samedi 15 janvier 2011

TROISIEME EUROPE...

De la fin du deuxième conflit mondial jusqu'à la chute du Mur de Berlin, l'Europe n'a été en fait qu'une marionnette entre les mains des deux puissances économico-militaires du moment. Avec la chute du Mur de Berlin, justement, on a vu la désagrégation puis la disparition de l'un des deux pôles, si bien que l'autre puissance est devenue une superpuissance, prenant le contrôle de l'héritage laissé par l'ennemi. Aujourd'hui enfin, les chefs de la fantomatique Europe ont décidé de se détacher de leur ultime protecteur. Ceci ne doit pas être vu comme un acte d'ingratitude à l'égard de qui a amené l'Europe occidentale vers la démocratie, mais comme un fils qui cherche a obtenir la liberté de son père, qui demande à avoir sa propre vie, sa propre famille et à pouvoir assumer les responsabilités de ses actes.
Ce que dans certains milieux jeunes on appelle la "Troisième Europe", c'est justement cela. Une Europe libérée de tout lien extra-continental, capable d'agir seule, sans que personne ne la traite d'ingrate, parce qu'elle saura reconnaître ses amis et ses ennemis. Une Europe au-delà du communisme et au-delà du capitalisme, où c'est l'Homme en tant que tel qui est au centre de la société ; une Europe fière de son passé, lorsque, durant son âge d'or, c'était elle qui était la lumière du monde, le phare de la Civilisation.
Pour l'heure, l'Europe ne peut s'offrir cette "cure de désintoxication", elle n'en a pas les moyens ; mais il est certain que demain nos fils connaîtront une Europe issue de celle qui depuis mille ans a bâti ce que nous appelons aujourd'hui la Civilisation. L'Europe le peut. L'Europe le doit. Elle le peut parce qu'elle possède une culture et une tradition millénaires, capables de supporter le poids de nouvelle puissance mondiale, parce qu'elle possède des armes qu'elle affûte sans cesse d'avantage : de la "primitive" C.E.E., on est passé à une U.E. plus "maniable", pour ensuite parvenir à la "lourde" Constitution européenne. Elle le doit parce que nous ne pouvons plus accepter le protectorat de qui que ce soit ; parce que le peuple de l'Europe veut la liberté, veut être justement une troisième entité, différente et libre de toute autre.
Aujourd'hui l'Europe est en train de réaliser la Constitution en faveur d'une politique étrangère et de défense commune. Le fait de posséder un ministre des affaires étrangères européen peut représenter le chaînon manquant entre l'idée de la Troisième Europe et la pratique de l'Union européenne. De là découlerait ensuite une indépendance militaire (déjà à l'étude) des alliances transocéaniques pour une véritable et complète Nation européenne.
Evidemment il s'agit d'un projet à long terme, ou mieux, il va se réaliser au moment opportun (géopolitiquement parlant) et à un âge plus avancé (avec la sécurité de ses propres outils).
Jusqu'à présent, l'Union européenne n'a pas trahi l'Idéal, adoptant toujours des mesures "européennes" ; aujourd'hui, avec la possibilité d'avoir une politique étrangère et militaire commune, on franchit un nouveau pas de géant.
L'Europe s'est-elle réveillée ? Nous le verrons.

COSSU M.

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