dimanche 2 janvier 2011

contre la délocalisation,contre la mondialisation.

La mondialisation libérale consiste principalement en la suppression de toute entrave à la circulation des marchandises et des capitaux, rendant possible les délocalisations, les chantages à l'emploi, et les profits sans précédent des multinationales. Au risque de causer la désindustrialisation et le déclin géopolitique des pays occidentaux...

Faire baisser le "coût du travail"
Pour maximiser le profit des entreprises, la solution la plus facile et la plus efficace est de faire baisser le "coût du travail". Il existe d'autres moyens pour accroître les profits (l'innovation, la recherche et développement...), mais leurs résultats sont incertains et ne peuvent être obtenus qu'à long-terme, alors que la réduction du "coût du travail" permet de générer une augmentation des profits de façon certaine et immédiate.
La baisse du "coût du travail" est obtenue en réduisant les salaires et les charges sociales, et en augmentant le temps de travail.
Et pour que les salariés acceptent des conditions moins avantageuses, il est nécessaire d'augmenter la concurrence sur le marché du travail.

Le but central de la mondialisation: augmenter la concurrence sur le marché du travail

Les délocalisations et les chantages à l'emploi ont révélé l'objectif principal de la "mondialisation": instituer un nouvel esclavage en mettant en concurrence directe les salariés de tous les pays, grâce à la suppression des barrières douanières et des restrictions à la circulation des capitaux.
A travers une série d'accords internationaux (établis depuis 1995 dans le cadre de l'OMC), cette déréglementation a permis aux multinationales de dissocier totalement le lieu de production du lieu de vente, en délocalisant les usines en Chine pour vendre les produits en Amérique du Nord ou en Europe, là où se trouvaient les consommateurs et le pouvoir d'achat.
Au début, les délocalisations ne concernaient que les emplois industriels. Aujourd'hui, elles touchent tous les secteurs, y compris le tertiaire (comptabilité, services informatiques, call-centers...) la haute technologie, ou la recherche et développement.
Les délocalisations continueront tant que les entreprises auront le moindre profit à y gagner, c'est à dire tant que le salarié européen ou nord-américain n'aura pas accepté les mêmes conditions que le salarié chinois, en travaillant 70 heures par semaine, 6 jours sur 7, avec une semaine de vacances par an, sans protection sociale, le tout pour un salaire de moins de 150 euros par mois.
Certains espèrent qu'avec le temps, les salaires des "pays émergents" rejoindront ceux des pays occidentaux. Mais cet espoir est illusoire tant que l'absence de démocratie dans les pays émergents empêche toute revendication sociale pour l'amélioration des salaires et des conditions de travail. De même, tant que la surpopulation assure une surabondance de main d'oeuvre disponible, l'égalisation des conditions de travail et des salaires ne peut se faire que par le bas.
Cette baisse massive et durable du coût du travail pour les entreprises rend moins utiles les investissements dans la robotisation des moyens de production, les esclaves coûtant encore moins cher que les robots. Ainsi, les usines délocalisées en Europe de l'Est ou en Chine ressemblent aux usines des années 70, avec un retour au travail à la chaine des ouvriers.
Désindustrialisation et déclin de l'occident
Les délocalisations représentent un danger stratégique pour les pays occidentaux, en particulier pour les pays européens. L'affaiblissement des secteurs industriels entraîne à sa périphérie celui des "services à l'industrie", de la recherche et développement, et finalement des sièges sociaux qui tendront à se rapprocher des nouveaux centres de production et de consommation. Bientôt le savoir-faire ainsi que la capacité d'initiative seront perdus dans un ensemble de secteurs dont certains sont essentiels pour le rang que ces pays souhaitent occuper dans le monde. La puissance géopolitique et militaire repose sur la puissance économique et technologique. Une fois appauvris et désindustrialisés, les pays occidentaux devront renoncer à leur leadership mondial, au bénéfice des actuels "pays émergents", au premier rang desquels se trouvent la Chine et l'Inde.
Les Etats-Unis et surtout l'Europe de l'Ouest sont en voie de désindustrialisation. Un chiffre donne une idée de l'ampleur du phénomène: en France, le poids de l'industrie manufacturière dans le PIB a été réduit de moitié entre 1990 et 2007, passant de 34% à 17%. Et le développement du secteur des services est insuffisant pour compenser la désindustrialisation (d'où la stagnation du PNB européen, avec une croissance inférieure à 2% par an contre 12 à 14% pour la Chine).
Depuis 10 ans, les capitaux occidentaux se sont investis massivement dans les pays émergents, avec pour conséquence des infrastructures et un appareil productif vieillissant dans les pays occidentaux où les investissements ont manqué. Les villes et les usines des pays émergents sont souvent plus modernes que dans les pays européens désormais en voie de sous-développement, tandis que les anciens "pays en voie de développement" sont en train de devenir les pays riches des prochaines décennies. Bientôt, les rôles seront inversés, et les citoyens européens réduits à la misère deviendront les esclaves qui fabriqueront à bas coût les produits consommés en Chine.
L'ironie du sort, c'est que ce sont les "forces vives" du capitalisme (les entreprises) qui sont en train de transformer la Chine en superpuissance, alors que c'est la dernière grande dictature communiste
Consommateurs irresponsables
Les délocalisations n'auraient pas été possibles sans l'inconscience et l'irresponsabilité des consommateurs qui achètent des produits sans se soucier des conditions de production et de leurs conséquences.
Les citoyens ont encore le moyen de mettre en échec les délocalisations en boycottant totalement les productions délocalisées, ce qui implique une grève quasi totale de la consommation de produits manufacturés (produits électroniques et informatiques, vètements, chaussures, articles de sport, de jouets, etc). Le lieu de fabrication est indiqué sur les produits. La mention "made in PRC" (signifiant "Popular Republic of China") est souvent utilisée pour dissimuler l'origine chinoise au consommateur non-averti.
Pour être efficace, cette grève doit avoir lieu tant que les consommateurs occidentaux représentent encore la part majoritaire du chiffre d'affaire des multinationales.

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