dimanche 16 janvier 2011

la dictature du confort



C'est connu, s'il veut se maintenir au pouvoir, un système totalitaire se doit généralement d'employer un certain nombre de recettes qui ont pu faire leurs preuves dans le passé : Museler toute opposition politique par l'instauration d'un parti unique, réprimer toute révolte populaire et toute contre-propagande par une police politique musclée et imaginative, instaurer tout un système qui centrera la vie de l'individu autour d'un chef et/ou d'une idée... Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas ici l'intention de faire une analyse détaillée de la notion de système totalitaire à la Hannah Arendt. Au contraire, je vais tenter de "renouveler" ses écrits par l'étude d'une nouvelle forme de dictature, la pire qu'il soit ! Voilà pourquoi...
Si vous assistiez un jour à un cours pour petit dictateur en herbe, vous apprendriez les méthodes de la vieille école (classique mais efficace) qui permettent de soumettre un peuple. On vous enseignerais aussi que l'inconvénient, c'est que, un jour ou l'autre, le peuple finit toujours par se soulever. On vous dirait que c'est normal, qu'il ne peut pas toujours subir sans ne rien dire ni ne rien faire. Alors, que faire ? Resserrer l'étau ? Cela ne marche pas toujours. Conclusion, garce aux rebellions ultimes et au temps qui passe, une dictature finit toujours par chuter, parfois même toute seule ! Le cours se finirait donc de manière un peu pessimiste quand même, de quoi vous dégoûter de vouloir devenir apprenti-dictateur. Mais rassurez-vous, la nouvelle école est arrivée, les nouveaux philosophes du totalitarisme sont là. Personne ne les connaît (quoiqu'on a bien une petite idée sur leurs origines...) mais leur dictature sévit. Quel est son but ? Déraciner les peuples pour mieux pouvoir les soumettre à la loi du marché et ainsi accaparer le pouvoir pour gagner toujours plus d'argent. Mais de quelle manière alors éviter que ces peuples soumis et abusés ne finissent par se révolter ? La réponse est simple, il suffit de rendre les moyens d'asseoir la dictature si doux qu'il les fera siens et ainsi les acceptera. Impossible me direz-vous ? Et bien si !!!
Dans ce but, la nouvelle dictature utilise deux procédés complémentaires :
D'une part, l'individu n'est présenté non plus comme le membre d'une communauté nationale, d'un groupe solidaire mais comme une unité atomisée dont le rôle doit se limiter à celui de consommateur. Ainsi, la publicité nous inonde, nous incite à consommer toujours plus, toujours plus cher, surtout si l'on en a pas besoin. Parallèlement, on nous abrutit (pardon, on nous divertit) par toute sorte de moyens (jeux, sports, télé...). Mais me direz-vous, l'individu peut quand même réagir, s'élever contre ce système et ne pas rentrer dans le moule en voulant préserver ses valeurs et ses idéaux ? Et bien non, car intervient alors le second procédé étroitement imbriqué au précédent.
D'autre part, ce système totalitaire s'emploie à détruire tous les éléments qui peuvent constituer l'identité de l'individu : son histoire (en la falsifiant ou en le culpabilisant), sa culture (par l'apport massif de populations allogènes), sa langue (par l'immigration et la promotion d'une culture de rue), sa gastronomie (par l'américanisation)... Du fait de cette perte de repère, l'individu n'a alors plus aucune références qui lui permettent de juger la situation qu'il vit comme mauvaise. Privé de toute référence, pourquoi ne se satisferait-il pas de sa situation de confort matériel bourgeois ? Si vous n'avez pas un idéal politique ou religieux sur la mission de l'homme sur terre, pourquoi ne pas se contenter de son rôle de consommateur ? Si vous n'avez pas de culture historique et linguistique, pourquoi ne pas acceptez l'invasion culturelle et gastronomique américaine ? Finalement, si vous n'avez pas de Passé, pourquoi vouloir construire son Avenir ?
C'est en cela que cette dictature qui nous avilit pour s'enrichir est pire que toute autre : ceux qui la subissent n'en sont pas mécontents. Voilà pourquoi cette dictature est la plus difficile à combattre : comment convaincre un individu victime de ce système qu'il faut lutter pour un autre mode de vie ? Comment, en effet, lui proposer la lutte, l'effort, l'incertitude alors qu'on lui assure le confort ?
Par une lutte de tous les jours, un esprit rebelle, une volonté à toute épreuve, nous pourrons, non pas persuader mais convaincre tous ceux qui n'ont pas encore rejoint notre camp, et, qui une fois de notre côté, nous aiderons à faire triompher nos idées.
VOILA NOTRE COMBAT !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire