Kouzminki fin décembre. Mais les enquêteurs russes n'ont pour l'instant donné aucune information sur leurs avancées, alors que la rébellion qui mine le Caucase russe fait figure de suspect numéro un.

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